Sophie Dubourg : 7 médailles aux JEM de Tryon
Quelle est la spécificité des JEM ?
Sophie Dubourg : « Les JEM sont une vitrine mondiale des disciplines équestres de haut niveau. En CSO, CCE, dressage et para-dressage, c’est une étape intermédiaire décisive de l’olympiade puisqu’on peut y gagner la qualification directe pour les Jeux Olympiques en étant dans les six premiers et pour les Jeux paralympiques en étant dans les trois premiers. Pour l’attelage, l’endurance, le reining et la voltige, c’est la plus importante compétition mondiale. »
Qu’est-ce que la qualification directe change ?
S.D. : « Cela permet de préparer sereinement l’équipe l'année suivante en lançant de nouveaux couples sur les Coupes des Nations et les championnats d’Europe, alors que si l’on doit se qualifier, il faut obligatoirement solliciter les plus aguerris. »
Quels sont vos espoirs de médailles ?
S.D. : « En visant la qualification de l’équipe, on s’inscrit de fait dans l’objectif médailles puisqu'il faut des performances individuelles significatives pour que l'équipe soit bien classée. Le plus important, c’est le nombre de disciplines qui ont le niveau pour accéder aux podiums. Cette année, nous visons les médailles dans sept disciplines. Le CSO, l’endurance, la voltige et le CCE nous ont habitués aux podiums. L’attelage, le reining et le para-dressage sont en situation de conquérir leur première médaille mondiale. »
Qu’en est-il des disciplines olympiques et du para-dressage ?
S.D. : « En CSO, nous aurons des engagements nominatifs de 10 cavaliers avec une quinzaine de chevaux, soit le quota maximum. La relève est là avec des couples qu’il faut aguerrir, mais c’est de très bon augure dans l’optique des JO de Tokyo. Il y a actuellement un plateau mondial où huit à neuf nations sont dans un mouchoir de poche. D’une Coupe des Nations à l’autre, les mêmes peuvent passer de 7e à 1er et vice-versa. En CCE, la situation est un peu la même. Nous aurons aussi des engagements nominatifs au maximum des quotas. Comme en CSO, le jeu mondial est très ouvert, au vu des performances actuelles, avec six ou sept nations en pointe. En dressage, l’objectif est la qualification de l’équipe qui doit tourner à plus de 70 % pour viser une place dans les six premières aux JEM ou dans les huit premières aux Europe. Nous avons une bonne relève de chevaux manquant encore d'expérience et peu de couples aguerris à ce niveau. En para-dressage, notre leader est José Letartre. Nous espérons aussi pouvoir compter sur de nouveaux couples émergents. Dans toutes les disciplines, il va falloir optimiser la préparation sur tous les points qui sont facteurs de performance, mental, physique, médical, vétérinaire, technique, logistique… »
Qu’en est-il des disciplines qui ne seront pas aux Jeux olympiques 2020 à Tokyo ?
S.D. : « En attelage, nous avons un petit effectif performant sur le début de saison. C’est encourageant. On y verra plus clair après Aix-la-Chapelle. Il faut souligner l’esprit d’entraide de cette équipe où l’on n’hésite pas à se prêter des chevaux en cas de besoin et où l’on joue en priorité l’équipe avec le soutien de propriétaires très impliqués. En endurance, nous avons Tarzibus, un cheval d’exception monté par Jean-Philippe Frances, quelques couples très performants cette saison et de nouveaux couples qui constituent une relève de qualité. En reining, la très bonne nouvelle, c’est que nous avons des cavaliers français en Amérique qui ont performé lors du test event et un bel enthousiasme collectif. Nous ferons une équipe, disons composite, avec les meilleurs Français des deux côtés de l’Atlantique. Cela nous permet d’envisager une première médaille. Nous avons de très bons voltigeurs et de sérieuses chances en individuel avec de fortes personnalités comme Lambert Le Clézio, Vincent Haennel ou Clément Taillez. Pour l’équipe, nous ne manquons pas de talents, mais il faut aussi un collectif soudé. »
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