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Sainte-Cécile : la locomotive du Sud-Bourgogne

L'arrivée de Claudio Panetti à Sainte-Cécile au début des années 2000 a totalement bouleversé le paysage connu du Sud Bourgogne. En 6 ans, le nombre d'engagés a été finalement multiplié par 10, passant de 1 032 à 9 218. Un essor qui a fait des émules et qui ne devrait pas en rester là. Photo 1 sur 1

Installé sur l'élevage réputé Les Fontenis, le Haras Sainte-Cécile ainsi baptisé par son animateur Claudio Panetti n'avait pas à priori vocation à devenir terrain de concours. Claudio, cavalier amateur passionné d'élevage y avait aménagé une écurie pour un piquet de 10 à 15 chevaux de sport. Façon pour lui de relier l'élevage à la compétition au contact de Thierry Pomel, installé à Vire. Claudio va rapidement modifier ses plans. Convaincu que le sud de la Bourgogne pouvait attirer les cavaliers, il organise conjointement à Vire un CSO de même nature (une semaine avant ou une semaine après). La formule séduit les compétiteurs.
Après la vente de ses installations Thierry l'encourage à reprendre les activités de concours de Vire et de grandir pour évoluer vers un centre de concours en harmonie avec le futur pôle hippique d'Equivallée à Cluny. « Nous nous développons en créant 2 autres carrières en quelques mois. De 2004 à 2010 nous passons de 1 032 engagés a 9 218. En 6 ans le montant des dotations passe de 21 540 € à 305 000 €; les finances d'inscriptions de 30 412 € à 524 000 €. Cette saison nous avons programmé 12 concours dont 4 CSI 2*. Notre progression devrait continuer », estime Claudio Panetti.
Serge Houtmann, l'un des deux chefs de piste internationaux 4* de France avec Frédéric Cottier (les seuls à pouvoir construire les grands championnats et les jeux olympiques), est la cheville ouvrière technique de ce concours depuis le début. ?« Nous lui devons beaucoup », constate Claudio.

Emulation

Le Sud-Bourgogne bouge au fil des années. Au pôle hippique d'Equivallée à Cluny s'ajoute une structure de grande qualité à Mâcon. L'arrivée d'Isabelle Teisserenc. en 2007 donne un coup de fouet à la pratique de l'équitation. Des projets notamment en regard des handicapés sont mis en chantier.
Rapidement, les 7 hectares au pied du château de Chaintré entament leur mue avec une piste de 115 x 80 flanquée d'un paddock de 80 x 40, un manège de 60 x 20 semi-couvert et un autre de 40 x 20.
Un appel d'offres pour un nouveau manège va être lancé très prochainement : ce sera une structure de 80 x 40 avec tribune, salle de restaurant, cuisine, salles de réunions.
Il sera accolé à un des deux manèges actuels qui lui servira de Paddock pendant les indoors.
Ambitieux projet soutenu par le sénateur-maire de Mâcon Jean-Patrick Courtois. Le premier international deux étoiles organisé en août dernier fut un succès. L'Acsof lui a décerné le titre du meilleur concours « Espoir ». Serge Houtmann était à la piste. A la satisfaction de tous évidemment. Cette année, c'est un 3 étoiles qui se prépare.
La réalité c'est qu'en moins de 5 ans le Sud de la Bourgogne se retrouve dans un périmètre de 25 km seulement (8 km Ste Cécile-Cluny, 17 km Ste Cécile-Mâcon) avec 3 installations pouvant accueillir tous les niveaux de compétitions équestres. A notre connaissance ce pôle équestre élargi, en Saône-et-Loire, est unique en France.
Tout cela est né de la volonté de quelques personnes de créer dans la région les instruments d'un renouveau vers le progrès de la filière cheval en Bourgogne pour qu'elle devienne l'une des grandes régions équestres de France et pourquoi pas d'Europe.
Un petit bémol, selon Claudio : « Il est regrettable que le manque de concertation au sein d'Equivallée et l'arrimage à des mentalités obsolètes n'ait pas encore permis à ce centre, malgré les moyens financiers considérables mis à disposition par la collectivité, de résoudre des problèmes techniques mineurs que les deux autres structures ont surmonté sans difficultés. François Levy l'avait prédit en suggérant dans la tribune de votre journal que la nouvelle structure jouisse, en tout premier lieu et avant sa réalisation, des conseils avisés d'un responsable compétent, pour éviter les investissements improductifs. Un budget de fonctionnement réaliste optimisant l'équilibre entre les charges et les dépenses, aurait permis une conception et une réalisation plus adaptées aux besoins des utilisateurs et à leur aptitude à soutenir financièrement le projet. Il semble que cette lacune soit enfin comblée avec l'arrivée d'un responsable de ces installations prestigieuses en début d'année ».

L'avenir

L'avenir du sport équestre dans ce triangle béni du Sud-Bourgogne, Claudio y croit très fort. Bien sûr, il a « ramé » avant d'en arriver là, quasiment seul financièrement, juste accompagné par une poignée de partenaires amis. « Je n'ai jamais demandé 1 euro d'argent public pour les dotations. Je veux développer maintenant des partenariats avec des entreprises. Notre région est magnifique. Il faut en faire la plus accueillante au plan international. Les hôtels, son histoire, ses monuments, ses sites touristiques et sa gastronomie sont des atouts indiscutables ».

« Il faudra mettre de la cohérence »

« Cohérence dans le calendrier des concours d'abord dans le département et la région ensuite dans les départements limitrophes (Rhône-Alpes). Faire évoluer le niveau des concours en attirant les meilleurs Français et étrangers par une augmentation des dotations grâce à une politique de sponsoring plus structurée. Permettre un accueil plus attractif pour le public éventuellement en intégrant un spectacle équestre d'envergure (style Lorenzo). Acheter des plages télévisuelles pour rendre intéressant les partenariats commerciaux.
Voilà quelques pistes à suivre.
Dans un avenir proche, (horizon 2012-2013) nous allons faire évoluer le niveau des concours de Sainte-Cécile pour organiser un derby à grosse dotation. Sainte-Cécile fera aussi acte de candidature pour le Grand National de CSO en 2012 pour prendre le relais de Cluny qui l'organise depuis 3 ans. Il y a des synergies à développer avec Mâcon, Cluny et Sainte-Cécile ».
En attendant, Claudio, Serge Houtmann et son équipe travaillent à faire de Sainte-Cécile un centre de concours moderne, accueillant, favorisant la mixité des niveaux équestres pour tirer le sport vers le haut et favoriser une activité commerciale internationale à l'instar de la Normandie et des grands pays d'élevage.
De nouveaux boxes en dur sont en projet (200 pour 2012), la grande piste en herbe sera remise à plat pour un événement de type derby permettant l'invitation des meilleurs couples mondiaux pendant un des grands événements du mois d'août.
Enfin l'aménagement des chemins en bitume sera terminé.
Sainte-Cécile, cité-phare des sports équestres en Bourgogne : c'est bien parti. La réputation à l'étranger est déjà faite. Reste à faire mentir l'adage qui veut que nul n'est prophète en son pays.

Etienne Robert
24/02/2011

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