Santé : Zoom sur le traitement des plaies
Un équidé sur six âgé de plus de six mois est euthanasié à la suite d’une plaie. Ce traumatisme, s’il n’est pas rapidement pris en charge et soigné correctement peut avoir des conséquences dramatiques. Leur localisation, leur durée (plaie fraîche ou ancienne) ainsi que leur état (propre, contaminée ou infectée) influencent fortement le traitement et le pronostic établi par le vétérinaire. Ce dernier peut être, au mieux, favorable à un retour à la normale, à un travail pour le loisir ou la balade ou, au pire, défavorable et préconiser la retraite forcée voire l’euthanasie.
Heureusement, de nombreuses recherches mobilisant plusieurs scientifiques, en particulier aux Etats-Unis, ont permis de trouver des solutions et de développer de nouvelles techniques permettant de soigner ces plaies.
Pas moins de trois nouvelles techniques ont été approuvées ces dernières années. En tête de liste, le traitement de la plaie grâce au laser, c’est-à -dire l’application d’une lumière à un tissu. Depuis 1999, cette technique a permis d’observer des plaies moins gonflées, moins douloureuses au toucher et un écoulement diminué. En revanche, la contraction de l’épithélialisation (régénération du tissu de revêtement de la surface externe de la plaie) restait inchangée. En 2018, le laser a été reconnu efficace pour le traitement des plaies aigües, c’est-à -dire fraîches, et chroniques. « Cette technique doit tout de même bénéficier d’une attention particulière quant au dosage car une application trop faible serait inefficace, et un surdosage provoquerait des dommages. », précise le dr Paindaveine
La technique de greffe de cellules souches a également fait son apparition en 2018. « Une cellule souche correspond à une cellule indifférenciée capable de générer des cellules spécialisées. Elle va donc se multiplier en différentes cellules qui auront différents rôles. Aujourd’hui, nous sommes capables de reconstituer et de greffer une cellule souche chez un cheval atteint d’une plaie », indique le Dr Paindaveine. On remarque une amélioration de la plaie après greffe de cellules souches ainsi que des résultats satisfaisants sur les plaies au niveau des extrémités distales des chevaux. En général, cette technique provoque de meilleurs résultats sur les plaies dites chroniques.
La troisième technique apparue ces dernières années correspond au traitement par pression négative. Il s’agit de l’application d’une pression subatmosphérique grâce à un pansement empêchant l’air de s’introduire complété par un tuyau aspirant les sécrétions et l’air. Cette technique permet de réduire l’œdème, le comptage bactérien, d’améliorer la cicatrisation et d’augmenter le flux sanguin. Ce traitement a été prouvé efficace sur les plaies aigües et chroniques.
Ces trois nouveaux traitements permettant de traiter les plaies ont forcément un certain coût et cela peut atteindre rapidement le millier d’euros pour la greffe d’une cellule souche par exemple. Dans tous les cas, les plaies traumatiques chez le cheval sont toutes soit infectées, soit contaminées. Par conséquent, il reste important de ne pas trainer sur une plaie sans soin.
Anne Deram
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