Marie-Charlotte Fuss : « Aujourd’hui, je veux me faire plaisir à cheval »

Les 11 et 12 janvier derniers se sont tenus les « Team days ». L’objectif ? Le team building, la présentation des installations, son travail avec les chevaux, le partage. Sont réunis alors ses sponsors, les propriétaires des chevaux et l’équipe de son écurie. Des partenariats qui lui permettent notamment de pouvoir tester des produits en avant-première. « Concentrer la recherche et le développement sur la sécurité et notamment sur les casques serait une bonne piste, mais je pense que les choses sont en train de bouger dans le bon sens ». 

Désormais, elle avoue avoir la chance de pouvoir vraiment commencer à choisir ses chevaux, plutôt que « d’en rentrer ». « Mes chevaux sont tous différents, que ce soit dans le mental, dans le fonctionnement ou dans le gabarit, cela me plaît car il faut se remettre en question constamment ! ». « Le plus important c’est l’éducation, un cheval bien éduqué, c’est la base de l’équitation. Cela passe par le travail à pied, monté et en liberté. Les concours viennent dans un second temps, ce n’est pas ma priorité. Aujourd’hui je veux me faire plaisir à cheval avant de penser compétition, cela passe par des chevaux qui sont adaptés à la fois à la discipline et à ma façon de monter ».  

Installée depuis quelques années maintenant au Parc de l’Isle Briand, la cavalière jouit des infrastructures de qualité et de l’avantage d’avoir de nombreux concours sur site. En outre, « La présence de Tom (ndlr : Thomas Carlile) précédemment et maintenant de Mathieu (Lemoine) est quelque chose de très intéressant. J’ai aussi Vladimir Vinchon comme voisin, qui est cavalier de l’équipe de France de para-dressage. C’est une discipline qui mérite qu’on s’y attarde davantage, car lorsque je le vois travailler au quotidien je me rends compte à quel point c’est parfois difficile, et de la relation qu’il faut entretenir avec ses chevaux pour parvenir à performer en compétition ». 

Le Monde du complet en pleine réflexion, suite aux événements 2019 que l’on connaît, est à un tournant de son histoire. Pour la complétiste qui place une « relation cheval-cavalier au cœur de la performance », « on doit rechercher le risque 0 - même si c’est impossible - car c’est cette exigence qui nous poussera à être toujours à la recherche de mieux en terme de sécurité ». Les acteurs de la filière et de la fédération se concertent, échangent, se retrouvent autour de tables de réflexion destinées à continuer de faire évoluer notre discipline. « Tout le monde est concerné, et pas seulement les amateurs ou les jeunes, tout le monde doit se montrer responsable, ce sont des choses simples, surtout pour les professionnels qui montrent l’exemple ». 

Sur l’évolution du complet, la sportive s’exprime avec la maturité qui la caractérise : « L’image du sport est très importante, notamment dans la période actuelle où l’équitation est décriée par les associations animalistes. Nous ne devons pas les ignorer, ni leur barrer la route, mais plutôt mettre en place un dialogue positif. Nous nous devons de montrer que les chevaux sont bien traités et qu’ils aiment partir sur le cross, qu’ils aiment travailler. Il faut leur proposer de découvrir notre sport, leur permettre de poser leurs questions, de vraiment échanger avec eux. Il y a forcément des points sur lesquels la filière « cheval » peut s’améliorer. Nous devons avancer ensemble et non en opposition constante ».

Bien-être, échanges et construction pour un avenir meilleur ? La méthode nous promet un bel avenir pour cette discipline hors-du-commun !

Melanie Guillamot