Prendre les mesures d’un cheval
La hauteur au garrot
La mesure de la hauteur au garrot n’est pas toujours facile à réaliser. En effet, les poulains voire les chevaux adultes, ont souvent peur de la toise. En outre, il n’est pas facile de garder celle-ci strictement verticale si on ne la fixe pas à un mur ce qui est une source d’erreur importante. Et pour que la mesure soit juste, cela impose aussi d’avoir un sol ferme sinon la toise s’enfonce.
Évidemment, une installation fixe est toujours préférable. Mais pour tous ceux qui n’en possèdent pas, voici une toise permettant de prendre des mesures précises, dans presque n’importe quelles conditions. Elle se compose de : 1 niveau (j’ai choisi un niveau en bois pour plus de facilité), 1 fil à plomb, 1 taquet coinceur pour bateau (ou tout autre dispositif permettant de coincer la corde comme un bloque-lacet) (photo 1). Il est préférable que le poids du fil à plomb soit bien large à sa base pour ne pas risquer de fausser la mesure sur une irrégularité du sol (photo 2).Â
Le niveau assure l’horizontale et le fil à plomb la verticale sans qu’il y soit besoin de se fixer sur un mur. La corde du fil à plomb coulisse dans un trou du niveau et on peut ainsi, d’une seule main, la coincer dans le taquet, l’autre étant nécessaire pour maintenir le niveau parfaitement horizontal.
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Prise de la mesure
On place le niveau au point le plus haut du garrot. On ajuste la verticale et l’horizontale et on met la corde du fil à plomb sous tension en tirant légèrement et en la laissant descendre jusqu’à ce que le plomb touche le sol la corde bien tendue, puis on la coince dans le taquet coinceur (photo 3)
Il ne reste plus qu’à retirer le dispositif et à mesurer soit debout soit en étalant la corde sur le sol, la longueur entre la base du niveau et celle du plomb. La lecture se fait donc loin du cheval. De ce fait, on peut la faire tranquillement. Le temps d’immobilisation du cheval est minima. Ce dispositif présente aussi l’avantage de pouvoir être utilisé sans danger sur un poulain. Même s’il bouge, il ne peut pas se faire mal ou casser la toise puisque rien n’est fixe ni rigide. Le contact de la corde est familier aux chevaux et généralement, après avoir reniflé, même les chevaux craintifs ou peu habitués se laissent faire sans broncher.
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Le périmètre thoracique
La mesure du périmètre thoracique permet de suivre l’état d’embonpoint du cheval, l’« éclatement » du jeune et de faire une estimation du poids. Dans les deux premiers cas, il suffit que la prise de mesure soit toujours effectuée de la même façon pour permettre des comparaisons. Dans le troisième par contre, selon le cas, l’équation ou le ruban barométrique utilisés, la prise de la mesure varie, ce qui est la source de nombreuses erreurs et confusions.Â
Pour l’utilisation des équations de l’INRA (2004), la prise du périmètre thoracique doit se faire en passant en bas par le passage de sangle et en haut par le point où se rejoignent la base de l’encolure et l’extrémité antérieure de la sortie du garrot. Selon la conformation du cheval, cela peut donner une prise de mesure plus ou moins oblique. Les crinières très épaisses sont source d’imprécisions. Par contre, pour l’utilisation des rubans barymétriques des HN, la prise de mesure se fait en arrière du garrot. D’autres rubans barymétriques sont commercialisés. Souvent est indiquée dessus la façon dont ils ont été étalonnés et il convient de toujours bien respecter les consignes pour avoir une bonne précision de l’estimation du poids.Â
A noter que l’utilisation d’un ruban barymétrique entraîne l’estimation du poids sur le seul périmètre thoracique. Cela ne pose pas de problème pour les poulains de selle. Par contre, pour les adultes, l’estimation à partir du périmètre thoracique et de la hauteur au garrot donne de meilleurs résultats. Évidemment, ce type de ruban devient très imprécis pour les poneys ou les chevaux de trait qui s’éloignent trop des chevaux utilisés pour l’étalonner. En l’absence de ruban barymétrique, on peut utiliser une simple sangle de tapissier ou de déménageur. Il suffit que ce soit non extensible, suffisamment lourd et rigide pour ne pas voler au vent et ne pas faire de plis.Â
L’utilisation d’une équation bien choisie permet d’obtenir avec cette méthode une précision de l’ordre de +/- 20 kg. Cela étant, pour certains types de poneys notamment, aucune équation n’a été établie. On est dans ce cas obligé d’utiliser la plus proche. Mais même si l’estimation du poids n’est pas très exacte en valeur absolue, elle permet le suivi des évolutions dans le temps par exemple la comparaison de l’état d’une poulinière au sevrage d’une année sur l’autre.Â
Le tour du canon
Il est possible pour estimer l’évolution de l’ossature et sa croissance en épaisseur d’un poulain de mesurer le tour du canon antérieur, toujours du même côté à mi canon.Â
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Catherine Kaeffer
http://www.techniquesdelevage.fr/
http://anneetcat.wix.com/techniques-elevage
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