Martin Fuchs/Clooney : la revanche à Lyon
Tout a commencé par une première manche réunissant quarante des meilleurs couples du saut d’obstacles mondial. Un parcours, dessiné par le chef de piste français Grégory Bodo, qui a offert un savant cocktail. Au menu : 14 obstacles pour 17 efforts, le tout à boucler dans un temps accordé de 75 secondes. Ce chronomètre a été déterminant dès la première manche. Plusieurs couples se sont en effet vu fermer les portes du barrage, à l’instar de la championne française Pénélope Leprévost sur Vancouver de Lanlore et du Britannique Robert Whitaker sur Catwalk, pénalisés d’un petit point de temps dépassé.
Au total, dix couples sont parvenus à trouver les clés de ce parcours technique, disputé sur des hauteurs avoisinant 1,60m : quatre Français, deux Suisses, un Belge, un Italien, un Néerlandais et une Suédoise. De quoi offrir au public lyonnais venu en nombre un final de haut vol.
Longtemps en tête de l’épreuve grâce à un chronomètre de 37’’78, le pilote italien Lorenzo De Luca a été battu sur le fil par une autre vedette de la discipline, le jeune suisse Martin Fuchs. En selle sur Clooney, le cavalier a serré les courbes et a signé une dernière ligne droite d’anthologie pour boucler son barrage en 37’25. « Clooney a de nouveau prouvé qu’il faisait partie des tout meilleurs chevaux de la scène internationale. Nous avons beaucoup travaillé ensemble. Nous avons gagné en efficacité et en rapidité sur les barrages. Le parcours de Lorenzo De Luca était déjà très rapide. Il nous fallait tourner plus court encore pour espérer prendre la tête », commente-t-il.
Un défi relevé avec la manière. Son compatriote Steve Guerdat, pourtant très rapide avec sa fidèle Bianca, ne parviendra pas à faire mieux avec un chronomètre de 37’’89. Il s’intercale en troisième position, juste devant le Néerlandais Maikel Van der Vleuten sur Dana Blue (38’’00) et Kevin Staut, meilleur cavalier tricolore de l’épreuve, sur For Joy van’t Zorgvliet HDC (38’’32). « Je suis très content du comportement de mon cheval. J’ai malheureusement perdu un peu de temps en fin de barrage, sans quoi j’aurais pu espérer un meilleur classement », note le Tricolore.
Preuve de l’intensité de ce barrage, les cinq meilleurs couples de l’épreuve se tiennent en une seconde seulement.
Des quatre représentants français présents au barrage, le public retiendra
également les performances de deux cavaliers pour leur première participation à une épreuve Coupe du monde Longines FEI : le Nordiste Guillaume Foutrier, septième avec Valdocco des Caps, et le jeune cavalier de l’Ain Nicolas Deseuzes neuvième avec Quilane de Lezeaux, juste devant le Girondin Olivier Robert sur Tempo de Paban.
Martin Fuchs de conclure :  "J'étais avant-dernier à partir dans le barrage, c'est un bon numéro. J'avais tout le monde avant moi, surtout Lorenzo et j'ai pu étudier son parcours. Il a été très très vite. Le seul moment où j'ai pu gagner du temps par rapport à lui, c'était le tournant avant le vertical rouge. C'est là que j'ai gagné ce Grand Prix ! Avec Clooney, c'était très difficile au début. Maintenant, on est très bien ensemble et on peut aller vite. Il faut dire aussi que Clooney est un cheval exceptionnel, c'est sûrement l'un des meilleurs au monde et puis il le montre sur presque tous les concours." (JB Orgebin)Â
Paul Delforge, talent et tradition
Aussi discret que talentueux, Paul Delforge. Avec l’aide de sa famille, le cavalier de Bourgogne-Franche-Comté n’a jamais été aussi proche de l’équipe de France. Après un premier CSI 5* réussi lors d’Equita Longines Lyon avec sa bonne jument Terre du Banney nous pouvons fortement imaginer ce jeune talent intégrer certaines Coupes des Nations la saison prochaine. Sa notoriété, le Banney l’a acquise par l’élevage avec entre autres bons chevaux, Totoche du Banney, l’étalon phare de la fin des années 90 que fit naître le Dr Michel Gabillot. Paul la prolonge par le sport. La souche basse, c’est son arrière-grand-père qui l’a trouvée avec Gymkhana SF (Francilius ps). Riche et longue histoire.
