Philippe Guerdat : « Un challenge avec l’équipe de France ne peut pas se refuser »
Plus de deux mois après l'élection fédérale, et après d'interminables rumeurs, de consultations, de réflexions, de refus de certains, l'équipe est enfin en place. Il était temps car l'heure tourne, les mondiaux organisés à domicile arrivent au grand galop. Arrivé de dernière minute, Philippe Guerdat était la principale attraction de la presse. A 61 ans le père du champion olympique Steve Guerdat prend la tête de l'équipe de France de CSO, succédant à Henk Nooren. Devançant les interrogations, le président de la Fédé Serge Lecomte se veut offensif. « Les échéances électorales ont eu lieu en décembre. Il n'était pas question de prendre des décisions après un délai raisonnable. La FFE est la première fédération à présenter un projet sportif. Nous avons discuté avec Jean-Maurice Bonneau et Patrik Caron, sans parvenir à un accord. Nous ne sommes pas très disponibles à travailler avec des gens qui exposent leurs vues, leurs prétentions par voie de presse, avant de rencontrer la Fédération ». Voilà qui est dit. « Le projet sportif ne peut pas être un effet de mode. Il s'adresse à tous les cavaliers », ajoute Serge Lecomte. Ce dernier s'agace ensuite quand on l'interroge sur les contrats des entraîneurs. « Les entraîneurs et la Fédération sont liés par une clause confidentielle, qui ne regarde que la Fédération. On ne peut pas participer à ces « délires » : contrats à temps partiels, temps plein. J'observe que les propriétaires et les cavaliers n'ont pas surenchéri la polémique ».
Philippe Guerdat s'est expliqué sur les conditions de sa nomination. « Il n'était pas question de renoncer à l'équipe de Belgique, je suis triste de la quitter. J'espère l'aider à trouver un nouveau sélectionneur. Un challenge avec l'équipe de France ne peut pas se refuser ». A peine en poste, avouant que « cela est venu de manière précipitée », le Suisse secondé par Thierry Pomel (jeunes cavaliers) et Olivier Bost (juniors et poney), devra rapidement préparer les échéances : la finale Coupe du Monde et la Coupe des Nations. « J'ai beaucoup de contacts avec les cavaliers français. On va organiser une réunion prochainement. Les objectifs sont plus élevés que précédemment en équipe de Belgique. Je veux donner la chance à beaucoup de gens. Ce n'est qu'en allant sur le terrain qu'on peut s'améliorer ».
Quid d'Henk Nooren ? Annoncé restant puis partant direction la Suède, une nation qu'il a déjà entraînée, le Néerlandais « continuera de travailler avec les cavaliers. Il interviendra pour former des entraîneurs potentiels de CSO comme Eric Levallois », précise Serge Lecomte. Avec ses nouvelles fonctions, Henk Nooren aura-t-il encore du temps à consacrer à cette mission ?
Jan Bemelmans arrive, Touzaint revient.
Nouvel entraîneur du dressage tricolore, Jan Bemelmans travaillera aux côtés d'Alain Francqueville nommé chef d'équipe. Après quinze ans passés à coacher l'équipe espagnole avec les résultats que l'on connaît (8 médailles, argent et bronze, par équipe en championnats internationaux, ndlr), le Belge vivant en Allemagne s'est présenté, en français, aux médias. « Je veux aider à améliorer l'équitation des cavaliers français. L'esprit de famille, d'équipe est important ». Il y a quelques jours, Jan Bemelmans a pu découvrir six couples de niveau Grand Tour lors d'un stage à Lamotte Beuvron. « Le stage s'est bien passé. C'est une bonne idée de mettre en place une préparation aux concours. Le plus important c'est le parcours sans-faute, ce sont les chevaux qui font le job ».
Et revoilà Thierry Touzaint ! Laurent Bousquet ne sera resté que trois ans sélectionneur des complétistes. « J'avoue avoir été surpris que Serge Lecomte et Pascal Dubois m'appellent. Il manque des leaders en dressage. On m'a reproché que Nicolas (Touzaint) était l'arbre qui cachait la forêt. J'ai besoin de restructurer tout cela, de revoir les chevaux, qu'il faut, je pense, ménager. Nous ne sommes pas un pays aussi riche que l'Angleterre. Je suis malgré tout très confiant », résume Thierry Touzaint, déjà à la tête de l'équipe de France de 1993 à 2010.
L'équipe fédérale, mode d'emploi
Selon Pascal Dubois directeur technique, des DTN adjoints ont été nommés ce qui constitue une nouveauté, « pour répondre aux besoins du haut niveau. C'est une équipe étoffée et technique en lien avec la FFE » : Sophie Dubourg (CSO), Michel Asseray juge international (CCE), Emmanuel Schramm (dressage), Quentin Simonet (attelage), Alain Soucasse (endurance, voltige et reining) exerceront à ces postes. Par ailleurs, une commission sportive de haut niveau met en place des comités de pilotage dans chaque discipline.
Florence Robillard
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