Rio-CCE : Astier Nicolas arrache l’argent !

Astier et Piaf de B’Neville, né dans la Manche chez Jean-Baptiste Thiébot, rentreront en France avec l'Or par équipe et l'Argent en individuel ! Quelle belle journée pour le concours complet français !

 

Ils étaient trois mousquetaires à disputer la dernière épreuve, celle de l’individuel. En effet Karim Laghouag, déçu par son cross, donne tout lors du CSO, arrache un sans-faute dans les temps avec un cheval fatigué qu’il a presque porté sur les deux derniers obstacles. Quel homme de cheval ! Seul Mathieu Lemoine ne sera pas parmi les vingt-cinq tenants au titre individuel.

 

Mode d’emploi

On prend les meilleurs vingt-cinq dans l’ordre inverse de passage, en gardant les scores finaux (dressage, cross, CSO). C’est un autre parcours, les cotes sont plus élevées, les oxers plus larges très carrés, notamment l’entrée du triple rose et blanc, très gros, suivi de deux verticaux, très rapprochés. Un mur bleu très fautif. Et pour finir par l’oxer sur bidet, avec une eau très bleue qui fera tiquer nombre de chevaux. 63’’ de temps accordé, 63’’ pour une médaille, ou non.

 

Beaucoup de fautes, mais des parcours sans-faute s’échelonnent. Tim Lips, William Fox-Pitt, Sandra Auffarth, la championne des JEM de Caen avec un Opgun Louvo ardent encore, se consolent de la déception du cross. Pour ces champions c’est une belle revanche. Thibaut Vallette est le premier Frenchie à passer. Le double médaillé de Bronze aux Europe par équipe s’élance avec un Qing du Briot qui présente une belle fraîcheur. Mais un petit instant de perte de contrôle lui fait tomber une barre de l’oxer très carré en argent, le n° 3... Déçu ? Sans doute, mais il va donner de précieuses indications aux deux cavaliers qui attendent... «  Je l’ai moins bien monté que le dernier parcours. J’ai fait un raccourci avant le n° 3 qui ne semble pas judicieux, mais on craignait le temps... »

Mark Todd, le néo-zélandais de 60 ans, dont ce sont les derniers Jeux, qui a marqué 16 points par équipe, va tout donner pour ne pas finir sur une note négative Et il le fait ! Ce cavalier qui concourrait tout en coachant le Brésil, ne l’oublions pas, va effectuer un magnifique parcours, tout de maîtrise et de sensibilité. Il sera follement applaudi.
Mathieu Lemoine s’élance à son tour, nous sommes dans le Top Ten. L’oxer n°3 lui sera fatal également, et puis Bart L encaisse le coup, il n’aime pas le dernier obstacle si bleu, ce sera 8 points. Déception pour Mathieu.

D’autres excellents couples n’en peuvent plus : ce sera le cas de l’Américain Martin Boyd, 7è au provisoire, qui fautera 3 fois avec Blackfoot Mystery, Du Néo-Zélandais Clarke Johnstone, dont ce sont les premiers JO, 29 ans, et son gris Balmoral Sensation, exceptionnels sur le cross, qui ici fautera en sortie de triple et sur le fameux dernier oxer sur bidet...  

On arrive aux quatre meilleurs... Trois médailles pour les départager... L’Américain Philipp Dutton, 53 ans, avec Mighty Nice qui semble rincé, faute à la sortie du triple. 4 points. C’est le tour de l’Australien de légende, Cristopher Burton avec Santano II. Il ne pourra éviter le mur bleu, mais pas non plus le dernier obstacle. Il sort du podium... Cruelle déception pour ce champion hors normes.

Astier n’a pas droit à l’erreur, même si, avec seulement un point au compteur, même avec une faute il prend l’argent. Mais Piaf est fatigué, un moment d’inattention, le gros oxer en argent lui sera fatal. Sera-t-il en argent ou en or ? Tout peut encore arriver !

C’est compter sans l’énorme expérience du champion olympique Mickaël Jung. Il ne laissera pas passer sa chance d’une deuxième médaille olympique, avec son complice Sam, cheval exceptionnel : ce sera un sans-faute indiscutable, et dans les temps.

Astier Nicolas, premiers Jeux, 29 ans, est en argent après avoir ramené l’Or par équipe. Quel champion !

Une pensée à toutes les équipes autour d’eux, grooms, vétos, maréchaux ferrants, les coaches, Touzaint, Asseray, Cornut, qui ont permis cette formidable double médaille !

Et à une FFE tant décriée, et à Serge Lecomte, qui a su, après le déroute de Londres, nommer les gens qu’il faut, là où il faut, des hommes de valeur, dans les trois disciplines pour, on ne le dira jamais assez, envoyer une équipe à Rio pour le CSO, le complet et le dressage.

Chapeau bas !

C. Robert