Qui connaît Daniel Etter ?

2009 au Thomas et Mack-Center, le « paradis des joueurs », de Las Vegas. Déjà très en vue lors de la première étape en octobre dernier à Oslo (3ème) puis à Zurich en debut d’année (2ème) , Daniel Etter a crevé l’écran ce dimanche, associé à Peu à Peu, un hongre westphalien de dix ans, fils du grand Polydor. Le large sourire qui illuminait le visage du bernois résumait à lui seul son plaisir à la pensée du bon coup qu’il venait de jouer. « C’est toujours plus agréable de battre Marcus et Michael, plutôt que quelqu’ un que personne ne connaît. Désormais, peut-être que les gens me reconnaîtront ». Au terme d’un Grand Prix VDL Groep de haute-volée et qui, hormis le champion olympique canadien, Eric Lamaze et les américains Beezie Madden et Richard Spooner, réunissait le gotha mondial du saut d’obstacle, il reléguait en effet Marcus Ehning et le « divin » Sandro Boy, tenants du titre et bien décidés pourtant à le conserver, à la seconde place, à plus d’une seconde et demie. Le podium est complété par Mickael Whitaker et sa fidèle jument Kwpn Portofino qui, à 15 ans, participera à rien de moins que sa sixième finale et qui, sur ce qu’elle a démontré ce dimanche, y sera redoutable. Du côté des couleurs françaises, si l’on excepte les belles escarmouches du soldat ?« Bosty » , au nombre desquelles une victoire dans la première samedi matin, l’encéphalogramme est resté désespérement « plat ». Le bel enthousiasme et la dynamique collective entrevus en novembre dernier à Stuttgart nous sont apparus bien lointains : cherchez l’erreur...

Onze au « money time »

Tout comme lors de la précédente édition, ils étaient onze au départ du barrage de ce Grand Prix, « dessiné » par le chef de piste néerlandais Louis Knoickx, dont la renommée des parcours « novateurs » a, depuis bien longtemps, dépassé les frontières du pays des polders. Au nombre des victimes de marque, on remarquait Ludo Philippaerts et son gris Winningmood, fils du grand Darco, pourtant probants vainqueurs de la « grosse » du vendredi, Albert Zoer et Oki Doki (8 pts), Gerko Schröder (12) le leader au classement général de cette League Européenne de l’Ouest, et même les détenteurs de la Coupe du Monde, la ?« reine » Meredith Michaels-Beerbaum

et « sa majesté » Shutterfly. C’est au néerlandais Jeroen Dubbeldam, qu’échouait le rôle d’ouvreur de ce « money ?time ». A l’arrivée, un parcours exempt de pénalité en 38’’73, mais même si son compatriote Leon Thijssen avec Olaf,Kwpn n’améliorait pas le chrono, il était évident qu’il restait de la place. D’ailleurs, bien que privé de son cheval olympique, passé sous la selle de Denis Lynch, Lüdger Beerbaum mettait le premier les pendules à l’heure avec Coupe de Cœur (Calido) en 37’’69, marque immédiatement améliorée par Michael Whitaker et Portofino, pour le plus grand bonheur d’un public enthousiaste et connaisseur. Juste derrière, Christina Liebherr et No Mercy (Libero H) échouaient à relever le challenge pour 6/100, tout comme Jos lansink (7pts) et Steve Guerdat (37’’83). L’épilogue, c’est Marcus Ehning et Sandro Boy, dont on pense qu’ils vont conserver leur trophée, d’autant qu’ Edwina Alexander et Isovlas Socrates commettent l’irréparable. C’est faire peu de cas de l’adage selon lequel un concours n’est jamais terminé que lorsque le dernier cavalier, quel qu’il soit, a franchi le dernier obstacle.

D. S.

Marcus Ehning : « En quittant la piste, je savais déjà que Daniel me battrait. Le tracé me convenait bien, mon cheval a bien sauté, mais je ne suis pas très satisfait de la façon dont j’ai monté. Je pouvais prendre une « longue » sur le dernier et j’aurais pu aussi tourner plus court à deux ou trois reprises. Je n’ai donc pas du tout été étonné de la victoire de Daniel. »