- Toute l’actualité du cheval et des sports équestres

Poneys Welsh : rencontre avec Gilbert Chemla

Gilbert Chemla, membre du Conseil d’Administration de l’Association Française du Poney et Cob Welsh (AFPCW) pendant une quinzaine d’année, en est devenu le président il y a maintenant deux ans. Rencontre avec ce passionné de poneys WelshComment Photo 1 sur 3
fonctionne l’Association Française du Poney et Cob Welsh ?

L’AFPCW a été créée en 1967 et est de plus, reconnue par l’association mère, la Welsh Pony and Cob Society. En premier lieu, l’objectif majeur de l’AFPCW est de promouvoir la race Welsh et de contribuer à sa sélection. L’association regroupe les éleveurs, les propriétaires et les utilisateurs de poneys Welsh. Elle est gérée par des bénévoles élus eux mêmes par les adhérents.

Combien d’adhérents enregistrez-vous à l’AFPCW ?

Le nombre d’adhérents est de 120 et n’a pas bougé depuis 5 ans. J’espère infiniment qu’avec les modifications que nous allons apporter auprès de notre stud-book, les Welsh K nous amèneront plus d’adhérents !

Quelles sont les tendances que vous enregistrez en terme de naissances de poney Welsh ?

En 2004, nous avons enregistré une baisse de juments saillies mais les chiffres ont remonté depuis. D’après les données récentes du SIRE, datant de janvier 2008, 435 juments Welsh ont été saillies, dont 311 en pure race. A ce sujet, les régions les plus ?« actives » sont le Centre (40), la Haute Normandie et les Pays de Loire (29). Concernant les immatriculations, nous avons dépassés la barre des 200 en 1982 et 1994. En 2007, nous recensions 168 poneys immatriculés.

Combien d’étalons Welsh sont approuvés à la monte en France ?

4 nationaux et 137 privés. Environ 130 étalons Welsh ont fait la monte en 2007, dont les 4 nationaux.

La monte en main sur place et en liberté sont les types de monte les plus utilisés.

Quelles sont les perspectives futures envisagées au sein de votre association ?

Nous souhaiterions organiser, pour 2011, l’international Welsh au Haras du Pin. Nous avons fait la demande officielle à cet effet. C’est un concours qui regroupe tous les pays mondiaux. Nous devions l’organiser en France en 2007, mais malheureusement ce fut l’année de l’artérite virale... En 2009, il se tiendra aux Pays-Bas, du 21 au 23 août.

Pouvez-vous nous parler en quelques mots de votre Programme d’Elevage ?

Nous avons créé un Programme d’Elevage il y a maintenant 4 ou 5 ans. Le jury, lors d’un concours d’élevage, distribue des notes aux différents sujets présentés, selon une grille (note au modèle, note au saut et sur différents autres critères). Par exemple, en tant qu’éleveur, si vous voulez utiliser un étalon, vous pouvez grâce au Programme d’Elevage savoir quelle qualification il a obtenu lors d’un concours de modèle et allures. Cela permet réellement de garantir une certaine qualité quant aux poneys à utiliser.

Quelle est l’évolution de la race depuis ses débuts ? En France, s’oriente t’elle d’avantage vers le « Show » ou le « sport » ? Ces deux critères sont-ils liés ?

Quelques poneys ont perdu de ce que l’on appelle du « type », et je pense que cela vient de la vocation « sport » que les éleveurs privilégient incontestablement en France.

Quel est le positionnement de la race Welsh à travers l’Europe ?

Les Welsh sont très prisés en Europe, tant en Hollande qu’en Belgique. Cette dernière nation compte ?450 adhérents ! D’ailleurs, à compter de cette année, nous mettons en place un concours frontalier avec la Belgique.

Globalement, est-ce que les poneys gallois, issus donc du Berceau de Race, peuvent être comparés à nos poneys français ?

Nous avons de très bons poneys en France. Toutefois, dans les concours de Show, rien n’est comparable avec le berceau de race, le Pays de Galles. En France, nous avons avant tout, une optique sport, alors que certains de nos voisins européens privilégient le Show. Par exemple en Belgique, les éleveurs élèvent exactement comme les gallois. Pour vous donner un exemple, nous avons convoqué un juge belge pour venir juger notre National et lorsque ce dernier a annoncé qu’il « fallait que les welsh aient un dos ensellé », le directeur des Haras Nationaux est parti en courant face à ce propos ! C’est vrai que certains Welsh ont tendance à avoir un dos mou mais ils ne sont pas tous comme cela, fort heureusement. Nous n’avons pas les mêmes critères et nous ne raisonnons tout simplement pas de la même façon. Autre exemple, aux Pays de Galles, un poney qui billarde, ou qui est doté de défauts que nous jugerions comme tels, ne va pas être déclassé. Ces défauts ne sont pas spécialement pris en compte, cela leur est égal. L’important pour eux, c’est que le poney possède des allures remarquables.

Le sang Welsh a souvent été utilisé en croisement avec succès. Quelle est la place du Welsh aujourd’hui dans le milieu des compétitions sportives ?

La race Welsh est la meilleure ! Elle est sur tous les podiums ! Plus sérieusement, si l’on doit comparer, avec le même dénominateur, l’ensemble des races de poneys, nous nous apercevons que le Welsh est très bien positionné dans les classements, et ce malgré le faible nombre de naissances enregistrées comparativement avec les Poneys Français de Selle ou les Connemaras. C’est aussi une race très polyvalente : elle excelle dans toutes les disciplines. Pour ce qui est de son utilisation en croisement, effectivement le Welsh est une race amélioratrice. Je tiens à préciser que dans les courants de sang de nombreux et prestigieux Poneys Français de Selle, il apparaît régulièrement du sang Welsh.

