Number One d’Iso*Un Prince : digne fils de Baloubet

L’élevage d’Iso est un élevage amateur. Il a été créé par Denis Gillon et son fils Miguel qui pratiquait le saut d’obstacle en compétition. C’est la rencontre avec le propriétaire et éleveur du Haras de B’Neville qui a déclenché le début de cette aventure. C’est donc sur les conseils de Jean-Baptiste Thiébot que Denis Gillon achète Hotesse du Hamel, la mère de Number One. Le jeune éleveur amateur souhaite l’exploiter en concours mais un problème dermatologique les en empêchera : « On voulait l’exploiter à l’obstacle pour voir la qualité de saut de la jument mais à cause de verrues au passage de sangle, on l’a mise directement à la reproduction ». Cette jument morphologiquement osseuse et puissante sera croisée avec le brillant étalon Baloubet du Rouet suite à un coup de cœur de l’éleveur Denis Gillon : « Le cheval est champion olympique en individuel, médaillé de bronze par équipe au JO et triple vainqueur de la finale Coupe du Monde, c’est un excellent performer. Mon père l’aimait beaucoup pour ses performances et par le fait qu’il était aussi Selle Français. » confie Miguel Gillon, le fils de l’éleveur.
A la naissance, sa mère est très protectrice et l’approche du poulain est une tâche difficile. « A la base, c’est une jument qui a déjà du caractère mais on pouvait tout de même s’en approcher, ce qui n’était plus le cas pendant les premières semaines de Number One. » Pourtant, Number One est un poulain curieux, parfois même intrépide comme nous le raconte Miguel  : « Peu de temps avant qu’il ait un an, nous avions mis Number One chez un oncle, en pâture, et on le retrouvait régulièrement dans les champs voisins qui étaient séparés de son pré par des haies d’un mètre cinquante. » A cet âge-là, le poulain démontrait déjà de belles prédispositions : « L’année de ses 2 ans nous l’avions mis dans des marais pensant que c’était plus sécurisant pour lui, et nous l’avons retrouvé dans le marais en train de jouer dans l’eau avec les cygnes. Il n’avait peur de rien et il était très curieux. » Malgré le caractère très fort de ses parents, le poulain est gentil et il a déjà une tête très froide. Avec ce bon caractère et un très bon mental déjà jeune, le débourrage n’a posé aucune difficulté. La mère a bien produit après Number One puisque son deuxième produit, Otesse d’Iso, est championne des 5 ans classée « Elite ». Pacha de B’Neville tourne en CSI sous selle étrangère et Quebec de B’Neville est vice-champion de France Amateur Elite.

Changement d’écurie
A la fin de ses années de poulain, Denis Gillon décide de mettre Number One en pension au Haras des Princes chez Marius Huchin, puis décide ensuite de le vendre. Il en fait part à Marius : « Quand Denis Gillon nous a dit qu’il voulait le vendre, on l’a fait sauter en liberté et vu qu’il montrait de belles choses, on lui a acheté le cheval. Le but était d’en faire un cheval de concours.  Sa carrière d’étalon, n’avait même pas été envisagée : on devait le castrer, mais il a fait une réaction au produit. Le vétérinaire nous a alors annoncé qu’il ne poursuivait pas car le cheval risquait d’y laisser sa vie. »
Le jeune cheval débute alors sa période de formation sous la selle de Guillaume Foutrier. «  C’était un cheval très doué avec beaucoup de force et de l’influx, ce qui le rendait très difficile à gérer. Il a fallu le faire évoluer sans le faire sauter trop haut, et savoir doser le travail pour ne pas entamer son capital futur. »

L’ascension vers le haut niveau
Après les cycles classiques, Number One poursuit sa progression sous la selle de son premier cavalier : « On a toujours vu dans le cheval le potentiel qu’il a aujourd’hui. » Le cavalier du Nord a choisi de s’entourer de Patrick Caron : « L’année de ses 4 ans j’avais Nino (des Buissonnets ndlr), Number One et d’autres chevaux. J’avais donc fait le choix d’être encadré par Patrick Caron vu la qualité des chevaux que je montais, explique Guillaume qui par la suite évolua sur le circuit international. « Je me suis plutôt axé sur les CSI parce que c’était un cheval qui avait beaucoup de sang et c’était bien qu’il s’acclimate à l’environnement. Je l’ai amené sur des tournées à 7 ans comme celles de Villeneuve Loubet et Arezzo ».  A la fin de son année de 7 ans, Number One participe au championnat de France, il est 5e. « Je pense que c’est un bon cheval de championnat parce qu’il peut être vite le premier jour sans forcément se dégrader dans sa qualité de saut et il a le sang nécessaire pour répéter les sans-faute. Il a fait son premier GP 2* à 8 ans qu’il a gagné et dans le 2e Grand Prix il se classe 4e en commettant une faute mais avec un très bon chronomètre. Puis ce sera la victoire dans le Grand Prix du CSI2* de Wisbecq, et une épreuve à 150 lors du CSI3* de Canteleu. Au début de son année de 9 ans, le cheval a redémarré à Arezzo où il se classe 8e du Grand Prix 160. Ensuite ce sera le 4* de Bourg-en-Bresse où il est deuxième de la vitesse 150 et 4e du GP 160 du dimanche. »
L’année des 9 ans du cheval, Marius Huchin se sépare de Guillaume Foutrier et lui rachète sa part. L’étalon effectuera ensuite une saison complète sous la selle de Julien Epaillard dans des épreuves de niveau 3 à 5*, avant d’intégrer les écuries de Nicolas Delmotte. « Le cheval est arrivé à l’âge de 10 ans. J’ai senti qu’il avait beaucoup de force, de la qualité et beaucoup de caractère. » confie Nicolas  qui se souvient de ses premières impressions sur l’étalon alezan. « C’est un cheval très respectueux et qui ne semble jamais forcer même sur des parcours à 150/160 comme il a pu sauter dernièrement à La Baule. Bien que disposant de moyens énormes, le cheval reste, en plus d’être un cheval de sport, un étalon.  Il est assez chaud donc il faut bien le connaître et être assez complice avec lui. »

Étalon et sportif de haut niveau
Number One a été approuvé étalon à 5 ans sur performances à Fontainebleau, et il a allié sa carrière d’étalon au sport de haut niveau. «  Le cheval est un mois à la congélation durant l’hiver tout en restant chez son cavalier qui est installé chez Gènes Diffusion où il y a toutes les infrastructures nécessaires pour le prélèvement, précise Marius. Le fait que Nicolas soit installé chez Gènes Diffusion permet au cheval de ne pas faire de transport et de continuer à être entretenu musculairement ».

T. Garnier