Marché : ouverture en Hongrie dans le sillage du Cadre Noir
Trois jours en Hongrie. C’est une mission que vient de piloter l’Unic en relation avec le Cadre Noir de Saumur et GL Events, organisateur du premier salon du cheval à Budapest en octobre. Un marché à explorer et des places à prendreLorraine,
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Pays de Loire, Bretagne, France-Trait et un représentant de la Chambre syndicale des marchands ont répondu à l’appel de l’Unic pour cette mission d’un genre particulier. La genèse de l’affaire, c’est l’organisation d’un salon autour du cheval, le premier en Hongrie depuis des lustres, dans le nouveau pavillon de Hungexpo, le parc des expositions de Budapest. Le Cadre Noir y donnera deux représentations. C’est la première fois depuis 30 ans qu’un tel investissement est réalisé dans ce centre d’affaires.
GL Events, la société qui a redonné vigueur à Equita’Lyon, est propriétaire du pavillon et organisatrice de l’événement d’octobre. La culture équestre française étant unanimement appréciée en Hongrie, c’est tout naturellement que GL Events s’est tourné vers le Cadre Noir et l’ENE pour proposer au public hongrois le must de l’expression équestre française.
C’est donc dans le sillage de cette grandiose représentation que l’élevage et le savoir-faire français vont trouver leur place. Car il s’agit surtout de jeter les bases d’une collaboration franco-hongroise durable en matière de chevaux et de formation.
La mission française conduite par Jean-Yves Camenen fut rejointe par le staff de l’ENE : Jacques Thiolat, directeur, Jean-Michel Faure, écuyer en chef, Antoine Sinniger, directeur de la communication, Alain Bentaha, conseiller régional et directeur de la filière cheval en Pays de Loire, et Christian Ciuca, chef d’orchestre, pour une conférence de presse qui réuni à l’Institut français, l’Ambassadeur de France René Roudaut, Jean-Pierre Debaere, directeur de l’Institut français, et Mikhos György, directeur de Hungrexpo. Toute la presse nationale, écrite et télévisée, était là pour annoncer l’événement.
« Evénement exceptionnel, a souligné l’Ambassadeur. J’avais rêvé du Cadre Noir à Budapest, Hungrexpo l’a fait. C’est un point d’appui important au moment où la France prend la présidence de la Commission européenne et où les relations commerciales et culturelles franco-hongroises sont en plein développement ». Toutes les autorités françaises de Budapest sont derrière ce projet de salon du cheval et les affiches du Cadre Noir sont déjà sur toutes les grandes places de la ville. L’événement sera retransmis par toutes les télévisions hongroises. La campagne de promotion est particulièrement bien orchestrée avec concours de dessins et photos dans les écoles et le partenariat de l’Institut français, de l’assureur Generali et de la TV hongroise. Le mot d’ordre : créons notre public, intéressons nos futurs cavaliers.
Le Cadre Noir y donnera deux représentations (samedi 18 et dimanche 19 octobre) accompagné par l’orchestre que dirigera Christian Ciuca. 32 chevaux, 13 tableaux composés des airs relevés (courbettes, cabrioles, croupades), sauts d’école, sauteurs en liberté, en mains, travail aux longues rênes, reprise des écuyers. Entre ces tableaux seront intercalés des présentations de chevaux hongrois et français, poulinières suitées et jeunes chevaux selon un schéma élaboré lors d’une rencontre informelle entre professionnels hongrois et français. Car il s’agit, à terme, d’entretenir des relations commerciales durables avec ce pays.
La Lorraine s’est déjà positionnée pour être présente en octobre à Budapest. Et c’est à Rosières-aux-Salines que seront accueillis par l’Adeclor les chevaux du Cadre Noir pour une étape entre Saumur et Budapest. Si le marché semble un peu compliqué à cerner, il n’en reste pas moins que la tradition équestre est très vive en Hongrie, que les sports se développent, que l’enseignement y est très pointu et que le pouvoir d’achat est en hausse.
