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Polémiques à Rio : le débat du sang

Lors des trois épreuves de saut d’obstacles enregistrées jusqu’à ce jour aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, la FEI a dénoncé quatre cavaliers en violation de l'article 242.3.1 du règlement de la FEI de saut d'obstacles, aussi connu comme la « règle du sang », alors qu’au cours des 12 derniers mois moins de trois cavaliers l’avaient été, lors de toutes les compétitions internationales. Une des raisons qui a décidé la FEI à appliquer le règlement à la lettre, préoccupée par ce que la pression des Jeux peut entraîner comme comportements, sans pour autant accuser les cavaliers concernés d’une quelconque intention malveillante à l’égard du cheval. Analyse des arguments des uns et des autres.

"Quatre c’est un peu trop; nous aurions aimé avoir moins que cela », a déclaré Stephan Ellenbruch, le Président du Jury équestre olympique à Rio. Il lui semble que la pression des Jeux peut amener des cavaliers à faire usage plus que de raison de la cravache et des éperons.

Il répond en partie en cela à Nicola Philippaerts, disqualifié après « utilisation excessive de l'éperon », après un deuxième arrêt à l’obstacle 11B, qui s’est exprimé dans un communiqué, après avoir été vivement critiqué sur les réseaux sociaux : "Jusqu'à l'avant-dernier obstacle, nous réalisions un sans faute, mais sur le double (oxer suivi d'un vertical) les choses ont mal tourné. Un refus de la part du cheval est quelque chose de soudain. On ne s'y attend pas. Quand Zilverstar a refusé, j'ai tout fait pour ne pas chuter et dans ma réaction je l'ai touché avec mon éperon. Ensuite, nous avons réessayé de sauter mais il a effectué un nouveau refus synonyme de disqualification. Bien sûr, j'étais déçu et fâché. Après la course, le jury a constaté une petite blessure sur le cheval, vraisemblablement provoquée par ma réaction de surprise. Nous avons été disqualifiés pour cela. Il ne s'est rien passé d'autre", explique le cavalier, qui regrette d'être présenté dans certains articles comme quelqu'un qui maltraite son animal. Cela fait particulièrement mal. La relation entre un cavalier et sa monture est très intime. Je forme une équipe avec Zilverstar, nous faisons tout ensemble. Nous avons besoin l'un de l'autre, nous gagnons et perdons ensemble. Ce n'est absolument pas correct que j'emploie abondamment la cravache avec mon cheval. Ce comportement n'est absolument pas dans ma nature et je suis particulièrement affecté par les articles erronés", a-t-il conclu.

Les Pays-Bas ont connu la même mésaventure avec Jur Vrieling, en violation de la règle après son usage excessif de la cravache à l’obstacle 11A avec Zirocco Blue.
L’Ukrainien Cassio Rivetti et Fine Fleur Du Marais ont terminé leur tour, avec une seule barre au sol, mais après l'inspection, des traces de sang ont été découvertes sur le flanc de son cheval, entraînant sa disqualification pour utilisation excessive de l'éperon.
Le même sort a frappé le Brésilien Stephen De Freitas Barcha, pour l'équipe du Brésil avec Landpeter do Feroleto. Alors que Vrieling a pu monter à nouveau pour la compétition par équipe, cela était terminé pour Philippaerts, participant uniquement à titre individuel.

«Nous n’avons jamais dit qu’il s’agissait de violence à dessein pour faire mal au cheval", a ajouté Ellenbruch. « Mais nous voyons une certaine tendance se dessiner, et la tendance est les chevaux sont rasés et les éperons très pointus ; cette combinaison est dangereuse -simplement cela."
« C’est non seulement une des règles de la FEI, mais la philosophie principale de la FEI : le bien-être des chevaux est primordial".
Quant à l'application à la lettre de la « règle de sang », les cavaliers se rendent vite compte qu'ils doivent prendre des précautions supplémentaires pour éviter les marques. Au début de la saison 2015, Equifit a présenté son « bellyband » (une bande qui aide à protéger et à se prémunir contre les frottements et les plaies sur les flancs du cheval, NDLR), qui gagne en popularité chez les cavaliers lors d'événements internationaux.
" Beaucoup de cavaliers ont changé leurs éperons et cela fonctionne très bien ", a ajouté Ellenbruch. De plus en plus de cavaliers protègent leurs chevaux. Ensuite, il y a parfois des cas comme nous avons eu lorsque cela se produit et vous devez prendre des mesures. »

C. Robert

 

18/08/2016

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