Odilone, la matrone d’Odival
L’aventure poney a commencé il y a une vingtaine d’années. Franck Lemestre qui était à l’époque chargé de mission à feu l’ARDCP, en fut un peu le déclencheur. Les Sauvage qui ont toujours élevé des chevaux, trait et sang, avaient quelques difficultés à commercialiser leurs SF. Après mûres réflexions, la décision fut prise de vendre le cheptel pour investir dans la génétique poney PFS. Chez Christian Morel, élevage de Blonde, rencontré par hasard lors d’une des ventes de Reims, ils vont trouver une génétique de premier ordre.
Elsatyv, la pionnière
La première ponette arrivée à Odival fut Elsatyv, achetée chez jean Lassous, pleine de Etnatyv. Elle a donné naissance à Odilone qui deviendra la fondatrice de la branche poney d’Odival. C’était il y a 20 ans.Â
Odilone fut vendue à 3 ans. Son parcours la mena en Suisse où elle fut pressentie pour des championnats d’Europe. Tinaro (Linaro) son frère utérin né quelque temps plus tard prit lui aussi le chemin de la Suisse et fut sélectionné pour les championnats d’Europe. Les hasards de la vie ont fait que la sœur et son demi-frère se sont retrouvés dans la même écurie. Victime d’une grosse tendinite à 13 ans, Odilone revient alors sur ses terres natales. « Sa propriétaire, indique Pascal, me contacte à ce moment-là et me propose de reprendre la ponette. J’y tenais beaucoup parce que c’est la première qui est née ici. L’arrangement financier fut facile et j’ai ramené la ponette pour lui faire faire des poulains. »
Odilone fut saillie par Etadam d’Odival, un jeune étalon né du croisement de Barby de Blonde (Welcome Sympatico) avec Vito de Blonde (Qoutsou) achetée à Christian Morel. Â
Etadam acquit très tôt ses lettres de noblesse : champion de sa génération à 2 ans, vice-champion à 3, champion à 4, 3e et Elite du championnat à 5 et 7e de sa génération par les gains à 6 ans sous la selle de Mathieu Laisney, le cavalier de St Lô qui valorise les étalons signés Odival. Le propre frère d’Etadam, Ito d’Odival suivra la même trajectoire : agréé à 2 ans et podium du championnat à 3.Â
Frenchcornet, la star
Croisement inattendu celui-là . La souche maternelle vient à nouveau de l’élevage de Blonde.Â
« J’ai acheté Arane de Blonde (Rahan d’Hurlevent) à Christian pour faire un croisement avec Cornet Obolensky. Mes ponettes Welsh ne convenaient pas. Quand j’ai annoncé à Christian que j’avais réalisé ce croisement, il s’est montré très dubitatif sur la pertinence du choix. Résultats : vice-champion des 3 ans, Elite à 4 et 5 ans, 4e de sa génération par les gains. Sa naissance n’a pas été simple, on a failli le perdre. Quand je l’ai amené à Lamotte Beuvron à 2 ans, les gens se seraient battus pour l’acheter. On a décidé de le garder. Croiser une ponette avec Cornet Obolinsky, personne n’avait osé le faire. Ce qui est rare est cher. La première année il a fait une soixantaine de juments. Ses premiers produits ont 2 ans. Ils sont plaisants et montrent des qualités de sauteurs ».
Une vingtaine de poulinières
La retraite de Monique et Pascal Sauvage est fort occupée avec une vingtaine de poulinières saillies chaque année. L’exploitation comprend une trentaine d’hectares, un rond de longe et des stabules pour hiverner les poulains de l’année. Les juments passent l’hiver dehors où des abris de prés sont disposés. « Nos croisements sont réfléchis et les poulains manipulés jusqu’à 3 ans. Nous commercialisons au gré de la demande et par une présence sur les réseaux sociaux. Notre but n’est pas de collectionner. Ce qui nous tue, c’est la TVA à 20 %. L’orientation est nettement sportive mais nous avons aussi des poneys qui conviennent parfaitement aux enfants. Pour le sport nous avons croisé avec Ogrion des Champs, Linaro, Balou Star, Pegase (fils de Comme il Faut et petit-fils de Cornet) et bien sûr nos trois étalons. Le problème avec le croisement chevaux, c’est la taille et le sang. Inutile de faire des F1 que les jeunes ne sauront pas piloter. Mais ça, c’est notre travail d’éleveur. » Â
L’insémination se pratique au haras du Rond Pré à Suriauville (88) chez Dominique Simonin. Rien que pour conduire les juments à la saillie, Pascal annonce le chiffre de 10 à 12 000 km par an.
Une des fiertés de l’élevage, c’est aussi Vizir d’Odival, un New Forest, IPO 161, fils de Kantje’ronaldo et Lisa de l’Arbalou x Glen d’Aumont. Il est aujourd’hui sous la selle de Toscane Guers Jaquillat après avoir remporté des Grands Prix avec Chloé de Risseau.
L’actualité du moment vient de se jouer au Sologn’pony. Frenchcornet est champion des 6 ans, Gold d’Odival (Champagne d’Ar) obtient la mention Elite avec Mathieu Laisney, Jolie Balou (Balou Star) est championne des 2 ans, Horus d’Odival (Benthley vd Heffinck) qui courait dans le championnat des 4 ans avec Marc Antoine Dewierdt s’est classé Excellent. Encore un bon Sologn’Pony pour l’élevage d’Odival.
Etienne Robert
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