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Serge Lecomte : «objectif 2024»

  • Courtoise rencontre
    Courtoise rencontre
Un cinquième mandat pour Serge Lecomte à la tête de la FFE, c’est fait. Avec 59,03% des suffrages exprimés, il vient d’être reconduit dans ses fonctions pour une nouvelle olympiade. Hervé Godignon recueille 39,19 % des voix. Un résultat significatif d’une « opposition » qui s’organise. L’objectif de Serge Lecomte : tenir les rênes jusqu’en 2024 et laisser la place à un président formaté et salarié.

Le fait marquant de cette assemblée générale élective, c’était évidemment l’arrivée d’Hervé Godignon dans le jeu fédéral. C’est bien la première fois  qu’une opposition sérieuse et organisée se manifeste. Le résultat obtenu par la liste du quintuple champion de France de CSO, n’est pas anecdotique. Cette présence a apporté un peu de sel à un épisode de la vie fédérale qui généralement était sans surprise. La réunion se tenait à Lamotte-Beuvron à l’intérieur d’un joli « caquetoire » fait de briques, de verre et de bois, rotonde inaugurée en juillet dernier. Elle sert soit de club house, soit de lieu de réunion soit de point de rencontres lors des grands événements. Si le caquetoire est un lieu (spécificité solognotte adossée aux églises) où généralement les fidèles parlent « à tort et à travers », ce ne fut pas le cas ce jeudi 24 novembre. La teneur des propos était à l’optimisme en dépit d’une situation générale difficile. Pour Jacques Robert, encore vice-président chargé du haut niveau, à ce moment là, « 2016 fut une année magistrale: tout le secteur compétition est à la hausse ». Les médailles d’or ramenées de Rio ont apporté de la joie et boosté la conviction que le travail bien fait, bien organisé,  finit toujours par payer. L’excellent travail fourni par la DTN et le staff fédéral a été unanimement reconnu et félicité. Les différents rapports présentés à l’aide d’un support audio-visuel ont montré la vivacité et la force de cette fédération sportive, la 3ème au palmarès national. Elle est en bonne santé financière, quasi autonome, elle a du patrimoine, des réserves. L’activité du Parc tend vers l’autonomie. Il y a un pilote dans l’avion....

 Du bilan financier présenté par Olivier Klein, on peut retenir deux chiffres : celui des recettes à 41 M€ et celui des charges à 38 M€. Largement positif malgré un surcroit de dépenses lié aux Jeux olympiques. Quant à l’amortissement du Parc, il n’est pas plus élevé que le montant du loyer (à fonds perdus) de l’avenue d’Iena. « Ce Parc est le vôtre, redit Serge Lecomte aux clubs. Il représente aujourd‘hui une richesse de 4000 € par club ».

 

Courtoisie

 

Invité à rejoindre le « caquetoire » au moment du résultat des votes annoncé par Hervé Delambre, président de la commission des votes, Hervé Godignon a adressé ses félicitations à Serge Lecomte. Très courtoise rencontre entre deux personnalités chacune porteuse d’un projet. « Nous avons manqué de temps, dira Serge Lecomte, nous aurions pu aller à la rencontre des clubs et présenter nos projets. Cela aurait évité la propagation de quelques contre-vérités. Je suis stimulé pour poursuivre mon action car si je n’avais pas eu la confiance des clubs, je ne me serais pas accroché à cette présidence. Je fais cela depuis trente ans avec un désintéressement complet. Contrairement à ce que j’ai entendu dire, j’exerce cette présidence dans le bénévolat total. J’ai voulu mener des actions, le Parc en est une, il y en a beaucoup d’autres. Il y a de gros dossiers à mener à bien, comme celui de la TVA, celui de la réglementation qui se démultiplie et il y a le soutien de l’équitation auprès du grand public. »

Il y eut un seul échange un peu vif lorsque Pascal Mary demanda à Hervé de s’expliquer sur les « menaces » dont son équipe aurait été la cible. J’en apporterai la preuve dira Hervé qui manifestement n’avait pas envie d’envenimer les débats.

 

 

Un président salarié

 

Quant à son appréciation sur le score de son challenger : « C’est une performance, estime Serge lecomte. Il n’y a pas eu de confrontation, pas de campagne. Je n’ai pas voulu répondre parce que j’étais au boulot. Maintenant, aller rabâcher dans les clubs sur les choses qui ont été faites, ça ne m’intéressait pas du tout. Je n’ai jamais promis de choses que je ne pourrais pas faire. Les gens savent bien ce qui a été fait. J’ai pédalé suffisamment longtemps « dans la cave » avec mon équipe pendant que le président ou la présidente de l’époque faisait leur boulot de représentation, pour que cette Fédération puisse marcher. A cette époque elle n’était rien, elle n’avait rien. Aujourd’hui tous les ministres sont passés ici et j’espère bien recevoir le prochain Président de la République. Ils sont étonnés quand ils viennent ici.

Il faut que les clubs soient à l’image de ce qui se passe ici. Je me suis associé à François Lucas pour soutenir les Jeux à Paris en 2024. On ira jusqu’au bout et je partirai en 2024. Mais je veux un vrai successeur. On ne peut pas laisser une maison de cette importance sans avoir quelqu’un qui soit parfaitement au courant de son fonctionnement. C’est une vraie grosse machine maintenant avec 150 personnes. Elle va encore se développer, s’élargir en adhérents, en cavaliers. Les compétitions marchent plein pot partout. Il faut vraiment quelqu’un de compétent, à temps plein. Je pense qu’il faudra un président salarié de la Fédération. Moi je fais ça en courant parce que je maîtrise tout. Mais demain, ce sera impossible ».

 

Hervé Godignon : « On représente un mouvement »

 

« On ne nous avait pas prédit ça,...comment Hervé Godignon, assez content de son score. On représente un mouvement. J’ai apprécié que Serge Lecomte parle de fédérer c’est à dire que tout le monde avance ensemble. Et ça, ce n’est pas facile. Il a respecté l’opposition, c’est démocratique. Je regrette qu’il y eut autant d’abstentions ».

A la question de savoir s’il continuait le combat (formule très « primaire de la Droite et du Centre), Hervé  s’en défend : « Ce n’est pas un combat, c’est une mission. Je pense que nous allons continuer. J’ai pris goût à ces rencontres, à ce que m’a appris cette campagne, trop courte d’ailleurs. On n’a pas eu assez de temps. Le processus électoral s’est seulement décidé au retour des Jeux. On va prendre le temps de la réflexion et chacun va œuvrer de son côté ».

 

Etienne Robert

 

25/11/2016

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