Paris aux pieds de l’Allemande Jessica von Bredow/TSF Dalera BB

Juges : le Président est le Normand Raphaël Saleh, secondé de l’Allemand Henning Lehrmann, la Danoise Susanne Baarup, la Néerlandaise Mariette Sanders, l’Américain Michaël Osinski, le Suédois Magnus Ringmark, et la Britannique Isobel Wessels. Le degré de difficulté technique (16 figures imposées), la chorégraphie et l’interprétation de la musique, l’harmonie figures/Musique entrent en ligne de compte dans la note finale des juges. Les chevaux dansent. Il fait beau, l’air est léger et la lumière scintillante sous les frondaisons du château de Versailles. Les gradins sont pleins à craquer pour voir l’épreuve de dressage favorite des aficionados, puisque l’interprétation libre des chevaux et leurs cavaliers au son de musiques choisies s’apparente à la danse.

La reprise de la cavalière du Cadre Noir, Pauline Basquin, 12è mondiale joua sur plusieurs tableaux, du plus dynamique au plus doux. Une entrée dynamique « Lets’ Danse » mettant en valeur son compagnon, le fils de Sandro Hit, Sertorius de Rima Z*Ifce, le laissa exprimer légèreté et élégance aux notes jazzy suivantes. C’est un choix de chansons françaises dont « Maintenant on danse » qui emportera le public, et les applaudissements résonnèrent longtemps dans les allées du Château de Versailles. Une petite faute et un choix assez classique ont-ils sanctionné cette reprise ? Elle sera notée en-dessous les 80% par les juges : 79,118%. Bravo Pauline ! Il faut remonter à la médaille d’Argent en dressage de Margit Otto Crepin et Corlandus, en 1988, il y a 36 ans pour voir un couple français disputer l’épreuve Libre en Musique. La cavalière du Cadre Noir a atteint un vrai niveau d’excellence pour y accéder.
Les chevaux sont fatigués : les prestations de l’Autrichienne Victoria Max-Theurer et la Suédoise Thérèse Nilshagen affleurent les 75%.

Le Britannique Carl Hester et le Kwpn de 14 ans, Fame (Bordeaux 28) (78,02%), médaillés de bronze par équipe lors du Spécial hier. Beaucoup de douceur, d’élégance et de fluidité dans cette reprise cadencée et aérienne ! 85,161 (Tech 77,893- Art 92,429), il prend la tête.  

La Danoise Nanna Skodborg Merrald, 5è mondiale et le Oldenbourg de 16 ans Zepter (78,02% en Grand Prix) gardent cette belle attitude et cette souplesse qui sont leur marque principale, mais le choix des musiques un peu « lourdes » et magistrales sont quelque peu étonnantes… même si c’est en cadence. Très belle énergie du cheval. 83,293 (Tech 76,786- Art 89,800)

La cavalière la plus titrée au monde, l’Allemande Isabel Werth, qui a remporté sa 13è médaille olympique hier (par équipe) s’élance avec la jument danoise de 10 ans seulement, Wendy (Sezuan 2), 79,894% dans le Grand Prix, en présence de sa propriétaire. Locomotion, attitude, complicité, précision dès le début, avec une musique légère et dansante. Joli choix ! Quelle élévation, quelle légèreté, avec une cadence aérienne… Et la légende chantait avec le cheval ! Un régal, dans la perspective du château de Versailles magnifié. Sa joie irradie ! 89,614% (Tech 81,714- Art 97,514). Elle sera difficile à battre…

La championne du monde en titre britannique Charlotte « Lottie » Fry, 28 ans et son très puissant KWPN Glamourdale (78,913% au Grand Prix), en Bronze à Tokyo, toujours très expressif. L’hymne britannique d’entrée quelques secondes, cela cadre le sujet. Puis le rythme d’emblée, Queen : Glamourdale bouge magnifiquement, il semble voler sur le sable. Les figures s’exécutent avec une telle grâce dans la puissance, et cette symétrie dans les mouvements… Quelle démonstration de la cavalière installée aux Pays-Bas, avec un Glamourdale spectaculaire dans le galop, en totale complicité. Et l’hymne britannique pour l’arrêt ! Quel sourire ! 88,971% (Tech 81,286%- Art 96,657%)

L’Allemande Jessica von Bredow-Werndl et sa jument TSF Dalera BB (Trak, Easy Game), double médaillées d’Or Olympique à Tokyo en 2021 remettent leur titre individuel (leur record personnel) en jeu. Meilleure note dans le Grand Prix, 82,305%. « Paris » d’emblée, hymne très glamour du French Cancan, quel clin d’œil ! Et elle ose d’emblée : Dalera danse sur Edith Piaf, au son de l’accordéon, c’est sublime… Quels choix musicaux, les larmes ne sont pas loin… « Non, rien de rien, je ne regrette rien », sous le ciel de Versailles… Quelle expression quelle élégance pour la « Vie en Rose » « Panam » La fluidité, la souplesse, les mouvements s’enchaînent, joliment cadencés…  L’amplitude des mouvements pour célébrer la légèreté parisienne… Quelle harmonie. Quelles danses, quel hommage ! Le public est en délire, debout dans les gradins ! 890,093% (Tech 82,357- Art 97,829).Elle bat sa compatriote, qui prend l’argent provisoire… Mais il reste…

La Danoise Cathrine Laudrup-Beaufour et la jument hanovrienne de 15 ans Freestyle (Fidermark), 4è en individuel et par équipe à Tokyo, 2è meilleure note du Grand Prix (80,792%) entrent en piste. C’est à nouveau un régal…Belle cadence, belle légèreté très dansante au son de « Formidable ». Quelle aisance, mais après l’émotion suscitée par Jessica/Dalera, malgré la qualité de la prestation, les choix musicaux et les enchaînements sont moins heureux, quelques fautes font le reste.... 880,093% (Tech 79,071%- Art 97,114).Elle est 5è, et rate le podium !

Carine Robert

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