- Toute l’actualité du cheval et des sports équestres

Pause café

La crise, la déclinaison à l'infini du mot « couac Â», la morosité ambiante, le soir qui tombe à dix-sept heures, la TVA, nos chevaux qui ne se vendent pas... Cette nouvelle chronique a la prétention, une fois tous les quinze jours, de vous donner des raisons d'y croire, de sourire un peu, d'être ému, de vibrer. L'écrin d'Equita'Lyon, foisonnant de rencontres aussi fortes qu'inattendues, nous en donna l'idée. C'est un hasard si les deux premières histoires parlent de femmes, et blondes toutes les deux...

Alizée Froment, bravo l'artiste !

Rencontrée sur le stand d'Antarès (elle aimerait tellement un casque où pourraient se loger les chignons des cavalières de dressage...à suivre!), Alizée est accompagnée de sa maman, cavalière et coach, et de son petit frère, Morgan, 14 ans, qui vient de remporter son premier Grand Prix à Privas, en Poney As. Chef d'équipe des poneys en charge des sélections de l'équipe de France de Dressage en 2011, après ses multiples victoires en national et international, cette jeune femme de 24 ans fut à deux doigts d'arrêter l'équitation, tout autant intéressée par le cirque, le théâtre et l'écriture.  
ACTU_Belles_Histoires_Alizee_Froment
Photo 1 sur 1
A Lyon elle parut lors du spectacle Donskaya dans un ballet aérien tout de grâce. Histoire d'une artiste touche à tout de génie. Sa maman, Carole, raconte : « Moi-même ai découvert le cheval fortuitement. En vacances, le club hippique voisin proposait une après-midi découverte. L'odeur, le toucher des chevaux, je m'en souviens encore aujourd'hui. Ce fut un choc. Et cet instant a orienté définitivement ma vie. J'ai ouvert un poney-club en-dessous des Cévennes, le « Club du Grand Mas », où Alizée est née. Il ne fonctionnait que l'été, parce que je travaillais par ailleurs, comme journaliste, à « Cheval Magazine », « L'Echo des Poneys », ou France 3. J'ai découvert qu'Alizée à 5 ans montait à cru à poney, avec quasi la même position qu'elle a aujourd'hui sur un carré de dressage. Nous avons décidé de l'orienter vers la compétition, et je l'ai coachée. Mais tout a bien failli s'arrêter là. En effet à 17 ans, elle voulait tout arrêter : nous ne pouvions pas lui acheter de cheval, et elle voulait faire du théâtre. Des amies présentaient un étalon à Saumur et lui ont demandé de le monter. Philippe Limousin (entraîneur national de l'équipe de France Juniors et Jeunes Cav'), du bord de la piste, prononça la phrase qui déterminera sa vie : « Toi, tu es faite pour le dressage. Ta place est à Saumur »...Le reste ? Carole Froment sourit : « C'est une histoire d'amour et de temps consacré, de beaucoup de travail et de passion. Notre vie familiale et l'économie familiale tournent autour de cette passion ». Nous allions oublier : Alizée écrit, (deux romans : aux éditions Bénevent, « Mistral, le vent de l'espoir » et le second « Equestria 2008, la réalité du rêve »), monte des spectacles et se produit en Italie au carnaval de Rome, dont elle est la marraine, en Allemagne (Equitana), à Cheval Passion en Avignon, fait de la photographie en plus de la compétition...Une maman journaliste et cavalière, un papa directeur de photographie couvrant les grandes régates...Une famille qui va au bout de ses rêves... What Else ? Le courage ... Blessée au mois d'août, aux adducteurs, elle a, plus de deux mois durant, monté le matin tandis qu'elle entrait en hôpital de jour l'après-midi. Pour elle, Lyon, c'était aussi la douleur. Chapeau, l'artiste.

Valérie Trambouze, du vif argent

Le Barrel Racing est une des disciplines de l'équitation western, véritable rodéo où le couple cheval/cavalier doit effectuer le plus vite possible un slalom autour de trois tonneaux disposés en triangle. Au départ, c'était un jeu auquel se livraient femmes et enfants durant les épreuves de rodéo réservées aux hommes. La championne NBHA 2D en France 2011, qui remettait son titre en jeu à Equita'Lyon, c'est Valérie Trambouze, jeune femme blonde au sourire désarmant. Peu avant son épreuve, elle nous lance en riant : « Je vais battre les hommes et les valides, comme l'an dernier ». Valérie est appareillée suite à un accident de voiture, tout le côté droit de son corps ne répond plus comme il devrait. Cavalière de CSO jusqu'alors, cet accident est déterminant. Pas question pour elle de renoncer à l'équitation.
ACTU_Belles_Histoires_Barrel1
Photo 1 sur 1
Valérie n'est pas femme que l'on plaint, si le sourire est doux l'oeil est décidé. Il lui faut par contre rechercher une discipline à la monte plus « maintenue » pour le cavalier. Elle découvre le barrel racing : « C'est plus facile pour moi, d'abord parce que la selle western maintient davantage le cavalier, et puis je me tiens au pommeau avec la main gauche ». Pas question de participer aux épreuve Handi. Dans certaines catégories, ils sont deux, trois ou même seuls. Et cela, elle n'en veut pas, la compétition, elle adore ça. Elle a la gagne, cette jeune femme. Mais cela ne lui suffit pas. Cavalière amateur, elle est assistante dentaire « dans le civil ». Donc un emploi du temps chargé. Qu'importe ! Passionnée par le monde du western depuis qu'elle l'a découvert, elle monte une association qui crée des spectacles de western, où toutes les disciplines sont représentées, l' « American Western Show ». Elle coache sa fille en CSO, les autres jeunes cavalières de l'association en CSO ou en monte western, et vend ses spectacles. Les bénéfices sont automatiquement réinvestis dans l'achat de matériel. Autour d'elle, sa groom, Krystel Gilles, qui l'aide à seller, sangler, mettre les bandes ou porter tout ce qui est lourd, tous ces petits gestes du quotidien qu'elle ne peut plus faire seule. Ah, et puis son conjoint, Pierre Demouzon, qui gère l'intendance. Et c'est avec un naturel désarmant...mais ferme qu'elle nous demande de parler de ses sponsors : Technibelt en la personne de Jacques Maupiler, Frédérique Bonnefoy des aliments Lagrost, Bregje Weijkamp des tondeuses Prima et Philippe de la sellerie El Pinto. « C'est important pour moi, c'est avec eux que je partage ma victoire ». Valérie, c'est chose faite. Ils en ont de la chance, vos sponsors.

Carine Robert 
07/11/2012

Actualités régionales