Le rêve commence dans les écuries. Saint-Lô n’est qu’une première étape dans l’imaginaire de tout éleveur. Une sélection pour ce championnat de France a déjà une haute valeur symbolique. C’est un témoignage de la justesse de ses choix, une reconnaissance des pairs sur la longue route escarpée qui mène au sport et au grand sport.
Il est permis de rêver ici et personne ne s’en prive.
Très ému, Etienne Poisson qui, malgré ses nombreuses premières places n’avait pas encore décroché le titre suprême. « J’avais vu Cashpaid au salon des étalons, il m’avait ébloui. C’est un Casall et je m’étais promis d’y aller. Je suis content du résultat. A mon âge, c’est peut-être le dernier. La suite, c’est Jérôme qui s’en occupera. On a dix poulinières en ce moment, quatre à moi et six à Jérôme. »
Avec ce croisement sur la souche de Quabri de l’Isle, un des plus forts indices du stud-book SF, Etienne a réalisé un coup de maître avec ce bien nommé Maestro qui dès sa première apparition à Ravenoville a attiré les convoitises du GFE qui l’a acquis, après une longue négociation, lors du championnat régional.
Pour ce titre suprême, Maestro avait pour rivale la jolie baie Montréal des Pins (Quoud’cœur de la Loge et Vega au Seigneur). Distinguée pouliche d’une souche maternelle qui compte des chevaux ayant couru dans les trois disciplines olympiques. On y trouve l’affixe Destruval pour le Complet et Nouveau Lieu pour le CSO avec des produits de sa 5e mère notamment Lady de la Hardt qui a performé sous la selle de Jean-Michel Gaspard et mère de chevaux tous très bien indicés dont How Many Nouveau Lieu (Nimmerdor) que montait Stéphane Delaveau. Montréal est née en Occitanie dans l’écurie de Gabrielle Cousin, une cavalière canadienne qui s’est définitivement installée à Herepian (34) il y a peu de temps. Elle présentait aussi dans les mâles Maquisards des Pins, un fils de Cornet’s Stern.
Un autre Maestro, Maestro Desse avec pour père Conthargos et mère Funky de Hus Z issue de la très belle souche maternelle de Wella I, mère entre autres de Quaprice Bois Margot Quincy. Il vient de l’élevage purement amateur du Charentais Denis Crochet. (lire par ailleurs).
Coup double chez les femelles pour deux élevages normands. Celui d’Aude Lalleman (Cheval Normandie) qui gagne le championnat des jeunes avec Mia bel Esprit (Farenheit de Vains) et 5e des âgées avec Muse Bel Esprit (Express de Hus).
Celui de Julien Aubrée, 4e dans les deux catégories avec Mana de Troteval (Hapy Day d’Iscla), jeunes et Matcha Grenadine (Hornette du Mesnil).
E. R.

Triplé pour Happy Day d’Iscla

Très joli lot de 136 foals sur les rings verdoyants et ensoilellés du haras.
Parité quasi respectée : 67 femelles pour 69 mâles. Happy Day d’Iscla (Toulon), l’étalon de Jérémie Rolland arrive largement en tête des pères du top 5 avec trois pouliches.
Les autres ont pour père Farenheit de Vains, Cooper vd Heffink, Diarado, Quoud’cœur de la Loge, Conte Bellini, Hornette du Mesnil et Espress de Hus chez les femelles.
Cashpaid, Convall, Grimsky Semilly, Numero Uno, Conthargos, Hight Five Manciais, Candy de Nantuel, Good Pleasure Semilly, et van Gogh chez les males.
Du commerce, il y en eut. Le GFE a acquis quatre poulains des podiums jeunes et âgés. Ils grandiront dans l’une des quatre bases d’élevage du groupement.
E. R.

Maestro Desse : Le meilleur des Mâles Jeunes

Maestro Desse et ses éleveurs Sébastien et Denis Crochet

Le week-end du 16 au 17 s’est déroulé le championnat de France des Foals à Saint-Lô en Normandie. Maestro septembre Desse, de l’Élevage Desse à Challans remporte la catégorie Mâles Jeunes. Sébastien Crochet, un de ses propriétaires, nous raconte l’histoire de l’élevage.

