Paroles d’éleveurs
Ils ne sont pas bavards nos éleveurs. Beaucoup désirent que nous respections leur anonymat. C’est chose faire. Mais des choses à dire, ils en ont. « La garantie de conformité, qui permet à un acheteur deux ans après la vente
de la contester, nous fait rentrer dans un monde procédurier ; que penser d’un système où un cavalier amateur - souvent mal coaché - esquinte votre cheval et vous le rende en prouvant qu’il y avait un vice caché ?  C’est jeter le discrédit sur l’éleveur, alors que nous n’avons aucun intérêt à vendre un cheval qui n’est pas bon, sinon on perd le client. »
« Les jeunes apprentis qui sortent des centres de formation sont souvent insuffisamment formés. Ils ne savent pas ce qu’est un cheval. L’éleveur a quasi tout à lui apprendre, et après deux ans (au mieux), il s’en va. Et il faut tout recommencer de zéro… »
Une épouse d’éleveur : « Je ne conclus plus aucun contrat avant d’avoir l’argent en mains. Le récupérer après est si difficile. Les impayés sont de plus en plus nombreux. Je joue l’extrême fermeté. »
« Le marché allemand pâtit comme nous de la crise : il s’en ressent comme le nôtre. Il y a peu d’acheteurs du pays. »
« Je vends bien mes produits. Je connais le marché dans ma région. Je n’ai pas besoin de vendre ailleurs. Le bon cheval pour le bon cavalier. C’est mon sens du professionnalisme et du service. Les clients le savent. »
Paroles d’éleveuses
Dinard. La joie d’Alexis Pignolet et de son épouse était immense mais discrète face à la victoire de leur fils Bertrand dans le Grand Derby : « Quelle joie quand les enfants gagnent. Eleveur c’est un métier, mais cavalier cela reste un sport : il faut tellement peu de choses pour qu’une barre tombe ! »
Mme Pignolet constate que le marché du jeune cheval aujourd’hui est très dur ; elle nous raconte dans quelles conditions, avant, ils vendaient les 3 ans dans les champs, un top-là suffisait pour se mettre d’accord.
Pour les élevages familiaux qui assument tout à la fois élevage, valorisation et compétition le rythme est devenu effréné : certains concours commencent dès 8h du matin, alors qu’avant les épreuves n’avaient lieu que l’après-midi. Les concours ont lieu les lundis mardis ou mercredis, alors que ce n’était jamais le cas avant. Jamais de repos. Mais… Avant, pas d’apprentis ni de stagiaires pour aider.
La vie de l’éleveur c’est pour ces épouses « Bien penser les croisements, de la surveillance, et toujours : nourriture, soins, intendance. Pendant que le cavalier de l’élevage gagne (ou pas) un critérium, il faut quelqu’un au haras pour surveiller les chevaux ».
Mme Pignolet, comme Liliane Herpin, comme l’épouse d’Hubert Lebrun, Marie-Thérèse et Adeline Lefèvre, ou Sandra Perini (pour ne citer qu’elles) sont celles qui comptent, qui sont partout, du curage des boxes à la conduite des juments à la saillie, des factures aux fiches de paie, du soin des chevaux à la surveillance des poulinages. Comme le dit Jean-Pierre Herpin, « Si on ne les avait pas, on n’en serait pas là . Madeleine voit très bien les choses, les gens comme les chevaux ». Dans les « élevages de souche » c’est la famille qui soude. Véritable monde agricole, dernier bastion dans un monde d’individualisme, « nous ne sommes que des nains », nous dit pourtant Jean-Baptiste Thiebot, à côté du monde des courses.
« Les jeunes apprentis qui sortent des centres de formation sont souvent insuffisamment formés. Ils ne savent pas ce qu’est un cheval. L’éleveur a quasi tout à lui apprendre, et après deux ans (au mieux), il s’en va. Et il faut tout recommencer de zéro… »
Une épouse d’éleveur : « Je ne conclus plus aucun contrat avant d’avoir l’argent en mains. Le récupérer après est si difficile. Les impayés sont de plus en plus nombreux. Je joue l’extrême fermeté. »
« Le marché allemand pâtit comme nous de la crise : il s’en ressent comme le nôtre. Il y a peu d’acheteurs du pays. »
« Je vends bien mes produits. Je connais le marché dans ma région. Je n’ai pas besoin de vendre ailleurs. Le bon cheval pour le bon cavalier. C’est mon sens du professionnalisme et du service. Les clients le savent. »
Paroles d’éleveuses
Dinard. La joie d’Alexis Pignolet et de son épouse était immense mais discrète face à la victoire de leur fils Bertrand dans le Grand Derby : « Quelle joie quand les enfants gagnent. Eleveur c’est un métier, mais cavalier cela reste un sport : il faut tellement peu de choses pour qu’une barre tombe ! »
Mme Pignolet constate que le marché du jeune cheval aujourd’hui est très dur ; elle nous raconte dans quelles conditions, avant, ils vendaient les 3 ans dans les champs, un top-là suffisait pour se mettre d’accord.
Pour les élevages familiaux qui assument tout à la fois élevage, valorisation et compétition le rythme est devenu effréné : certains concours commencent dès 8h du matin, alors qu’avant les épreuves n’avaient lieu que l’après-midi. Les concours ont lieu les lundis mardis ou mercredis, alors que ce n’était jamais le cas avant. Jamais de repos. Mais… Avant, pas d’apprentis ni de stagiaires pour aider.
La vie de l’éleveur c’est pour ces épouses « Bien penser les croisements, de la surveillance, et toujours : nourriture, soins, intendance. Pendant que le cavalier de l’élevage gagne (ou pas) un critérium, il faut quelqu’un au haras pour surveiller les chevaux ».
Mme Pignolet, comme Liliane Herpin, comme l’épouse d’Hubert Lebrun, Marie-Thérèse et Adeline Lefèvre, ou Sandra Perini (pour ne citer qu’elles) sont celles qui comptent, qui sont partout, du curage des boxes à la conduite des juments à la saillie, des factures aux fiches de paie, du soin des chevaux à la surveillance des poulinages. Comme le dit Jean-Pierre Herpin, « Si on ne les avait pas, on n’en serait pas là . Madeleine voit très bien les choses, les gens comme les chevaux ». Dans les « élevages de souche » c’est la famille qui soude. Véritable monde agricole, dernier bastion dans un monde d’individualisme, « nous ne sommes que des nains », nous dit pourtant Jean-Baptiste Thiebot, à côté du monde des courses.
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