Babolna, temple du Shagya
La mission a débuté son périple hongrois par la visite du haras d’Etat de Babolna, temple de l’arabe Shagya, berceau de la race. En 1789, l’empereur Joseph II acheta ce domaine situé à 60 km à l’ouest de Budapest pour y établir le haras militaire impérial et une station de remonte des coursiers guerriers. Le capitaine de cavalerie Joseph Csekonics, à l’origine de cette décision, fut l’artisan d’un programme d’élevage de cette race dont il passe pour en être le fondateur. Des principes de sélection rigoureux furent introduits au début du XIXe. A partir de 1816, seuls les étalons arabes ont été admis à saillir. La jumenterie fut choisie parmi les juments autochtones fortement imprégnées de sang arabe apporté par les invasions turques. Plusieurs lignées sont marquées par l’origine géographique de leurs ancêtres. Pur-sang anglais et Lipizzans ont été utilisés pour donner du cadre et améliorer les allures. Plusieurs étalons PS Ar importés du Moyen Orient (Syrie, Egypte) ont fixé les lignées. Le plus célèbre est Shagya, un modèle quasi parfait, gris truité, né en 1830. Après son arrivée à Babolna en 1836, il imprima ses points forts à sa descendance et donna son nom à la race.
Le développement de la race s’est poursuivi à grande échelle, toujours selon les principes rigoureux de sélection. Les adeptes de cette race, recherchée par l’endurance notamment, sont nombreux en France.
Babolna, c’est aussi un musée, conservateur des traditions liées à l’histoire du Shagya et de ses cavaliers. Riche vitrine soigneusement entretenue par un personnel d’une grande empathie.
Le Nonius : origines lorraines
Quelle merveille cette grande plaine steppique de la Puszta d’Hortobagy, gardienne des traditions chevaleresques hongroises et berceau de la race Nonius, conservée, préservée et améliorée au Haras de Mata. Le Nonius est le cheval préféré des gardiens de troupeaux (les Csikos). C’est un cheval coopératif et endurant qui a remporté le titre honorifique de « cheval idéal » lors de l’expo universelle de Paris en 1900.
Son origine est lorraine. L’histoire dit que Nonius, issu d’un Anglo-normand du même nom, fut capturé par les troupes hongroises pendant la campagne de France en 1814 au Haras de Rosières-aux-Salines. Nonius a donné son nom à cette race de chevaux pratiques, dociles, rustiques, de taille moyenne utilisés pour le sport comme le loisir. La jumenterie y est soigneusement sélectionnée et croisée avec des étalons allemands loués au Haras de Mata. Les Allemands sont fort présents, en Hongrie comme ailleurs. Les Français, totalement absents. La présence lorraine a intrigué et suscité une curiosité réciproque. Le responsable du haras est un fin connaisseur de la génétique française. A suivre.
Les selles qu’utilisent les gardiens de troupeaux sont rudimentaires : un simple morceau de peau de mouton, sans sangle ventrale avec un seul étrier en cuir très souvent. Ils montent à cheval par contre poids. Ce sont des as des figures équestres, du fouet, des « cinq de Puszta » appelée aussi « cinq de Koch » devenue chez nous la fameuse « poste hongroise » à 5, 8 ou 10 chevaux.
Nation équestre...
... la Hongrie l’est incontestablement. Les écuyers qui ont quitté le pays après la Seconde Guerre Mondiale ont fait connaître les techniques du centre d’Orkenytabor. Des maîtres. Tout près de nous, Bertalan Némethy a conduit l’équipe américaine à la victoire aux JO de Los Angeles en 1984. En Angleterre, le comte Agoston Endrody est devenu une figure de proue du military sport. En 1998, l’équipe hongroise a gagné la Coupe des Nations à Budapest. Après Josef Turi, Gyula Dallos et sans doute Henri Kowacs, le jeune et prometteur élève d’Henri Prudent.
