Philippe Martin : « Aide-toi, le GIP t'aidera »
Politique Lors du forum des régions à Fontainebleau, Yves Gay, secrétaire de la Fenecso rappelait les fondamentaux de l'association, énumérant les objectifs et définissant les missions qui ne sont pas les siennes.
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Exemple d'objectifs : défendre la structure régionale du futur GIP; être un intrelocuteur lorsque l'on supprime des primes telles les primes au naisseur et ne pas subir des décisions contraires à nos voeux; orienter les décisions avec nos partenaires (associations de races, SHF) sur la juste répartition des aides de l'Etat à l'ensemble de la filière; soutenir et défendre la place et l'importance de notre filière à côté des autres filières animales auprès du Ministère de l'agriculture. Ce que ne sont pas nos missions : interférer dans la politique des stud-books; s'immiscer dans l'organisation et la politique des associations régionales; être demandeur et consommateur de subventions afin que les aides aillent directement aux éleveurs.
Voyons avec Philippe Martin, son président, comme s'articulent les actions de la Fenecso.
• Combien d'éleveurs représentez-vous et comment pouvez-vous les recenser ?
« Les 19 présidents de région présents à Fontainebleau le 1er septembre lors de notre Assemblée Générale, en émargeant la feuille de présence ont déclaré sur celle-ci leurs adhérents cotisants pour un total de 5 059.
Notre bureau a été élu à bulletin secret à Fontainebleau en septembre 2009 par la totalité des 21 présidents de région (dont un était représenté). Pour 8 postes, 14 candidats s'étaient manifestés, sympathisants ou pas. Chacun a pu s'exprimer.
Je ne connais pas une autre structure qui donne un droit de vote à ses opposants, c'est pourtant ce que nous faisons. »
• Dans vos objectifs, vous parlez de défendre la structure régionale du futur GIP. Comment voyez-vous cette affaire ?
« Pour mieux comprendre où l'on en est, il est nécessaire de refaire la genèse de ce qui a conduit au GIP :
- Arrêt de l'étalonnage public HN réclamé depuis des années par un lobbying d'étalonniers privés.
- Projet de regroupement ENE, Cadre Noir et Haras Nationaux en un seul Institut et désengagement logique de l'Etat des activités marchandes dont l'étalonnage.
- Mobilisation des éleveurs pour le maintien d'une forme mutualisée d'étalonnage et de services.
- Elaboration du Projet du GIP National dans un premier temps puis régional à ce jour.
Il appartient donc aujourd'hui à chaque région qui souhaite maintenir ou développer une offre concurrentielle coopérative ou mutualiste de services à ses éleveurs (dont la génétique), de se prendre en charge en s'appuyant sur le GIP National qui assurera les prestations de services fonctionnels : Juridique - DRH - Comptable - Informatique et sera notre relais auprès de l'état et une caution politique vis-à -vis des élus locaux.
Toutefois, si j'avais un seul conseil à donner aux présidents de Région, je leur dirais : « Aide-toi?, le GIP t'aidera ! »
• Sur le terrain, concrètement comment intervenez-vous ?
« Nous n'avons aucunement l'ambition d'intervenir sur le terrain. Chaque région, chaque association est une entité propre, totalement indépendante, maître de sa politique, de ses projets, de sa promotion. Les régions d'élevage et leur diversité sont notre richesse. Il n'appartient à personne d'y imposer une quelconque autorité.
• Votre trésorier Alain Lehmann a souligné l'absence de ressources de la Fenecso. Comment pouvez-vous continuer d'exister face aux associations de race ?
« Alain Lehmann a simplement voulu rappeler que notre Fédération, comme nous nous y étions engagés, n'était pas une structure « budgétivore ». La comparaison que vous faites ne se justifie pas, les Associations Nationales de Races ont besoin de moyens financiers sans doute importants pour assurer la promotion de leur marque ou de leur race.Nous n'avons pas de marque à défendre ou à promouvoir. Nous défendons une politique de soutien à l'éleveur, pour ce faire il nous faut rassembler autour d'idées communes et pour cela, l'argent n'est pas le moteur principal. »
• Charles de Certaines a parlé de rétablir la prime au naisseur. Où en est-on dans les encouragements et comment allez-vous intervenir pour une « juste » répartition des aides à la filière ?
