Miss France et Jeanne d’Arc par Jean-Louis Gouraud
Je confirme : elle est vraiment très jolie. Notre Miss France 2015 est une grande fille superbe. Blonde aux yeux bleus, 1m80, 66 kilos, mensurations de rêve (83-60-90), Camille Cerf présente aussi l’avantage de n’avoir pas cet air un peu nunuche qu’arborent souvent ses semblables. Très belle, donc, mais pas seulement : très sympathique, d’un abord sans manières, sans chichis. Simple, cordiale, naturelle. Ça fait beaucoup. Mais ce n’est pourtant pas pour ces seules qualités que j’ai voulu la rencontrer. C’est parce que, m’a-t-on dit, elle aime les chevaux.

Rendez-vous est donc pris : mardi 2 juin, à 17 heures. Son attachée de presse m’indique un lieu que j’interprète comme de bonne augure : une brasserie chic au nom prometteur – le Murat, du nom du chef emplumé de la cavalerie napoléonienne, située à deux pas de l’hippodrome d’Auteuil. Je me dis que cette proximité n’est certainement pas due au hasard : en février déjà , Camille avait « honoré de sa présence », disait le communiqué officiel, l’hippodrome de Vincennes. Elle aura donc sans doute passé sa journée à regarder des courses et trouvé pratique de fixer pour lieu de notre rencontre, en fin de journée, le bistrot le plus proche.

Lorsqu’elle arrive au rendez-vous (presqu’à l’heure), elle me désillusionne aussitôt : « Non, non, je ne sors pas de l’hippodrome, me dit-elle, je viens d’assister aux matches de tennis de Roland-Garros ! ». Comment être déçu lorsque c’est dit avec autant de charme ?

J’en profite quand même pour lui demander ce qu’elle faisait, en février, à Vincennes ; si le monde des courses l’intéresse : « Ce qui m’intéresse, ce sont les chevaux. J’aime les chevaux. Pas seulement pour monter, juste pour les voir. Au trop ou au galop, ils sont magnifiques ».

Bon début. J’enchaîne : on me dit que vous avez pratiqué l’équitation pendant plusieurs années. « Exact. J’ai commencé toute petite. Un peu par hasard. Ma sœur jumelle voulait faire de la danse et moi de la musique. Mais pour cela, il aurait fallu que nous nous rendions dans deux endroits différents. Alors ma mère a décidé que nous ferions toutes les deux la même chose, aux mêmes heures et au même endroit. Comme il y avait un centre équestre à Fréthun, tout près de chez nous, ça a été l’équitation ! Ça nous a tout de suite beaucoup plu. Surtout le saut d’obstacles. Je n’ai pas fait beaucoup de dressage : notre moniteur était très axé sur le CSO. J’ai obtenu mes Galops, jusqu’au niveau 5, et puis, vers l’âge de 17 ans, j’ai dû ralentir un peu, pour me concentrer sérieusement sur mes études ».

Camille Cerf, pas tout à fait 21 ans (elle les aura le 9 décembre 2015), est aujourd’hui étudiante à l’École de Gestion et de Commerce de Lille. Elle a dû interrompre son cursus, prendre une année sabbatique, pour se consacrer à ses obligations de plus belle fille de France, qui prendront fin le 19 décembre prochain avec l’élection d’une nouvelle Miss France. Elle reprendra alors ses cours : il lui reste une année à faire avant d’obtenir son diplôme. Et après ?

« Je n’en sais encore rien. On verra. En tout cas, non : je n’envisage pas de faire de l’équitation mon métier. Je continuerai à monter à cheval, mais en passe-temps. Si un jour je gagne assez d’argent, bien sûr, j’aurai mon propre cheval ».

Ah bon ? Camille ne s’est donc pas laissée éblouir par les paillettes, la télé, la vie parisienne, les mondanités ? Non, elle veut continuer à vivre là où elle est née, là où elle a grandi, dans le Pas-de-Calais, où elle se trouve très bien. « J’ai commencé à initier mon fiancé à l’équitation, par des balades. Il se débrouille très bien ».

Lorsque je lui demande si certains chevaux ont marqué sa vie, « oui, répond-elle, un grand poney bai, au nom compliqué, du genre Léopard du Dical, mais qu’on appelait Léo. C’était un sauteur extraordinaire, plein de cœur, plein d’entrain. C’était le meilleur cheval du club ». Non sans humour, elle se reprend : « Léo était le meilleur cheval, mais je n’étais pas la meilleure cavalière ». C’est avec un certain humour, aussi, qu’elle avoue n’avoir jamais lu aucun grand traité d’équitation : juste les manuels pour obtenir les Galops 1, 2, 3, 4 et 5. Qu’elle avoue également n’avoir pas une très grande culture équestre. Mais une grande admiration pour la plus célèbre cavalière de l’Histoire de France : Jeanne d’Arc. « Ça tombe bien, ajoute-t-elle d’un petit air malicieux : c’est à Orléans que j’ai été élue Miss France ».

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