Quand la Chine s’éveille... à l’équitation à la Française
Le CSIO de La Baule fut le cadre d’une conference de presse unique (sans jeu de mots) puisque Jean-Yves Camenen, directeur de l’UNIC y évoquait la remise par le Vice-président de la CEA (fédération équestre chinoise) du trophée du meilleur partenaire étranger 2014 à l’UNIC. Cette évocation était un exact remake de la cérémonie très officielle qui avait eu lieu trois jours plus tôt à Pékin, à l’occasion de l’inauguration du premier poney-club chinois labellisé Ecole Française d’Equitation. Elle rassemblait, entre autres, Li Nianxi, secrétaire général de la CEA (fédération équestre chinoise), Maurice Gourdault-Montagne, ambassadeur de France à Pékin, Jean-Claude Beaulieu vice-président du Conseil départemental des Charente Maritime, Benoit Cornu directeur de la communication au PMU, Eric Brion, directeur général d’Equidia., Frédéric Bouix, délégué général de la FFE

De quoi s’agit-il ? D’abord d’une évolution logique des rapports « chevaux » tissés depuis vingt ans, sous l’égide de l’UNIC, avec la Chine. En 2007, les échanges se sont intensifiés via le partenariat entre l’Unic, la Région des Pays de la Loire et la province chinoise du Shandong où la Région des Pays de la Loire a une antenne économique. De nombreux projets se sont alors concrétisés : achats de chevaux par les Chinois, entraînement des équipes sportives chinoises en France, participation aux Jeux Equestres Chinois (2009). On se souvient des médailles obtenues par ces équipes et aussi des quelques chevaux français qui s’y sont distingués en concours complet, en particulier un « de Condé » issu de l’élevage du meusien d’André Daloz, Othello Roc o Cerf né chez Catherine Jean en Vendée. Sous l’égide de l’Unic des voyages de prospection ont eu lieu. « L’UNIC agit comme un ensemblier, précise son directeur. Nous réunissons les institutionnels, les professionnels qui ont un projet à l’international et nous mettons nos moyens et nos relations à leur disposition ».

L’affaire a pris une tournure « French Touch » lorsque, pendant les Jeux Equestres Mondiaux à Caen, fut signé le partenariat entre la FFE et la Fédération Chinoise qui s’est vu offrir les deux premiers manuels de ses Galops traduits en Chinois. Un autre événement s’est produit en fin d’année avec l’achat par un investisseur chinois d’une quarantaine de poneys en Charente Maritime. Ce sont ces poneys qui composent le cheptel du poney-club « à la Française » inauguré à Pékin où deux monitrices françaises initient les jeunes Chinois. Cet entrepreneur a un plan de création d’une chaîne de 50 poney-clubs en Chine. C’est donc non seulement les équidés qui s’exportent mais aussi la culture française et son savoir-faire.



Des perspectives optimistes



« Toutes races confondues, c’est une trentaine de chevaux qui s’exporte chaque mois vers la Chine, depuis le début de l’année, indique Jean-Yves Camenen. Il n’y a pour l’heure qu’un centre de quarantaine. L’ouverture d’un second, voire d‘un troisième devrait permettre d’intensifier la cadence pour atteindre l’objectif qui est de 600 à 800 exportés à la fin de l’année ».

La population cavalière chinoise n’est pas très importante en ce moment mais le potentiel est énorme et la demande de plus en plus forte. « Nous avons, dit-il, des modèles structurés à leur proposer et c’est ce qu’ils attendent. Tout est à faire chez eux y compris les courses. La demande en formation est importante et les demandes d’entraînements se multiplient à l’aube 2017 des Jeux Chinois. Un programme de stages de perfectionnement pour les meilleurs cavaliers chinois doit prochainement être établi en Chine et en France. Il se fera en partenariat avec la FFE, Equidia et le Haras des Coudrettes (HDC) qui a manifesté sa volonté de travailler dans ce sens. Dès mi 2015, nous attendons la venue en France d’équipes provinciales pour l’achat de chevaux et pour l’entraînement. Tout cela en vue des Jeux Chinois de 2017. Dans le même temps les demandes d’amateurs chinois se multiplient et sollicitent tous les secteurs, CSO, dressage mais aussi galop, trot, endurance, poneys et même les races de trait. Le salon de Pékin en octobre prochain est pour nous Français, un incontournable à la poursuite de notre développement en Chine ».

Avec ce trophée du meilleur partenaire étranger 2014 obtenu par l’Unic, c’est le savoir-faire français qui est reconnu, savoir-faire des éleveurs, des institutionnels (France Galop, le Trot, le PMU, Equidia, IFCE, FFE), des marchands, des experts. Utile, car la concurrence de nos voisins (et amis) d’Europe du nord est sévère.

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