Ma vie de confiné dans les haras
« On est tiraillées entre notre casquette de vétérinaire et notre casquette de centre de repro non vétérinaire. Mais en fait notre conscience vétérinaire nous a incitées à fermer comme l’avait dit l’ordre. J’ai lu tout ce que tu avais publié, c’est super bien. Notre casquette de vétérinaire a pris le dessus et nous avons fait le choix de fermer par solidarité, par conscience professionnelle, enfin pour plein de raisons. Dans le 44 la plupart ont fermé conformément aux consignes.Â
Autre problème que nous avons et que d’autres n’auront pas, c’est que nous on a beaucoup de petits clients, des doubles actifs pour qui la mise à la repro de leur jument n’est pas prioritaire. Il y a aussi tous les dirigeants de centres équestres en difficulté de trésorerie qui ne feront pas saillir cette année. Nous allons perdre tous ces clients-là . A cela s’ajoute le transport de doses qui n’est pas assuré. Mes transporteurs me disent qu’ils ne garantissent pas la livraison en 24 h et que surtout ils ne me remboursent pas si ça n’arrive pas dans les temps. Moralité : je vais perdre mes contrats en transportés.
Je pense que le fossé va se creuser entre les gros et les petits. C’est ce qu’on ressent à la Fadeteq comme à l’Asep. Comme dans toutes les vies d’entreprises, les petites vont avoir du mal et les grosses vont s’en sortir. Il y aussi la disparité entre les courses et le sport, le décalage est énorme. Evidemment qu’il fallait dire oui ou non à tout le monde sans faire de différence. Oui les juments de course c’est maintenant, les sports c’est un peu plus tard, mais la crise elle ne s’arrête pas au 15 avril. On va en entendre parler encore jusqu’à mi-mai au minimum ».Â
E. R.
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