« Les encouragements et soutien à l'élevage sont et vont être le sujet majeur de nos préoccupations des prochaines semaines ! Voilà plusieurs années que le Ministère de l'Agriculture nous annonce régulièrement une baisse des aides de l'Etat. Il est évident que, soit les intéressés ont fait l'autruche, soit, d'autres mieux introduits, ont activé leurs réseaux pour éviter le pire. C'est ainsi que l'an dernier, une Association Nationale de Race a pu récupérer pour son budget de fonctionnement 2010, 70 000 euros supplémentaires en les prélevant sur la prime aux éleveurs (NDLR - ANSF 2010).
La réalité du budget 2011 dont nous manquons à ce jour d'éléments précis nous prépare une diète sévère que nous pourrons tenter de contester ou de minimiser, mais qu'il nous faudra de toute façon gérer. La nature humaine étant ce qu'elle est, chaque structure concernée tentera d'obtenir pour elle-même, avec les meilleurs arguments et intentions la plus grande part du gâteau.
Pour ce qui concerne la Fenecso nous interviendrons sur trois axes :
- L'essentiel des dotations de l'état doit revenir aux éleveurs, sous forme d'aides directes liées à la performance avec un partage de la dotation entre naisseur et propriétaire. La manière et les modes d'attribution de ces « encouragements » devront être repensés, car le saupoudrage actuel ne satisfait personne et une part trop importante des sommes allouées par l'état est détournée vers le fonctionnement au détriment des éleveurs. En un mot : nous réclamons la restauration et la revalorisation substantielle de la Prime au Naisseur avec règlement immédiat.
- La restructuration de la filière doit être accélérée et conduite par la SHF dont la légitimité ne pouvant être contestée, est à même de devenir au sport, ce que France Galop est aux courses.
- Toutes les composantes de la filière y compris IFCE doivent participer aux efforts que nous impose la RGPP et nous n'accepterons pas d'être affamés, sans que tout un chacun ne mette en place un véritable plan de rigueur où chaque dépense sera scrupuleusement justifiée afin que les économies générées reviennent aux éleveurs. C'est le message que nous avons d'ores et déjà entrepris de porter auprès des élus. »
• Enfin, que pensez-vous des dernières JSF à Saint Lô ?Â
« Ce fût un très beau spectacle ! Mais c'est plutôt aux adhérents et sympathisants de la marque que vous devriez poser la question ! Nous n'avons pas à juger les réalisations de telle ou telle association. »
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Voyons avec Philippe Martin, son président, comme s'articulent les actions de la Fenecso.
• Combien d'éleveurs représentez-vous et comment pouvez-vous les recenser ?
« Les 19 présidents de région présents à Fontainebleau le 1er septembre lors de notre Assemblée Générale, en émargeant la feuille de présence ont déclaré sur celle-ci leurs adhérents cotisants pour un total de 5 059.
Notre bureau a été élu à bulletin secret à Fontainebleau en septembre 2009 par la totalité des 21 présidents de région (dont un était représenté). Pour 8 postes, 14 candidats s'étaient manifestés, sympathisants ou pas. Chacun a pu s'exprimer.
Je ne connais pas une autre structure qui donne un droit de vote à ses opposants, c'est pourtant ce que nous faisons. »
• Dans vos objectifs, vous parlez de défendre la structure régionale du futur GIP. Comment voyez-vous cette affaire ?
« Pour mieux comprendre où l'on en est, il est nécessaire de refaire la genèse de ce qui a conduit au GIP :
- Arrêt de l'étalonnage public HN réclamé depuis des années par un lobbying d'étalonniers privés.
- Projet de regroupement ENE, Cadre Noir et Haras Nationaux en un seul Institut et désengagement logique de l'Etat des activités marchandes dont l'étalonnage.
- Mobilisation des éleveurs pour le maintien d'une forme mutualisée d'étalonnage et de services.
- Elaboration du Projet du GIP National dans un premier temps puis régional à ce jour.
