Route du poisson : les Hardis Mareyeurs en stage à Lamotte-Beuvron

Les Hardis Mareyeurs sont une équipe de personnes valides et personnes en situation de handicap, regroupées autour du cheval et de la différence, et de l’activité attelage. L’équipe s’est constituée en 1992 pour participer à la seconde édition de la Route du poisson. C’était un pari un peu fou, et c’est devenu l’une des équipes mythiques de la Route. Pendant plus de quinze ans, les Hardis Mareyeurs ont participé à la Route du poisson laissant des traces parfois imperceptibles mais indélébiles de tolérance et de solidarité. Au fil des ans et des Routes, les valeurs véhiculées par cette équipe hors du commun sont restées ancrées dans les mémoires et dans le quotidien des établissements médico sociaux. Car si la Route dure 24h, pour les Hardis mareyeurs l’aventure, elle, dure toute l’année. Elle ne s’arrête même jamais vraiment, et c’est sans doute ce qui la rend si belle…

Pour consolider la cohésion des groupes divers qui forment cette équipe, un stage fut organisé sur le parc fédéral de Lamotte Beuvron, lieu idéal par son énorme espace pour pouvoir mettre en œuvre toutes les facette de l’attelage : maniabilité, attelé-dételé etc.

Ils sont venus des six coins de l’hexagone pour mettre au point leurs techniques et faire connaissance. Ils étaient accompagnés par le président de l’organisation, Thierry Mathieu et Guillaume Gomez qui fut chef cuisinier à l’Elysée et que le Président Macron a nommé ambassadeur de la gastronomie. Guillaume Gomez est le parrain de cette équipe des Hardis Mareyeurs.

Serge Lecomte et Frédéric Bouix, secrétaire général de la FFE, les ont accueillis chaleureusement avant de signer une convention qui les lie. « Je salue ici la capacité de nos jeunes et en particulier ceux du monde du handicap de pouvoir s’exprimer à travers un projet fort, dira le président de la FFE.

N’oubliez pas qu’en moins de 50 ans on est passé de la traction animale à la bombe atomique, c’est une réalité. Il faut s’en souvenir. Je dois vous dire que  pratiquement toutes les grandes marques de tracteurs viennent ici au Parc Equestre Fédéral pour pouvoir faire leurs démonstrations vis-à-vis de leurs représentants, de leurs vendeurs, de leurs concessionnaires. Aujourd’hui on a les chevaux de Trait : la boucle de la traction de travail est ainsi bouclée. Un grand bravo à vous pour l’énergie que vous avez développée à mettre en place cette aventure, c’est quelque chose qui doit perdurer. Merci au chef Gomez de soutenir cette action. J’espère qu’elle profitera à tous et qu’elle saura rebondir à la fois dans la tête de nos élus et, plus important, à travers la population qui va découvrir cette grande caravane de la Route du Poisson ». 

« Quelque chose qui flambe… »

Thibault Mathieu qui en préside l’organisation explique. 

« La Route du Poisson, on y travaille depuis un an et demi et on ne lâche rien. Depuis un an et demi les gens se motivent à travers tout le pays et à travers toute l’Europe et ça c’est magnifique.

On a des équipes de Suisse, Belgique, Allemagne, Hollande, etc.

Ça représente 440 chevaux maximum, soit maximum 20 équipes. Dans une équipe il y a 70 personnes et 22 chevaux. Donc 1400 participants. C’est une organisation titanesque.

Le camp de base aura lieu au Touquet où se feront les épreuves spéciales. En réalité, on va montrer au grand public à quoi peuvent servir les chevaux de Trait : traction, dans les villes, l’épreuve à la voix, la maniabilité, etc. La Route du Poisson, l’épreuve routière, part du port de Boulogne-sur-Mer le samedi 25 septembre, pour arriver sur les Champs Elysées à Paris le lendemain dimanche 26 septembre. C’est le 30^e anniversaire de la Route du Poisson en tant que compétition d’attelage réservée aux chevaux de Trait. Je voulais un anniversaire qui flambe, je voulais quelque chose qui soit extraordinaire parce que le cheval de Trait s’il a survécu que grâce à la boucherie, je pense très sincèrement qu’il a un avenir sur ces 4 pattes.

Il y a eu  9 ans d’interruptions parce que tout simplement à la base la Route du Poisson était organisée par une association composée de gens extrêmement sympathiques, bienveillants et qui en voulaient, mais à un moment donné il n’y a plus eu de vision, il n’y a plus eu de moyens et puis surtout il n’y avait plus de relève. Pour l’organiser, j’ai arrêté mon job depuis un an et demi. J’y passe tout mon temps, y compris les week-ends. Tout cela représente un énorme budget de 10 millions d’euros.

L’Etat participe à hauteur de quelques pourcents, notamment via des subventions régionales ou encore des subventions d’agglomérations ou de grosses communes et ensuite 96% du budget ce sont des entreprises privées, ce sont des partenaires privés et aller chercher près de 10 millions d’euros aujourd’hui avec des entreprises privées, avec une crise sanitaire, doublée d’une crise économique, je peux vous assurer que c’est très sportif ». 

Pratique

• Cette compétition d'attelage, tracée sur le chemin d'anciens relais de Poste met à l'honneur le cheval de trait. La course relais entre Boulogne-sur-Mer et Paris se déroule en 24h mais la compétition, elle, s'étend sur 5 jours. Les équipes vont s'affronter lors de 7 épreuves dites « spéciales » (épreuves sportives) au Touquet-Paris-Plage (62), suivi d'une épreuve du « Routier » (course relais en 24h) qui, elle, fait preuve d'endurance et de régularité. Il s'agit pour les équipes d'arriver dans les temps à Paris sans que les chevaux ne soient épuisés. Un vrai challenge !

• 21 villes étapes & 84 communes traversées entre les Hauts-de-France et Paris : la Route du poisson, c'est également la mise en avant des territoires et du patrimoine français.À l'occasion de la course relais en 24h, les équipes traverseront 2 régions, 3 départements et 84 communes pour partager un moment festif et convivial avec les habitants des villages. Les 21 villes étapes deviennent quant à elles des « écuries éphémères » pour procéder aux changements de chevaux dans l'attelage. De la ville à la campagne, cet événement festif et populaire souhaite promouvoir au mieux l'identité des lieux traversés ! 

Etienne Robert