Aujourd’hui les Hongrois dominent l’attelage mondial. Ils ont pour nom Imre Abonyi, Gyorgi Bardos, Sandor Fulop, Josef Boszik, Laszlo Jumasz, Laszlo Kecskemeti et Zlotan Lazar. Ce dernier nous a reçus dans son centre d’entraînement doublé d’un centre touristique. Un vrai village dédié aux chevaux, à l’attelage, aux spectacles équestres, à la gastronomie, au folklore hongrois. Les agences de voyage du monde entier y déversent 100 000 visiteurs chaque année. Des stages y sont organisés avec des meneurs de haut vol. Impressionnant mélange de sport et de bisness et un accueil remarquable, sans équivalent dans notre hexagone. Zlotan Lazar et son frère ont monté, autour de leur image de champions du monde, un vaste complexe ludique et thématique qui engendre forcément des vocations et qui vulgarise l’attelage de compétition.
Chevaux et hôtellerie
Nombreux d’ailleurs sont les établissements équestres accolés à une hôtellerie de luxe. Qu’il s’agisse de centres équestres ou d’écuries de propriétaires. Nous avons certainement visité ce qui se fait de mieux dans le genre à proximité de Budapest. Un hôtel-restaurant trois étoiles comportant piscines couvertes, saunas, balnéo, suites très classe ou plus modestes, salle de restauration donnant sur une carrière de concours, écuries confortables avec manège couvert. On y vient avec ou sans son cheval, pour du sport ou du loisir. Mais l’attelage reste une spécialité incontournable.
L’anglais y est pratiqué partout et les Hongrois exportent fort bien leur savoir-faire et leurs traditions. Le commerce avec la France n’est pas monnaie courante et leur semble difficile à concrétiser. C’est le sentiment du patron de l’hippodrome de Budapest. « Les jockeys vont facilement se perfectionner en Angleterre et en Irlande, explique-t-il. Certains y restent et s’y installent. Ceux qui vont en France sont rares et rentrent très vite sans le désir d’y retourner. Tout est très compliqué chez vous, même pour l’achat de chevaux de courses. La barrière de la langue est un vrai problème. »
Utile cette mission ? Sans aucun doute. Elle est le fruit d’un contact de filière initié par l’ENE via l’Unic. Jean-Yves Camenen a saisi l’opportunité de la venue du Cadre Noir à Budapest pour faire mieux connaître la Hongrie aux Français (et vice-versa). La prise de contact a été excellente avec des hôtes charmants et disponibles. Le coup médiatique qui se prépare en octobre à Budapest ne restera pas sans lendemain, qu’il s’agisse de vendre des chevaux en Hongrie ou d’exporter du savoir-faire dans le domaine de la formation. Les contours des besoins sont pour l’heure encore flous mais les contacts sont établis. Il fallait vraiment le faire.
Texte et photos Etienne Robert
Les principales races hongroises
- Le Shagya. Pure race arabe, berceau, Babolna. De la noblesse, du style, du cœur.
- Le demi-sang Kisber. Proche du Pur-sang anglais. Physique assez fort, mouvements gracieux. Tempérament guerrier. Utilisé dans tous les sports équestres.
- Le Lipizzan gris. Allure baroque, intelligence, courage. Particulièrement brillant en attelage.
- Le Nonius. (voir photo)
- Le Furioso-North Star. Issu de deux étalons Pur-sang anglais. Lignée vieille de 200 ans. Utilisé en courses et dans le sport.
A noter... Pour ceux qui s’intéressent à la race Shagya, rassemblement national et concours d’élevage le samedi 2 août au Haras national de Cluny.
La Mission française
Jean-Yves Camenen et Camille Detavernier pour l’Unic. Alain Lehmann, président d’Adeclor et du Conseil du cheval de Lorraine, Alain Fortin, cavalier professionnel, et Jean-Pierre Euriat pour la Lorraine. Pierre Pasdermadjian pour France-trait. Bernard Bouilhol, du Groupement des producteurs de chevaux lourds de l’ouest Bretagne. Philippe Foucher, délégué général du Conseil des équidés des Pays de Loire. Hervé Louchet d’Albigny, equi-France, représentant la Chambre syndicale des marchands de chevaux.
