Reed Keesler, le phénomène américain
A 18 ans, pour la première année où les règlements de la FEI l'autorisent à évoluer au haut niveau, Reed est passée au travers des terribles épreuves de sélections aux Etats-Unis, les redoutables « Trials », pour décrocher cette place en équipe olympique aux côtés de cavaliers expérimentés comme la championne olympique Beezie Madden (2ème du Grand Prix GCT hier), McLain Ward, également champion olympique par équipe en titre ou de Rich Fellers, vainqueur de la dernière Coupe du monde. Rencontre avec une jeune fille plutôt très cool malgré le contexte.
 Que ressent-on après une première victoire sur une piste telle que cette arène Meautry ?
C'est vraiment très spécial, c'est un endroit magnifique. Depuis le début du concours, tout se passait plutôt bien avec de bons parcours tous les jours, de bons chronos pour être dans les trois premiers, mais toujours avec une petite faute. Je commençais à en avoir assez et me suis dit  "il faut que je finisse par gagner une épreuve ici !" C'est aussi mon dernier concours avant de partir aux Jeux olympiques, donc une telle victoire, cela fait du bien.
Êtes-vous déjà dans une « humeur olympique » ?
Oui, comme tout le monde. Notre équipe a fait de bons résultats ici : Beezie est 2ème du Grand Prix hier, McLain est régulièrement dans les trois premiers...
Ça vous fait quoi d'être la plus jeune cavalière de ces prochains Jeux ?
Cela a été beaucoup de pression pour mériter cette place. Ces épreuves de sélection dans mon pays sont très difficiles, c'est une place dure à gagner. Il s'agit d'une série d'épreuves de haut niveau comme une compétition sur le format olympique en avril, un championnat national que j'ai remporté et des épreuves d'observation à 1m60. Cela s'est étalé de mars jusqu'à début juillet.
Mais peut-être que ce circuit de qualification éprouvant vous a appris à gérer cette pression avant les J.O ?
C'est vrai, c'était à chaque fois comme des Jeux olympiques avec beaucoup de pression. C'était très intense !
Ici, vous avez l'air particulièrement relax, est-ce qu'une impression ?
Oui, c'est une impression. Mais pour bien faire, il faut être sous pression, c'est une manière d'être concentrée et dans ce sport, chaque détail a son importance, il ne faut rien laisser au hasard, la moindre faute ne pardonne pas. Peut-être que pour les petites épreuves je suis plus décontractée, mais ce n'est plus la même chose dans les grosses épreuves devant tant de public comme hier.
Comment une cavalière de 18 ans peut-on arriver aussi vite au sommet ?
J'ai toujours monté à cheval. Ma marraine est Katie Prudent, avec mes parents, elle m'a toujours soutenue et suivie. Dès que j'ai eu l'âge, je suis sortie en concours internationaux, mais en raison des restrictions de la FEI, je ne pouvais participer qu'à des "deux étoiles". C'est la première année que je peux monter dans des "cinq étoiles", mais cela faisait un certain temps que je piaffais d'impatience pour rentrer dans ces épreuves. Je suis très bien entourée à commencer par Tracy Edge, ma manager d'écurie, qui pense tout pour moi, par Katie qui me coache et mes parents qui sont mes propriétaires, une grande équipe ! Maintenant, j'ai déjà été approchée par d'autres propriétaires... la vie professionnelle commence. Des sponsors s'intéressent à moi... c'est comme un rêve. C'est la plus belle année de ma vie. Depuis janvier et mes premiers concours de ce niveau, tout est allé très vite. Je me sens très heureuse.
Où vivez-vous aux Etats-Unis ?
Nous venons de nous installer à Lexington, Kentucky.
Et que font vos parents ?
Mon père est chef d'entreprise et ma mère s'occupe de moi et je vous promets que c'est un job à plein temps !
Reed Kessler est également ambassadrice de JustWorld International depuis l'âge de 11 ans. Avec ses parents, elle a notamment financé le projet de bibliothèque itinérante au Honduras.
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