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Santé et développement durable au menu de la 39e édition

Journée de recherche équine La Journée de recherche équine s’est tenue au FIAP de Paris le 28 février dernier. La matinée était consacrée à la recherche équine, l’après-midi il était question de développement durable en matière d’élevage et d’utilisation du cheval.

Organisée par l’IFCE Haras Nationaux, l’École nationale d’Équitation et l’INRA, la Journée de recherche équine a rassemblé chercheurs et professionnels de la filière. Après une introduction générale de Christian Vanier président de l’IFCE, la première partie du colloque présidée par Jean-Luc Cadoré (INRA) et Jean-François Chary président du conseil scientifique de l’IFCE a pu commencer. Trois interventions concernaient l’aspect sportif : l’approche endocrinienne relative au  surentraînement chez le cheval, la relation entre vitesse, récupération cardiaque et le risque d’élimination en course d’endurance longue distance, et le regard des juges de dressage sur leur activité. 

Concetta Amato (ONIRIS) a présenté l’étude réalisée sur des chevaux de spectacle de l’Académie Équestre du Grand Parc du Puy du Fou. «Le surentraînement se place parmi les risques majeurs de contre-performance chez le cheval sportif, avec des conséquences multiples, sur les plans tant techniques qu’économiques». Un suivi régulier et précis (note d’état corporel, poids et perte d’appétit) ainsi que des bilans des paramètres biochimiques sont préconisés afin d’adapter les entraînements. L’étude a aussi montré que ces chevaux suivis en période d’activité intensive perdent du poids et sont notamment sujets au stress. « La secrétion de prolactine est un révélateur du stress. Sa réponse à l’exercice présente une large variabilité, elle peut augmenter ou diminuer selon l’intensité et le volume de l’exercice Â». 

Mohamed Younes (INSERM) part d’un constat, à propos des courses d’endurance à vitesse libre (80 km ou plus) : le nombre de chevaux éliminés lors de contrôles vétérinaires en course a tendance à augmenter avec la vitesse de course. Sur 7 033 partants de course (entre 2007 et 2011) 2 740 (39 %) sont éliminés pour boiterie. « Le temps de récupération apparaît comme un paramètre très pertinent qui devrait être intégré dans les critères évalués lors du contrôle vétérinaire de manière systématique; il semble refléter à la fois le niveau d’entraînement et la capacité physique du cheval à finir la course Â».

Deux autres communications étaient spécifiques au handicap : la thérapie équine auprès de patients psychiatriques, l’utilisation d’un dispositif d’aide au maintien en selle pour des cavaliers handicapés.

La session de l’après-midi présidée par Jean-Baptiste Coulon (INRA) avait pour thème : élevage et utilisation du cheval : objectif développement durable. 

Nicoletta Miraglia de l’université de Molise vice présidente de la commission équine de la FEZ (Fédération européenne de Zootechnie) a mis l’accent sur l’utilisation du territoire par le cheval au niveau européen. « Les chevaux jouent un rôle croissant dans l’utilisation du territoire en Europe, majoritairement des surfaces en herbe, du fait de l’accroissement de leurs effectifs lié au développement du secteur loisir de la filière équine (chevaux de sport amateur et de loisirs) qui est actuellement en plein essor en réponse aux attentes sociales croissantes ». Mais, dit-elle, des points négatifs subsistent : le risque de consanguinité dans les élevages dits intensifs et les races menacées d’extinction sur les 170 existant dans le monde. Certaines sont préservées grâce au développement de l’industrie des loisirs. «Le lien entre le développement des équidés et les nouvelles dynamiques résidentielles et environnementales des espaces ruraux est aujourd’hui clairement établi». 

Céline Vial de l’IFCE INRA a présenté le projet français «Cheval et Territoire» qui a débuté en 2006. «[Il] a pour objectif d’étudier l’organisation et l’importance territoriale des activités équestres, ainsi que leurs impacts sur le développement des territoires». Les loisirs équestres ont le vent en poupe : ils représentent les deux tiers du cheptel équin national. Céline Vial souligne notamment l’impact de l’Equirando 2012. «La région qui investit utilise l’image du cheval territorial». 

Enfin deux interventions portaient sur le développement durable. Géraldine Fleurance (IFCE INRA) a parlé au cours de son exposé des différentes sources de pollution issues de l’élevage et de l’utilisation du cheval. L’INRA a réalisé une étude sur un sujet jusqu’alors très peu évalué par les chercheurs. «La part des équins dans les émissions totales de méthane entérique des animaux de ferme en France est seulement de 1,5% (en moyenne 20,7kg/al/an), contre 97% pour les ruminants». Patricia Fraile des Mines Paris Tech a présenté le projet Equimeth, un projet de méthanisation territorial. Le but est de valoriser le fumier équin (50%) et les déchets agricoles et agroalimentaires afin de produire du biogaz. Après la validation de l’étude de faisabilité en 2009, le projet pourrait sortir de terre fin 2013 en Seine-et-Marne. 

Florence Robillard

28/03/2013

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