Martin Fuchs dans la légende genevoise




Le parcours de ce Grand Prix ne laissait pas droit à l’erreur sur la plus grande arène indoor au monde, grâce au travail conjoint des deux chefs de piste, le Suisse Gérard Lachat et le Néerlandais Louis Konickx, spécificité du concours de Genève. De larges oxers, des lignes techniques et des combinaisons piégeuses… Pénélope Leprévost, un point de temps dépassé, est privée de barrage avec Vancouver de Lanlore. Les Irlandais Michael Pender, Darragh Kenny et Mark McAuley furent les premiers à sauver le sans-faute, puis les Belges Jérôme Guery, Pieter Devos et Jos Verlooy, ainsi que Marlon Modolo Zanotelli/Edgar M (Arezzo) et Scott Brash. 





Du côté des Suisses, le jeune Bryan Balsiger fut le premier à faire trembler les tribunes. Porté par le public, le Neuchâtelois de 21 ans démontra tout son talent avec le sBs Clouzot de Lassus (Ugano Sitte x Tenor Manciais) pour signer l’un des onze parcours sans pénalité. Martin Fuchs et Steve Guerdat ont gardé leur sang froid légendaire : ils l’avaient annoncé : le premier voulait remporter sa première épreuve majeure à Genève, le second espérait gagner une quatrième fois le Rolex Grand Prix du CHIG.





3 Suisses sur 11





Onze barragistes donc, et trois Suisses à prétendre au Graal. Les Irlandais furent piégés par un barrage où il fallait une grande action au sol et des virages serrés. Pas d’options folles à tenter: il « suffisait » d’aller simplement vite, très vite. Jérôme Guery en selle sur son puissant Quel Homme de Hus fut le premier à boucler un magnifique double sans-faute très rapide. C’était sans compter la volonté de fer du jeune Martin Fuchs, champion d’Europe en titre, qui osa tout avec la totale confiance de son fabuleux Clooney. « Il m’a demandé beaucoup de concentration en première manche, où il collait un peu à la jambe comme il le fait parfois », expliqua le cavalier de 27 ans. « Mais au barrage, je savais que je pouvais lui faire confiance et tout tenter ». En enlevant des foulées partout où cela était possible, le couple de champions gagna près d’une demi-seconde! Restaient six derniers concurrents…


Malgré tous leurs efforts, même Steve Guerdat et l’aérienne Albfuehren’s Bianca mirent une seconde de plus pour boucler leur barrage. Seul vainqueur du Rolex Grand Slam à ce jour (en 2014-15), Scott Brash et son impressionnant Kwpn Hello Senator s’élança. Le public retint son souffle : le couple était en avance à tous les temps intermédiaires. Martin Fuchs laissa éclater son émotion : cinq centièmes, cinq tout petits centièmes manquèrent au Britannique. Fuchs l’emporte. Scott Brash fait mieux que le Belge Guéry, qui sera troisième : « J’ai sûrement perdu un peu de temps à l’abord du dernier oxer, la foulée n’est pas sortie comme je voulais. »


Les tribunes, pleines à craquer, pouvaient donc assister à la première victoire de leur protégé Martin Fuchs dans une épreuve du Rolex Grand Slam, qui plus est à Genève, sa deuxième maison. « Steve (Guerdat) doit partager un peu son jardin maintenant que le concours de Zurich n’existe plus. Monter sur la plus haute marche du podium ce soir a une saveur particulière. La route a été longue pour en arriver là, et je suis très fier de ce que j’ai accompli aujourd’hui. Merci Genève, et merci Clooney », conclut-il en riant.





Bosty !





Beau week-end suisse pour Roger-Yves Bost qui s’empare dimanche matin du petit Grand Prix avec sa jument hanovrienne Castleforbes Talitha, alors que dans le Credit Suisse Challenge, vitesse 1,55 m du samedi soir, le Francilien s’approchait au plus près du cavalier australien Rowan Willis, vainqueur avec la jument Blue Movie (Chacco Blue). Avec Castleforbes Vladimir, Bosty prend la 2e place à moins d’une seconde, battant Scott Brash/Hello Vincent et Daniel Deusser/Cornet 39, ex æquo, mais à plus d’une seconde de Bosty.





