Quand le sculpteur se cabre…
Le hic, c’est que Frédéric Jager a été copié et que les contrefaçons, outre le fait qu’elles sont grossières et nuisent à la réputation de l’artiste, sont éparpillées un peu partout dans le monde. Frédéric était loin de se douter d’une telle supercherie. Il l’a découverte il y a une vingtaine d’années lorsqu’une de ses connaissances de passage à Hong Kong y remarque la statue d’un cheval cabré, identique à celle que réalise son ami sculpteur.
De retour en France, il félicite son ami pour sa notoriété planétaire. Frédéric Jager qui n’a pas vendu d’œuvre dans l’enclave chinoise tombe des nues et se lance alors à la recherche du faussaire. Une action judiciaire est mise en route avec la PJ de Melun qui prend l’affaire très au sérieux. Petit à petit l’écheveau se dénoue et fait apparaître que la contrefaçon a débuté après une vente aux enchères d’un exemplaire de sa monumentale « Fontaine aux chevaux » acquise par un antiquaire belge. L’enquête démontre que l’antiquaire a fait reproduire des faux, fondus pour certains en Asie, Thaïlande notamment.
Grossièrement imités certes mais infiniment moins chers (30 000 €) que les originaux 120 000€), les faux, véhiculés par des brocanteurs fort peu scrupuleux, ont connus une popularité certaine, en France comme à l’étranger. Le cheval cabré du château de La Clayette (photo) en Saône-et-Loire est un faux comme celui du « Potager des princes » à Chantilly.
Frédéric poursuit inlassablement sa chasse « aux grands faux » par voie judiciaire. C’est ainsi que très récemment la ville de Tarbes, propriétaire d’une contrefaçon qui trônait à l’entrée de la cité, a été contrainte de déboulonner son cheval cabré et de le faire disparaître.
Etienne Robert
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