Accompagnateurs : Bérengère Gonin, de la mission économique de Budapest, Levente Szalai de Hungexpo, Kis Zsuzsa d’Ubi-France à Budapest, Loska Janos, cavalier et propriétaire d’un centre équestre, Andrea Palffy, chargée de communication à la fédération équestre hongroise.
GL Events, la société qui a redonné vigueur à Equita’Lyon, est propriétaire du pavillon et organisatrice de l’événement d’octobre. La culture équestre française étant unanimement appréciée en Hongrie, c’est tout naturellement que GL Events s’est tourné vers le Cadre Noir et l’ENE pour proposer au public hongrois le must de l’expression équestre française.
C’est donc dans le sillage de cette grandiose représentation que l’élevage et le savoir-faire français vont trouver leur place. Car il s’agit surtout de jeter les bases d’une collaboration franco-hongroise durable en matière de chevaux et de formation.
La mission française conduite par Jean-Yves Camenen fut rejointe par le staff de l’ENE : Jacques Thiolat, directeur, Jean-Michel Faure, écuyer en chef, Antoine Sinniger, directeur de la communication, Alain Bentaha, conseiller régional et directeur de la filière cheval en Pays de Loire, et Christian Ciuca, chef d’orchestre, pour une conférence de presse qui réuni à l’Institut français, l’Ambassadeur de France René Roudaut, Jean-Pierre Debaere, directeur de l’Institut français, et Mikhos György, directeur de Hungrexpo. Toute la presse nationale, écrite et télévisée, était là pour annoncer l’événement.
« Evénement exceptionnel, a souligné l’Ambassadeur. J’avais rêvé du Cadre Noir à Budapest, Hungrexpo l’a fait. C’est un point d’appui important au moment où la France prend la présidence de la Commission européenne et où les relations commerciales et culturelles franco-hongroises sont en plein développement ». Toutes les autorités françaises de Budapest sont derrière ce projet de salon du cheval et les affiches du Cadre Noir sont déjà sur toutes les grandes places de la ville. L’événement sera retransmis par toutes les télévisions hongroises. La campagne de promotion est particulièrement bien orchestrée avec concours de dessins et photos dans les écoles et le partenariat de l’Institut français, de l’assureur Generali et de la TV hongroise. Le mot d’ordre : créons notre public, intéressons nos futurs cavaliers.
Le Cadre Noir y donnera deux représentations (samedi 18 et dimanche 19 octobre) accompagné par l’orchestre que dirigera Christian Ciuca. 32 chevaux, 13 tableaux composés des airs relevés (courbettes, cabrioles, croupades), sauts d’école, sauteurs en liberté, en mains, travail aux longues rênes, reprise des écuyers. Entre ces tableaux seront intercalés des présentations de chevaux hongrois et français, poulinières suitées et jeunes chevaux selon un schéma élaboré lors d’une rencontre informelle entre professionnels hongrois et français. Car il s’agit, à terme, d’entretenir des relations commerciales durables avec ce pays.
La Lorraine s’est déjà positionnée pour être présente en octobre à Budapest. Et c’est à Rosières-aux-Salines que seront accueillis par l’Adeclor les chevaux du Cadre Noir pour une étape entre Saumur et Budapest. Si le marché semble un peu compliqué à cerner, il n’en reste pas moins que la tradition équestre est très vive en Hongrie, que les sports se développent, que l’enseignement y est très pointu et que le pouvoir d’achat est en hausse.
