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Nick Skelton annonce la couleur (olympique)

C'est un énorme champion qui a inscrit son nom au palmarès du Grand Prix Equidia Life de Chantilly : Nick Skelton, véritable légende vivante du saut d'obstacles britannique, concitoyen des frères Whitaker, multiple médaillé depuis les années 80. Si Nick est désormais quinquagénaire, il fallait être très jeune dans sa tête et physiquement pour aller chercher cette victoire dimanche dans un barrage qui est certainement le plus rapide de l'histoire du jumping de Chantilly.

Onze cavaliers étaient invités à la seconde manche de ce Grand Prix : onze concurrents ont été sans-faute dans la première manche, cela tombait bien, car ainsi cette seconde manche se transformait en véritable barrage. Un barrage de folie ouvert par Laura Kraut avec Woodstock en 40.41. Un chrono que son compagnon anglais n'a pas cherché à respecter l'améliorant de 2 secondes et 78 centièmes au prix d'une galopade de folie de l'avant dernier obstacle à l'ultime oxer : « On ne sait jamais ce qui va se passer quand on arrive à une telle vitesse sur un oxer de cette taille, mais dès la réception du vertical, j'ai vu que j'avais une bonne distance sur laquelle je pouvais avancer même si le cheval a pris sa battue un peu loin (au moins 2,50 m, ndlr) mais je savais que cela allait bien se passer. Il est rapide de nature et peut couvrir de grandes trajectoires sur les obstacles ce qui fait gagner du temps, spécialement dans ses barrages : c'est un sauteur rapide. Â»

La messe était dite, mais à ce stade de l'épreuve, personne ne le savait encore et les cavaliers s'en sont donné à cÅ“ur joie, pour le plus grand bonheur du public, pour essayer de « rattraper Â» Nick Skelton. Patrice Delaveau est passé tout près de l'exploit avec Ornella Mail*HDC : il lui aura manqué 38 petits centièmes de seconde. Il prend pour la deuxième année consécutive la 2ème place de ce Grand Prix devant Denis Lynch/Lantinus, eux-aussi dans la même seconde !
Ce Grand Prix Equidia Life était donc le dernier grand rendez-vous international avant les Jeux olympiques de Londres, une échéance où le Britannique fait figure de grand favori : « C'est toujours bien de terminer sur une victoire avant les Jeux, cela veut dire que je vais bien, que les chevaux sont en forme. Notamment Big Star que je monterai aux Jeux et que j'ai monté ici dans deux petites épreuves histoire de la garder dans le rythme de la compétition. Il avait besoin de parcours sans enjeux. Â» L'homme est-il irrité par ce costume de favori dans lequel semblent vouloir le mettre beaucoup d'observateurs avisés ? Â« Non, j'assume, c'est plutôt agréable et en tout cas, cela ne me met pas la pression, j'ai un très bon cheval, je sais de quoi il est capable même s'il est un peu jeune et pourrait manquer d'expérience. Non, ça ne m'ennuie pas que l'on me voie en favori et ce n'est pas ça qui me mettra la pression. Londres sera un autre jour, un autre concours et quand les Jeux seront finis on passera au concours suivant. Â» D'ailleurs, la préparation olympique du champion britannique se fera sans plus de cérémonie que ça : à la maison en attendant de se rendre directement à Greenwich Park : « On n'habite pas loin de Londres, je pourrai le travailler tranquillement tous les jours, il pourra profiter de ses paddocks. Pas besoin d'en faire trop ! Â» Une compétition olympique où quelqu'un lui manquera : Michael Whitaker (encore 7ème aujourd'hui dans ce même Grand Prix) : « C'est vraiment dommage, c'est quelqu'un de tellement fiable en équipe. Cela fait des années et des années que nous concourrons ensemble dans la même équipe. C'est vraiment un gars sur qui on peut compter. Â»
La 9ème Ã©dition du Jumping s'est donc conclue sur un God save the Queen célébrant l'un des plus grands de ce sport et peut-être le public (encore 6.000 spectateurs dimanche) le plus expert du circuit international français, le plus courtois aussi car il a tenu à rester jusqu'à la fin de la remise des prix, peut-être que ce public a eu la chance de rendre hommage à celui qui pourrait bien être champion olympique dans 15 jours. Ce serait une belle histoire, en tout cas.


Skelton, le" big" favori


Légende de Jumping, Nick Skelton espère qu'il aura de la chance, en tant qu'olympique le plus expérimenté de l'équipe britannique. A 54 ans, il croit fermement qu'il établira un record.

En 1980, les meilleurs cavaliers du monde ont été pris dans le boycott pour des motifs politiques à Moscou, mais aux Jeux de Rotterdam, il était dans l'équipe britannique médaillée d'argent. "Je suis allé à Séoul, Barcelone, Atlanta, Athènes, Pékin, soit sept olympiades  et je suis vraiment fier de cela. Mais il serait bon d'entrer dans le livre des records officiels en tant que médaillé.», dit ce formidable athlète, à l'étincelante carrière qui dure depuis 38 ans.
Après le terrible accident qu'il connut, les médecins l'avaient mis en garde: remonter à cheval pouvait le tuer. Mais ses os ont guéri de façon remarquable et il est sorti de sa « retraite Â». Skelton a connu une terrible désillusion en 2004 à Athènes, avec Arko, où il termine 10e. Il le reconnaît : « C'était une énorme déception. Je sais ce qui peut arriver. Il n'y a rien de sûr, vous avez affaire à un animal. Cela dépend simplement de la façon dont cet animal est ce jour-là. Â»"
De Big Star il dit : « J'ai eu des chevaux merveilleux, mais Big Star est le meilleur. Nous allons être redoutables pour les autres. Je ne dirais pas que n'importe quel pays dispose d'une équipe exceptionnelle. Participer à domicile pourrait nous donner un avantage. Nous allons essayer de gagner deux médailles, individuelle et par équipe. Je ne crois pas dans la formule « L'important est de participer". Ce n'est pas ma philosophie.»
Skelton est déjà à la recherche d'un huitième - Jeux Olympiques, à Rio en 2016.
Il conclut : «Je suis aussi passionné par le sport que je l'étais quand j'ai commencé. Je veux continuer." 

Tous les résultats: http://results.scgvisual.com/2012/chantilly/r6.html

25/07/2012

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