Pouvez-vous nous parler du Welsh K, appelé également Welsh Part Bred ?

Les Part Bred (poneys possédant au moins 12.5% de sang welsh) sont reconnus comme une race à part entière dans certains pays mais ne le sont pas en France. Il n’était dès lors pas possible d’ouvrir la section Part Bred dans notre Livre Généalogique; toutefois, avec ce minimum de ?12.5 % de sang Welsh, le poney pouvait obtenir cette mention par apposition d’un tampon en page «visa administratif» du livret SIRE, ceci étant fait par l’association.

Aujourd’hui, les Welsh K (Welsh PB) arrivent en force ! Nous avons modifié le Studbook Welsh mais cela ne sera officiel qu’après la réunion au Ministère de l’Agriculture en juin 2009.

Quel sont vos ressentis sur le dernier National de Race, qui avait lieu au Lion d’Angers ?

Le National Welsh rencontre de plus en plus de participants. De plus, je me réjouis des poneys qui sont de meilleure qualité. L’année 2008 a vu 125 poneys de toutes sections, mais les plus répandues sont les B et ?les D.

Cette année, il se tiendra le 20 juin, toujours au Lion d’Angers.

Le National Welsh est-il jugé par des juges étrangers ? Quel en est l’avantage ?

Dorénavant, le National Welsh s’appelle « National Welsh Show ». C’est un concours jugé par des juges étrangers, mais qui ne donnent pas de notes aux poneys. L’objectif est d’avoir un œil « neuf » mais également un regard du berceau de race ! Lorsqu’il y a des gallois qui viennent, cela nous permet de voir réellement où nous en sommes.

Y a t’il des moyens mis en place pour attirer ou inviter les étrangers (éleveurs, représentants de race...) au National Welsh ?

Nous ne pouvons pas dire que nous attirons les étrangers...Comme je vous l’ai dit plus haut, pour créer une émulation, nous allons organiser au mois de mai un concours dit frontalier, avec la Belgique. Attention ce n’est pas un concours international mais bien frontalier. Nous ne connaissons pas encore le lieu de manière définitive.

Y ‘a-t-il des étrangers qui viennent au National ?

Non il n’y a pas de « spectateurs » étrangers. Concernant les poneys, les seuls étrangers engagés sont ceux qui ont été importé.

Les classes de Welsh sont toujours présentes dans les épreuves d’élevage du Sologn’Pony. Quelle est la place de la race Welsh au sein de cette immense manifestation ?

Le Sologn’Pony a été un peu boudé par l’AFPCW, le coût étant beaucoup trop élevé. Nous ne pensons pas renouveler en 2009. Nous nous sentons relativement à l’écart, du fait aussi du petit nombre d’engagés dans nos épreuves. Pourtant, je pense qu’il doit y avoir un peu de commerce de poneys de sport tout de même. Nous avons eu des retours à ce sujet par Monsieur Poiron, de l’élevage des Chouans, qui a régulièrement des contacts grâce à cette manifestation.

Les éleveurs français importent régulièrement des poneys Welsh étrangers en France. Qu’en pensez-vous ?

Actuellement il y en a beaucoup, c’est vrai. Je reste mitigé sur ce sujet car il faut aussi que les poneys français soient valorisés et commercialisés.

A contrario, y a t’il des exportations de poneys Welsh français ?

Non, il y a très peu d’exportations vers les pays étrangers.

Les éleveurs français se rendent-ils à l’étranger ou au grand rendez-vous annuel, le Royal Welsh Show ?

Pour ma part, j’ai présenté une fois mon étalon Jerry Lee de Lachem au Pays de Galles, à l’occasion du Centenaire. Pour l’histoire, nous l’avions emmené aux Pays de Galles car il devait y faire la monte. Il a été présenté et a terminé 6e. Pour en revenir au Royal Welsh Show, quelques éleveurs français y vont mais avec des poneys importés. Cette année, je pense qu’il y aura tout de même quelques poneys français présents, dont la Championne Suprême du dernier Sologn’Pony.

Vous nous avez évoqué le National Welsh, qui aura lieu au Lion d’Angers. Qu’en est-il des concours régionaux ?

Cette année, nous organisons des concours d’élevage à Besançon et à Mourmelon le 21 juin, puis sur l’hippodrome de Montluçon le 27 juin et enfin à Villeneuve sur lot, le 5 septembre. D’autre part, une commission étalons aura lieu le 14 mars au Lion d’Angers, à 9h00, avec l’assemblée générale l’après midi. Je rappelle que tous les poneys présentés à ces concours sont notés en vue d’une qualification au Programme d’Elevage.

Y a-t-il eu, selon vous, une amélioration du poney de sport français ?

Oui bien sûr. De plus, la compétition a créé un marché pour les poneys de sport. Quand je vois le prix de certains poneys, je peux vous garantir que beaucoup de bons Selles Français ne sont pas vendus ce prix là !

Propos recueillis par Pauline Bernuchon

Prestations des poneys Welsh dans les finales des cycles classiques 2008

Sur les 31 poneys Welsh engagés, toutes sections confondues, 20 d’entre eux ont décroché une mention, dont 5 ?« Elite », parmi lesquels le Champion et la vice-championne des 4 ans B, la vice-championne des 5 ans B et le vice-champion des 6 ans C.

P. B.
12/03/2009

Actualités régionales