Saut, mode d’emploi
Si c'est un cheval sans expérience
- Regardez-le trotter et galoper en liberté, sans le bousculer : il doit s'installer dans sa cadence et pousser avec son arrière-main. Observez sa souplesse, son amplitude, son influx, son équilibre : il ne se précipite pas, mais s'en va dans une impulsion naturelle. Si c'est un jeune cheval, il est souvent plus à l'aise au trot. Et souvenez-vous que le fait de ne pas connaître l'environnement provoque toujours quelques retenues.
- Mettez un petit vertical avec une barre très en appel (le profil d'une croix est souvent moins compréhensible) pour tester son intelligence de l'abord et le respect de la barre. Ne pas disposer de barre de réglage quelques foulées avant l'obstacle, tout au moins au début : on juge mieux ainsi, car on le laisse s'exprimer.
- Que faut-il regarder ? S'il monte ses épaules et se sert de son garrot (essentiel), s'il se sert de son encolure (comme bascule au planer), s'il pousse avec ses jarrets.
Le style et le respect : ne pas trop se fixer sur le style... à condition que le cheval respecte les barres. Un cheval sans expérience sur les barres a parfois du mal à synchroniser ses gestes, et s'il passe fort le dos, le geste des antérieurs peut être approximatif. Ce qui est plus inquiétant, c'est s'il reste avec les genoux dessous.
- Testez-le aux deux mains et vérifiez qu'il saute en ligne, au milieu de l'obstacle et droit : s'il se décale à l'une ou l'autre main, cela trahit un problème physique de dissymétrie, pas toujours très grave...mais à rectifier très vite car la rectitude est une base essentielle pour mieux se fabriquer et s'exprimer.-
- La fluidité du saut est aussi un critère important : le cheval doit sauter d'un même mouvement, sans heurt, sans rester figé. Attention à ne pas mal interpréter un saut qui paraît spectaculaire mais qui est le reflet d'une appréhension (saut de peur).
- Tenez compte de l'aspect psychologique : un cheval timide se retiendra. Ne le jugez pas sur un premier essai, recommencez le lendemain !
- Ne pas le pousser exagérément avec la chambrière : un cheval « bourlingué » tente de sauver sa peau, ce qui n'est pas le meilleur climat pour juger de ses aptitudes ! Servez vous de la chambrière avec mesure et à propos avec ressenti et doigté.
Le cas d'un cheval avec beaucoup de pratique
En liberté, il aura déjà ses automatismes et sa technique. Mieux vaut le tester monté.
Le saut en liberté n'a plus d'intérêt sauf dans un but d'échauffement ou de moral.
Tester la « couverture »
Pour favoriser le passage de dos et la tension de la ligne du dessus, le meilleur moyen est d'installer un oxer carré, large et bas : 1,40m de large, voire 1,80m, mais 80 cm de haut. Observer un cheval en liberté sur ce dispositif donne plein d'infos sur la frappe (c'est-à -dire la manière dont il amorce le saut et frappe le sol), le passage du dos, la montée du garrot et la manière dont il termine son saut : il ne soit pas souhaiter retrouver le sol trop vite.
Les premiers sauts montés
- Disposez un obstacle droit, avec une barre d'appel, bien encadré pour ne pas avoir à vous soucier de la direction.
- Faites-vous aider par quelqu'un à pied, muni d'une chambrière en agissant à propos et minimiser ainsi les actions de cavalier.
- Tenez la crinière à l'abord, ou un collier, pour que le cheval ne rencontre pas la main. Restez en équilibre sur vos pieds et laissez le cheval se débrouiller. Partez au trot, mais laissez-le faire s'il prend le galop. L'important c'est la bonne impulsion de se porter en avant et non la vitesse ou l'allure
- Faites-vous filmer et en, regardant les images, observez le cheval avec les mêmes critères que pour un cheval en liberté.
- S'il charge avant ou après les barres, ou s'il refuse de sauter, c'est peut-être parce qu'il est surpris. Pas de bagarre, baissez la barre et revenez, en abordant doucement. Bien encadré, le cheval doit prendre le temps de comprendre et aller toujours du simple au composé.
Sautera-t-il haut ?
Il est souvent impossible de savoir jusqu'à quelle hauteur un cheval pourra enchaîner des obstacles. Plus il aura le respect des barres, la force, l'équilibre, l'intelligence de l'abord, l'influx nécessaire et plus il a de chances de sauter gros. Si ces critères sont présents, vous pouvez le tester en liberté, en montant progressivement un oxer – à condition que vous sentiez le cheval en confiance et calme. Pourquoi un oxer ? C'est plus facile pour un cheval qu'un vertical qui doit être très appelé au début.
Ensuite, il vous faudra « suivre », s'il a de gros moyens, car l'assiette et l'équilibre nécessaires pour enchaîner de gros obstacles demandent beaucoup de pratique...
Ce qu'il faut savoir
- Plus un cheval a l'habitude de sauter monté, moins il sera spectaculaire en liberté... Et s'il est spectaculaire en liberté, cela ne veut pas dire qu'il sera bon avec un cavalier sur son dos...
- Se méfier des sauts en liberté artificiels. Certains sont capables de faire sauter une chèvre. C'est du « domptage sur les barres ». Les chevaux sont mis dans des dispositions physiques et psychiques spécifiques et ne sautent plus avec leur naturel... Qui, avec vous, reviendra au galop !
Les questions à se poser
A-t-il peur de sauter ? Faites votre examen de conscience ; peut-être est-ce vous qui avez de l'appréhension, que vous transmettez à votre cheval.
Pourquoi fait-il tomber autant de barres ? Les hypothèses sont nombreuses. Votre cheval n'est vraisemblablement pas fait pour sauter. Mais peut être que vos aides ou votre assiette sont défectueuses : demandez à un autre cavalier de sauter avec votre cheval...
La maladresse de la main ou de l'attitude sur son dos est souvent un handicap pour le respect de la barre et perturbe la concentration du cheval, sa capacité à s'appliquer.
Vous devez être membre pour ajouter des commentaires. Devenez membre ou connectez-vous