Identité
« Je m’appelle Paul Delforge, j’ai 21 ans et je monte pour l’élevage du Banney. C’est l’élevage de mes parents et nous avons une grosse écurie de propriétaire située à Luxeuil-les-Bains en Haute-Saône.Â
Terre du Banney est une jument qui est née à la maison, elle a l’affixe « du Banney ». Elle appartient à mes grands-parents et nous avons fait toutes nos gammes ensemble. Des finales cycles classiques 6 et 7 ans, jusqu’à gagner mon premier Grand Prix CSI 2*, mes premières épreuves label CSI 3* cette année. Grâce à elle j’ai pu aussi participer à mes premier CSI 4 et 5*. C’est une jument formidable, elle nous surprend tout le temps, elle franchit les caps avec succès à chaque fois et surtout sans présenter trop de difficultés. C’est un plaisir de la monter, je la connais par cÅ“ur et c’est une belle histoire parce que j’ai été le seul à la former. C’est un atout lorsqu’on arrive sur ce genre d’échéances ». Â
 Travail
« J’ai la chance de pouvoir garder Terre à vie puisque mon Grand Père a fait en sorte que la jument, après sa carrière sportive, reste poulinière à l’élevage. On sait qu’elle ne sera pas vendue alors on a eu le temps de bien faire les choses. Notre élevage est une vraie pépinière de bons chevaux et plusieurs propriétaires qui me soutiennent. Mon métier et ma seule solution pour arriver à ce niveau, c’est former le plus de bons jeunes chevaux possible. L’objectif est effectivement de participer régulièrement à des CSI 5*. En effet, j’ai la chance d’avoir dans mon piquet de très bons 7 et 8 ans, que je vais faire vieillir tranquillement pour réussir à la fin à avoir une cavalerie de très haut niveau ».Â
Réussi ce CSI 5* !
« Equita Longines Lyon fait partie des plus beaux concours de France. Pour moi, c’est un rêve. D’abord, je n’habite pas loin, je viens depuis que je suis tout petit et j’ai déjà participé l’année dernière aux épreuves U25 –label réservé aux jeunes talents du jumping international. Le 5* c’est autre chose, c’est plus grand. C’est mon premier ici, et le fait de performer c’est vraiment sympa. Ce sont des beaux moments de sport. Après le 4* de Rouen, Terre aura une grande pause de 2 ou 3 mois sans concours pour attaquer l’année prochaine dans la continuité de cette lancée ».Â
Propre frère de Terre, Festival du Banney (Crown z et Flore du Banney x Olisco) vient d’obtenir son agrément pour produire en SF. (Lire par ailleurs).
 Recueilli par JB
C. RobertÂ
Le classement :
1. Clooney & Martin Fuchs (SUI) 0/0 37.25 sec
2. Ensor de Litrange LXII Lorenzo De Luca (ITA) 0/0 37.78 sec
3. Bianca & Steve Guerdat (SUI) 0/0 37.89 sec
4. Dana Blue & Maikel Van der Vleuten (NED) 0/0 38.00 sec
5. For Joy van't Zorgvliet HDC & Kevin Staut (FRA) 0/0 38.32 sec
6. Apart & Pieter Devos (BEL) 0/0 38.72 sec
7. Valdocco des Caps & Guillaume Foutrier (FRA) 0/0 41.87 sec
8. Ida van de Bisschop & Irma Karlsson (SWE) 0/4 39.85 sec
9. Quilane de Lezeaux & Nicolas Deseuzes (FRA) 0/8 40.79 sec
10.Tempo de Paban & Olivier Robert (FRA) 0/RT
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