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Phénylbutazone : la FEI recule

Lors de l’assemblée générale de la FEI, les fédérations nationales avaient voté en faveur de l’autorisation de différents traitements lors des compétitions équestres au nombre desquels trois anti-inflammatoires : la phénylbutazone, la flunixine
et l’acide salicylique (aspirine) en faibles dosages.

La décision était loin d’avoir fait l’unanimité et avait immédiatement suscité des tensions. Il semblerait en effet que cette décision ait été prise dans la plus totale confusion par 53 voix pour et 48 contre, les votants ne sachant pas tous exactement sur quoi ils s’exprimaient... L’Angleterre et l’Irlande réclamaient un nouveau vote mais la princesse Haya, présidente de la FEI, s’y est opposée car les représentants de plusieurs fédérations avaient déjà quitté Copenhague.

L’argument des détracteurs de cette mesure est qu’elle va à l’encontre de toute la politique de «sport propre» menée depuis plus d’un an. Une levée de boucliers contre cette décision vient de faire reculer la FEI qui en surseoit l’application jusqu’au mois d’avril 2010, apprend-on par un communiqué.

« La FEI reconnaît que ces préoccupations sont légitimes et estime qu’il y a clairement besoin d’un nouveau débat sur la question » est-il écrit en substance.

Pour la présidente de la FEI SAR la Princesse Haya « Les points de vue qui ont été exprimés depuis le vote sont pris très au sérieux. Nous avons estimé qu’il était juste de retarder la mise en œuvre de cette décision pour permettre de recueillir les avis des experts ».

De nombreuses voix se sont élevées contre cette décision, notamment en Angleterre et aux Etats-Unis. En France, Edouard de Rotchild, au nom de France Galop, vient d’exprimer son total désaccord.

La controverse a complètement occulté l’intérêt des travaux des fédérations nationales entrepris pour un « sport propre ».

E. R.

Avef : résolument contre

L’Association Vétérinaire Equine Française (Avef), quant à elle, s’oppose au relâchement de la lutte contre le dopage et le fait savoir dans un communiqué :

« Au-délà de cette position qui va à l’encontre de toutes les dispositions prises par l’ensemble des sports dans le monde depuis deux décennies, ces mesures d’assouplissement ne vont pas sans poser plusieurs questions de fond :

- La communauté scientifique, et plus spécifiquement la profession vétérinaire dans son ensemble, ne comprend pas ces décisions ne reposant sur aucun fondement scientifique.

Pire, cela va à l’encontre même de ce qui est prescrit comme doses dans le cadre d’anti-inflammatoires. Cela met en péril la santé du cheval.

- Accepter que des chevaux prennent part à des compétitions sous anti-inflammatoires, c’est ignorer volontairement la souffrance de l’animal et donc de l’exposer davantage à des risques de santé, lésions articulaires et musculaires notamment.

- Ces mesures ne sont pas applicables dans une majeure partie des nations équestres, européennes notamment.

Par cet assouplissement, la FEI crée une pratique sportive à deux vitesses, l’une éthique et garante du bien-être animal, l’autre exposée au recours à des artifices pour gagner, artifices que bien des sports cherchent à écarter définitivement.

Nous demandons donc que ces mesures ne puissent jamais être appliquées et qu’en outre, soient renforcés les dispositifs de lutte contre le dopage et en faveur d’une meilleure prise en compte du bien-être de l’animal athlète. »

17/12/2009

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