Il appartient donc aujourd'hui à chaque région qui souhaite maintenir ou développer une offre concurrentielle coopérative ou mutualiste de services à ses éleveurs (dont la génétique), de se prendre en charge en s'appuyant sur le GIP National qui assurera les prestations de services fonctionnels : Juridique - DRH - Comptable - Informatique et sera notre relais auprès de l'état et une caution politique vis-à -vis des élus locaux.
Toutefois, si j'avais un seul conseil à donner aux présidents de Région, je leur dirais : « Aide-toi?, le GIP t'aidera ! »
• Sur le terrain, concrètement comment intervenez-vous ?
« Nous n'avons aucunement l'ambition d'intervenir sur le terrain. Chaque région, chaque association est une entité propre, totalement indépendante, maître de sa politique, de ses projets, de sa promotion. Les régions d'élevage et leur diversité sont notre richesse. Il n'appartient à personne d'y imposer une quelconque autorité.
• Votre trésorier Alain Lehmann a souligné l'absence de ressources de la Fenecso. Comment pouvez-vous continuer d'exister face aux associations de race ?
« Alain Lehmann a simplement voulu rappeler que notre Fédération, comme nous nous y étions engagés, n'était pas une structure « budgétivore ». La comparaison que vous faites ne se justifie pas, les Associations Nationales de Races ont besoin de moyens financiers sans doute importants pour assurer la promotion de leur marque ou de leur race.Nous n'avons pas de marque à défendre ou à promouvoir. Nous défendons une politique de soutien à l'éleveur, pour ce faire il nous faut rassembler autour d'idées communes et pour cela, l'argent n'est pas le moteur principal. »
• Charles de Certaines a parlé de rétablir la prime au naisseur. Où en est-on dans les encouragements et comment allez-vous intervenir pour une « juste » répartition des aides à la filière ?
« Les encouragements et soutien à l'élevage sont et vont être le sujet majeur de nos préoccupations des prochaines semaines ! Voilà plusieurs années que le Ministère de l'Agriculture nous annonce régulièrement une baisse des aides de l'Etat. Il est évident que, soit les intéressés ont fait l'autruche, soit, d'autres mieux introduits, ont activé leurs réseaux pour éviter le pire. C'est ainsi que l'an dernier, une Association Nationale de Race a pu récupérer pour son budget de fonctionnement 2010, 70 000 euros supplémentaires en les prélevant sur la prime aux éleveurs (NDLR - ANSF 2010).
La réalité du budget 2011 dont nous manquons à ce jour d'éléments précis nous prépare une diète sévère que nous pourrons tenter de contester ou de minimiser, mais qu'il nous faudra de toute façon gérer. La nature humaine étant ce qu'elle est, chaque structure concernée tentera d'obtenir pour elle-même, avec les meilleurs arguments et intentions la plus grande part du gâteau.
Pour ce qui concerne la Fenecso nous interviendrons sur trois axes :
- L'essentiel des dotations de l'état doit revenir aux éleveurs, sous forme d'aides directes liées à la performance avec un partage de la dotation entre naisseur et propriétaire. La manière et les modes d'attribution de ces « encouragements » devront être repensés, car le saupoudrage actuel ne satisfait personne et une part trop importante des sommes allouées par l'état est détournée vers le fonctionnement au détriment des éleveurs. En un mot : nous réclamons la restauration et la revalorisation substantielle de la Prime au Naisseur avec règlement immédiat.
- La restructuration de la filière doit être accélérée et conduite par la SHF dont la légitimité ne pouvant être contestée, est à même de devenir au sport, ce que France Galop est aux courses.
- Toutes les composantes de la filière y compris IFCE doivent participer aux efforts que nous impose la RGPP et nous n'accepterons pas d'être affamés, sans que tout un chacun ne mette en place un véritable plan de rigueur où chaque dépense sera scrupuleusement justifiée afin que les économies générées reviennent aux éleveurs. C'est le message que nous avons d'ores et déjà entrepris de porter auprès des élus. »
• Enfin, que pensez-vous des dernières JSF à Saint Lô ?Â
« Ce fût un très beau spectacle ! Mais c'est plutôt aux adhérents et sympathisants de la marque que vous devriez poser la question ! Nous n'avons pas à juger les réalisations de telle ou telle association. »
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Propos recueillis par Etienne Robert
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