Babolna, temple du Shagya
La mission a débuté son périple hongrois par la visite du haras d’Etat de Babolna, temple de l’arabe Shagya, berceau de la race. En 1789, l’empereur Joseph II acheta ce domaine situé à 60 km à l’ouest de Budapest pour y établir le haras militaire impérial et une station de remonte des coursiers guerriers. Le capitaine de cavalerie Joseph Csekonics, à l’origine de cette décision, fut l’artisan d’un programme d’élevage de cette race dont il passe pour en être le fondateur. Des principes de sélection rigoureux furent introduits au début du XIXe. A partir de 1816, seuls les étalons arabes ont été admis à saillir. La jumenterie fut choisie parmi les juments autochtones fortement imprégnées de sang arabe apporté par les invasions turques. Plusieurs lignées sont marquées par l’origine géographique de leurs ancêtres. Pur-sang anglais et Lipizzans ont été utilisés pour donner du cadre et améliorer les allures. Plusieurs étalons PS Ar importés du Moyen Orient (Syrie, Egypte) ont fixé les lignées. Le plus célèbre est Shagya, un modèle quasi parfait, gris truité, né en 1830. Après son arrivée à Babolna en 1836, il imprima ses points forts à sa descendance et donna son nom à la race.
Le développement de la race s’est poursuivi à grande échelle, toujours selon les principes rigoureux de sélection. Les adeptes de cette race, recherchée par l’endurance notamment, sont nombreux en France.
Babolna, c’est aussi un musée, conservateur des traditions liées à l’histoire du Shagya et de ses cavaliers. Riche vitrine soigneusement entretenue par un personnel d’une grande empathie.
Le Nonius : origines lorraines
Quelle merveille cette grande plaine steppique de la Puszta d’Hortobagy, gardienne des traditions chevaleresques hongroises et berceau de la race Nonius, conservée, préservée et améliorée au Haras de Mata. Le Nonius est le cheval préféré des gardiens de troupeaux (les Csikos). C’est un cheval coopératif et endurant qui a remporté le titre honorifique de « cheval idéal » lors de l’expo universelle de Paris en 1900.
Son origine est lorraine. L’histoire dit que Nonius, issu d’un Anglo-normand du même nom, fut capturé par les troupes hongroises pendant la campagne de France en 1814 au Haras de Rosières-aux-Salines. Nonius a donné son nom à cette race de chevaux pratiques, dociles, rustiques, de taille moyenne utilisés pour le sport comme le loisir. La jumenterie y est soigneusement sélectionnée et croisée avec des étalons allemands loués au Haras de Mata. Les Allemands sont fort présents, en Hongrie comme ailleurs. Les Français, totalement absents. La présence lorraine a intrigué et suscité une curiosité réciproque. Le responsable du haras est un fin connaisseur de la génétique française. A suivre.
Les selles qu’utilisent les gardiens de troupeaux sont rudimentaires : un simple morceau de peau de mouton, sans sangle ventrale avec un seul étrier en cuir très souvent. Ils montent à cheval par contre poids. Ce sont des as des figures équestres, du fouet, des « cinq de Puszta » appelée aussi « cinq de Koch » devenue chez nous la fameuse « poste hongroise » à 5, 8 ou 10 chevaux.
Nation équestre...
... la Hongrie l’est incontestablement. Les écuyers qui ont quitté le pays après la Seconde Guerre Mondiale ont fait connaître les techniques du centre d’Orkenytabor. Des maîtres. Tout près de nous, Bertalan Némethy a conduit l’équipe américaine à la victoire aux JO de Los Angeles en 1984. En Angleterre, le comte Agoston Endrody est devenu une figure de proue du military sport. En 1998, l’équipe hongroise a gagné la Coupe des Nations à Budapest. Après Josef Turi, Gyula Dallos et sans doute Henri Kowacs, le jeune et prometteur élève d’Henri Prudent.
Aujourd’hui les Hongrois dominent l’attelage mondial. Ils ont pour nom Imre Abonyi, Gyorgi Bardos, Sandor Fulop, Josef Boszik, Laszlo Jumasz, Laszlo Kecskemeti et Zlotan Lazar. Ce dernier nous a reçus dans son centre d’entraînement doublé d’un centre touristique. Un vrai village dédié aux chevaux, à l’attelage, aux spectacles équestres, à la gastronomie, au folklore hongrois. Les agences de voyage du monde entier y déversent 100 000 visiteurs chaque année. Des stages y sont organisés avec des meneurs de haut vol. Impressionnant mélange de sport et de bisness et un accueil remarquable, sans équivalent dans notre hexagone. Zlotan Lazar et son frère ont monté, autour de leur image de champions du monde, un vaste complexe ludique et thématique qui engendre forcément des vocations et qui vulgarise l’attelage de compétition.