« On est issu d’une famille d’agriculteur », commence Sébastien. « Ils avaient des chevaux pour le travail dans les champs à l’époque. Mon père Denis montait à cheval mais comme loisir : des balades, etc. » La famille Crochet ont toujours vécus avec des chevaux chez eux. Sébastien, lui, pratique le concours hippique au niveau amateur depuis toujours.

Depuis 10 ans maintenant, ils se sont diversifiés et sont devenus éleveurs à côté de leurs métiers respectifs. « C’est un élevage familial et amateur, c’est une passion. On fait ça avec mon père et on a la chance d’avoir des terres. On est assez simple et indépendant, on fait notre propre foin. Tous les ans on va au Salon des Étalons de Saint-Lô. On choisit nos étalons, c’est une belle aventure. On a nos deux poulains tous les ans ».

Pour la petite anecdote, pourquoi avoir choisi le nom Desse pour l’élevage ? « Desse représente les premières lettres de chacun des membres de la famille ».

Leur toute première poulinière : Sojade de Vains (Jasper Bleu x Narcos II). Depuis, elle a fait plusieurs poulains qui ont été commercialisés. « C’est une jument que je monte toujours sur le circuit amateur ». Sébastien a également une pouliche de Sojade qu’il a gardé pour sortir en concours : Dimezou Desse (L’arc de Triomphe x Jasper Bleu).

Les poulains de Sojade étaient à l’époque exploités et vendus par Sébastien sur le circuit Cycle Libre. Ils ont par la suite décidé de travailler avec Roman Montfort (région Nantaise) qui sort depuis les chevaux de l’élevage sur le Circuit Classique afin de les valoriser. « Aujourd’hui moi je ne monte plus du tout les chevaux de l’élevage à part ma jument. Roman est un très bon partenaire. Il nous a permis d’acheter Funky de Hus (Florian de la Vie x Creve Cœur), notre deuxième poulinière, il y a 4 ans, alors qu’elle était pleine d’Untouchable 27 ».

Saint-Lô : sacré deux fois de suite

Le premier poulain de Funky de Hus : Jazzy Desse (Untouchable 27 x Florian de la Vie) qui avait été aux championnats de France de Saint-Lô et avait fini 7^ème il y a 3 ans. Il va être le tout premier de cette mère à bientôt partir à l’exploitation chez Roman.

L’année dernière, Liberty Desse (Contender x Florian de la Vie) remportait le championnat des Femelles Jeunes. La semaine dernière, c’est Maestro Desse qui est sacré vainqueur chez les Mâles Jeunes avec 18,48 de moyenne. Fils de Conthargos par Florian de la Vie, il est le propre frère de Liberty. « C’est la deuxième année consécutive qu’on gagne. C’est une belle histoire car on ne s’y attendait pas du tout. Déjà l’année dernière c’était extraordinaire mais réitérer là…C’est exceptionnel. Il y avait un super lot de poulains, la concurrence est rude. On voit de très bons poulains et de bons éleveurs. Nous petits Vendéens face aux Normands, on est plutôt fier d’avoir réussi par deux fois à marquer le coup ».

A l’issue de ce championnat 2022, Maestro a été vendu au Groupe France Élevage dans l’espérance d’en faire un étalon. « Il sera livré au sevrage. On en est très fier, on espère qu’il sera dans un bon système et bien exploité. C’est un monde de professionnel et avoir cette chance c’est plutôt sympa ».

Liberty se trouve toujours à l’Elevage Desse. Kalinka Desse, une jument propre sœur de Jazzy, n’était pas sortie aux concours d’élevage à cause de la crise sanitaire. Elle a fait récemment le concours régional des 2 ans. Elle termine 3^ème et obtient les meilleures notes en saut en liberté. « Pour le moment Funky nous fait des poulains plutôt sympas. Après il faudra les voir sur les barres mais on est plutôt confiant. Pour l’instant, c’est la seule qui nous a permis de nous qualifier à Saint-Lô ».

Pour l’avenir de leurs poulains, ils déterminent à leur 4 ans ce qu’ils peuvent valoir. Ils voient en accord avec Roman s’il y a un intérêt de l’exploiter ou bien de le vendre tout de suite. « Si on voit qu’il y a des capacités supplémentaires on va pousser l’année des 5 ans, voire des 6, dans le but de les commercialiser. On essaye de garder les femelles pour la souche ».