Lyon : les petits pieds du salon
Dix techniciens d’entretien et de maintenance des pistes Toubin-Clément, soixante-et-onze jeunes élèves de la Maison Familiale Rurale Saint-Flour, dix techniciens de chargement et déchargement des barres sont à l’œuvre pour que le ballet puisse se tenir : près d’une centaine de personnes. Il en faut plus pour Equita’Lyon (rendez-vous en octobre) puisque des pistes supplémentaires sont dédiées au western, aux épreuves d’élevage et épreuves Club.

Exigences de la piste

Les techniciens Toubin Clément chargés de l’entretien et la maintenance des pistes et des paddocks sont en piste de 7 h du matin, à l’arrivée des chevaux, à 2 h du matin le lendemain au pire, alors les équipes tournent : « Nous contrôlons la piste (Pro Sol fibré événementiel) pour l’arrosage et le passage de la herse. La préparation de la piste ne sera en effet pas la même pour du dressage, du CSO ou du western : les dresseurs veulent une piste plus souple, on n’arrose pas la veille. Par contre avant la finale de CSO du lundi, nous avons arrosé vers 2h du matin. Le chauffage joue également : si la piste a plus ou moins séché la journée, cela décidera d’un arrosage le soir. Rien n’est automatique. La herse-lisseuse doit être passée avant et après chaque épreuve, chaque manche, chaque spectacle. Pendant l’épreuve nous sommes présents pour damer au râteau devant les obstacles, après chaque passage de cavalier. Nombre d’entre eux nous ont fait leurs compliments, cela fait plaisir. »

Les « quads-remorqueurs » de CDR Gauthier

« Ce samedi (NDLR, jour de la finale de dressage) nous avons commencé à 5h1/4 et terminé à plus de 23 heures, après le spectacle. L’amplitude est de beaucoup plus que 12 heures par jour, alors les équipes tournent. » Comme chez Toubin-Clément, l’esprit d’équipe et l’amitié les soudent, on sent que les liens sont forts.

Couper la piste en 4

« Une fois le parcours déterminé par le chef de piste, ses assistants se répartissent le montage en divisant la piste en 3 ou 4 parties. Chaque assistant travaille avec nous, qui amenons les barres dans les remorques dans chacune des différentes parties et les jeunes de St Flour qui les transportent et les répartissent pour les placer au bon endroit. Le chef de piste est le dernier décideur. Ce qui se complique pour une coupe du monde ce sont les juges FEI, parfois à plus de vingt, qui observent, bougent une barre, discutent d’on ne sait quoi. »

Le stress du chef de piste

« Rothenberger connaissait un gros stress et avait du mal à le gérer. Surtout face aux caméras… Nous voyions la différence… Et le problème c’est le respect du personnel de piste, qu’ils oublient trop souvent… »

MFR St Flour : pas que les barres !

Ingrid est un petit bout de femme qui doit peser 50 kilos toute mouillée… mais l’enthousiasme l’habite : « Nous sommes là depuis mardi midi (nous sommes dimanche soir, la finale de la Coupe du Monde CSO c’est demain) : nous avions en charge de recevoir les cavaliers à leur arrivée, aider à monter les stands, l’entretien des boxes, le montage et démontage de toutes les pistes, au CSI, CSO et lors des spectacles. Mais on essaie que ceux qui ont terminé le plus tard le soir se lèvent les derniers ». Comment vit-elle cette expérience ? Ses yeux pétillent : « C’est magique ! Comme on participe à plusieurs événements (meeting des propriétaires, Equita, le Grand Tournoi de Lamotte, etc) les cavaliers nous connaissent et plaisantent avec nous, comme Bosty. » Hors le côté enthousiasmant d’une jeune de 16 ans tutoyée par les « stars » se crée un réseau professionnel, car ils rencontrent les chefs de piste, organisateurs, tout le monde du cheval qui peut devenir plus tard maître de stage ou employeur ». Christelle Billard, directrice de la MFR Saint-Flour, explique : «  Cela fait 19 ans que nous collaborons à Equita, sur 20 ans. C’est une confiance mutuelle très forte. Pour les jeunes, c’est un parcours qui fait partie de leur plan de formation. Il y a six encadrants (1 pour 12 élèves). Sous leur responsabilité, les chefs d’équipe (des Terminales chevronnés), sont en lien avec eux grâce à un Walkie Talkie et gèrent une équipe de plus jeunes. Cela leur apprend la responsabilité, la précision, l’autonomie, une vraie école de la vie. » Ingrid ajoute : « Lors d’Equita’Lyon, on avait fait la piste du barrage en 3 min 50, chaque année on essaie d’améliorer le chrono. » Chapeau, les jeunes.

Quelques chiffres…

730 boxes

1071 chevaux

3 588 tonnes de sable

100 tonnes de copeaux

200 tonnes de fumier

18 jours de montage

5 jours de démontage

15 salariés du staff

400 bénévoles

12 spectacles

Pour nourrir les chevaux…

40 litres d’eau,

3 à 5 kg de granulés,

7 kg de foin/jour/cheval

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