Chevaux et hôtellerie
Nombreux d’ailleurs sont les établissements équestres accolés à une hôtellerie de luxe. Qu’il s’agisse de centres équestres ou d’écuries de propriétaires. Nous avons certainement visité ce qui se fait de mieux dans le genre à proximité de Budapest. Un hôtel-restaurant trois étoiles comportant piscines couvertes, saunas, balnéo, suites très classe ou plus modestes, salle de restauration donnant sur une carrière de concours, écuries confortables avec manège couvert. On y vient avec ou sans son cheval, pour du sport ou du loisir. Mais l’attelage reste une spécialité incontournable.
L’anglais y est pratiqué partout et les Hongrois exportent fort bien leur savoir-faire et leurs traditions. Le commerce avec la France n’est pas monnaie courante et leur semble difficile à concrétiser. C’est le sentiment du patron de l’hippodrome de Budapest. « Les jockeys vont facilement se perfectionner en Angleterre et en Irlande, explique-t-il. Certains y restent et s’y installent. Ceux qui vont en France sont rares et rentrent très vite sans le désir d’y retourner. Tout est très compliqué chez vous, même pour l’achat de chevaux de courses. La barrière de la langue est un vrai problème. »
Utile cette mission ? Sans aucun doute. Elle est le fruit d’un contact de filière initié par l’ENE via l’Unic. Jean-Yves Camenen a saisi l’opportunité de la venue du Cadre Noir à Budapest pour faire mieux connaître la Hongrie aux Français (et vice-versa). La prise de contact a été excellente avec des hôtes charmants et disponibles. Le coup médiatique qui se prépare en octobre à Budapest ne restera pas sans lendemain, qu’il s’agisse de vendre des chevaux en Hongrie ou d’exporter du savoir-faire dans le domaine de la formation. Les contours des besoins sont pour l’heure encore flous mais les contacts sont établis. Il fallait vraiment le faire.
Texte et photos Etienne Robert
Les principales races hongroises
- Le Shagya. Pure race arabe, berceau, Babolna. De la noblesse, du style, du cœur.
- Le demi-sang Kisber. Proche du Pur-sang anglais. Physique assez fort, mouvements gracieux. Tempérament guerrier. Utilisé dans tous les sports équestres.
- Le Lipizzan gris. Allure baroque, intelligence, courage. Particulièrement brillant en attelage.
- Le Nonius. (voir photo)
- Le Furioso-North Star. Issu de deux étalons Pur-sang anglais. Lignée vieille de 200 ans. Utilisé en courses et dans le sport.
A noter... Pour ceux qui s’intéressent à la race Shagya, rassemblement national et concours d’élevage le samedi 2 août au Haras national de Cluny.
La Mission française
Jean-Yves Camenen et Camille Detavernier pour l’Unic. Alain Lehmann, président d’Adeclor et du Conseil du cheval de Lorraine, Alain Fortin, cavalier professionnel, et Jean-Pierre Euriat pour la Lorraine. Pierre Pasdermadjian pour France-trait. Bernard Bouilhol, du Groupement des producteurs de chevaux lourds de l’ouest Bretagne. Philippe Foucher, délégué général du Conseil des équidés des Pays de Loire. Hervé Louchet d’Albigny, equi-France, représentant la Chambre syndicale des marchands de chevaux.
Accompagnateurs : Bérengère Gonin, de la mission économique de Budapest, Levente Szalai de Hungexpo, Kis Zsuzsa d’Ubi-France à Budapest, Loska Janos, cavalier et propriétaire d’un centre équestre, Andrea Palffy, chargée de communication à la fédération équestre hongroise.
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