Exell : la revanche 





Boyd Exell voulait prendre sa revanche… et remporter le 12e (!) titre d’affilée dans cette Coupe du Monde FEI d’attelage. Après s’être fait coiffer au poteau par le jeune Néerlandais Bram Chardon, 26 ans, dans le Prix Brasserie Egger, l’Australien a sérieusement dû faire parler toute son expérience pour marquer encore un peu plus l’histoire de l’attelage au CHI de Genève, dans le Grand Prix Coupe du Monde dimanche matin ! Derrière lui, la rivalité entre les jeunes fait rage et assure un beau spectacle : Bram Chardron va même se laisser distancer par le Belge Glenn Geerts, heureux et finir 3e.





Cross indoor : Laghouag/Punch 2e 





Après leur victoire samedi dernier à Paris, Karim Laghouag et son fidèle petit anglo-arabe Punch de l’Esques (Hermès d’Authieux) prennent la 2e place du cross indoor de Genève (SUI), disputé par seize concurrents. L’Irlandais Cathal Daniels l’emporte avec Alcatraz. Performance en demi-teinte pour le Valaisan Jérôme Voutaz et ses quatre chevaux franches-montagnes qui terminent au cinquième rang final, derrière le Français Benjamin Aillaud. L’Allemande Mareike Harm, première femme à participer au circuit de Coupe du monde d’attelage, clôt le classement.





Samedi déjà...





Plus tôt dans l’après-midi de samedi l’ultime épreuve qualificative sur des cotes à 1,55m pour le Rolex Grand Prix de dimanche avait déjà vu les N°1 et 2 mondiaux suisses s’imposer et rendre leur public aphone : c’est un beau doublé. Steve Guerdat et le SF Venard de Cerisy (Open Up Semilly x Djalisco du Guet) se sont imposés dans cette Coupe de Genève, devant Martin Fuchs/Silver Shine. L’Allemand Marcus Ehning est 3e avec un étalon allemand, A La Carte NRW, Eric Lamaze 4e avec le Bwp Idalville d’Esprit et Pénélope Leprevost, à nouveau meilleure Française, est 5e, double sans-faute avec l’étalon sBs GFE Excalibur de la Tour Vidal (Ugano Sitte).





Varennes d’Argonnes la plus « speed »





La grande chasse du samedi est remportée par le Suisse Werner Muff, et la jument SF née chez Pascal Trassart, Varennes d’Argonne, une fille de l´Arc de Triomphe et d’une mère par Apache d´Adriers, « formée » par Bérenger Oudin avant de partir en Suisse en 2018. 





Superbe doublé Kent Farrington 





L’Américain, si souvent victorieux sur la piste de Palexpo, s’adjuge l’épreuve majeure de jeudi, le Trophée de Genève, en selle sur Creedance. Et sera le meilleur du Top 10 Rolex IJRC, qui réunissait vendredi soir l’élite du moment. Cette fois avec sa nouvelle jument holsteiner de 10 ans, Austria 2, fille de Casall par Corrado I, qu’il ne monte pourtant que depuis le mois de mai. Kent Farrington et Austria 2 réaliseront un parcours étonnant de légèreté et de rapidité, la petite jument bondissant avec un cœur incroyable. Le couple prend plus de deux secondes aux autres ! Kent Farrington : « Elle est incroyable. Elle est vraiment petite en taille, mais elle a un grand cœur et elle est une sauteuse formidable. »





Dans le Trophée de Genève jeudi Farrington avec Creedance devance un jeune cavalier irlandais, Michaël Pender et HHS Burnchurch et Harrie Smolders, associé à la jument SF Une de l’Othain. Kevin Staut, double sans-faute avec Viking d’la Rousserie, est 6e, et Julien Epaillard, fautif avec Virtuose Champeix, 8e, juste devant Steve Guerdat et Venard de Cerisy (Open Up Semilly). Deux autres Selle Français ne sont pas loin : l’Américain Spencer Smith montait Theodore Manciais (Kashmir van Schuttershof), 13e, suivi de Pedro Veniss, privé de barrage pour un point de temps avec Quabri de l’Isle.


Plus tôt dans la journée, Julien Epaillard a remporté le Prix Radio Lac 1,40 m avec Jalanta devant les Suisses Bryan Balsiger et Beat Mändli. 


La Marseillaise a également retenti pour Nicolas Deseuzes et Ulloa du Trèfle (Sheraton x Double Espoir) dans le Prix des Vins de Genève, une vitesse 1,45 m qu’ils dominent devant 52 autres couples.