St-Lô : dans le monde des paillettes
Tout -ou presque- ce que la génétique labellisée SF a produit de meilleur était là dans un espace parfaitement utilisé et, bonheur, dans les conditions météo tout à fait acceptables.
Baloubet du Rouet, scénarisé au millimètre par le metteur en scène de l'ANSF, a fait lui aussi son show. Le seigneur du SF était de retour sur sa terre natale en compagnie de ses propriétaires Nicole et Diogo Pereira Couthinho, de Yannick Fardin, petit-fils du naisseur et Rémy Bourdais, le cavalier de ses débuts. Belle et émouvante réunion de famille autour de ce meilleur cheval du monde qui a tout gagné avec Rodrigo Pessoa. Baloubet, dans un état de fraîcheur exceptionnel est depuis deux ans en retraite au Portugal, bichonné et adulé par ses bienfaiteurs. Il vit là des jours heureux en compagnie de deux de ses fils. St-Lô fut d'ailleurs pour lui l'occasion d'une rencontre avec un autre de ses fils qui a aussi les faveurs de Mme et M. Couthino, Maloubet Pléville (Baloubet-Rox de la Touche) né chez Valérie Allix-Bourrely en 2 000, exporté en Suède à 3 ans puis racheté par Valérie il y a trois semaines. Maloubet a fait une brillante carrière sportive en Suède sous la selle de Peter Fredricson puis dernièrement sous celle du cavalier belge Nicolas Phillipaerts. Maloubet évoluait à St-Lô sous la selle de Jérôme Navet, cavalier de l'élevage de Pléville dont le catalogue comporte une pléiade de vedettes françaises et allemandes.
Pères et fils
Les rencontres père-fils n'ont pas manqué lors de ce salon. Eurocommerce Berlin, au catalogue de Claire Bresson (Haras de Gravelotte), a côtoyé le très distingué Ulmar Mail (Berlin-Narcos) que montait à l'obstacle François-Xavier Boudant. De même que Zilverstart T qui figure au catalogue du haras de Couvains.
Epsom Gesmeray et son champion de fils Vepsom Bel étaient aussi de la partie. BLH mérite d'ailleurs un coup de chapeau pour le soin apporté tant dans la tenue des présentateurs que dans le toilettage des chevaux. Le souci du détail est toujours très présent chez l' étalonnier de Rhône-Alpes. Souci du détail et souci de l'originalité : avec le grand Goldfever, BLH justifie son slogan « s'élever ensemble ». Toutes les anciennes gloires, qu'il s'agisse de Baloubet, Kannan, Diamant de Semilly (représenté par douze de ses fils), Berlin, Flipper d'Elle, Epsom Gesmeray ou Goldfever ont eu droit à une ovation soutenue.
Immortels HN...
On a beau dire (et écrire) que l'Etat se désengage, laissant moribond son opérateur historique. Les agents réagissent avec force à cette situation en se présentant en tenue officielle comme aux plus belles heures des HN. Vestes rouges, casquettes et culottes noires étaient omniprésentes, contrastant avec l'idée qu'on se fait désormais du milieu. Images d'un passé récent qui resurgissent fort chaque année au moment des salons des étalons. Les terminologies changent mais l'habit qui fait l'agent lui, ne change pas. Façon de rappeler la permanence d'un service, d'une mission que les éleveurs, gens de la terre, n'oublieront sans doute jamais. Geneviève de Sainte Marie, la patronne de France-Haras et Laurent Vignaud qui va devenir son adjoint, étaient en civil.
France-Haras, fort d'une quarantaine d'étalons (propriété et partenariat) ouvrait la séance samedi à 14 h pile, avec le tout bon Urlevent du Barry (Hurlevent de Brekka) né chez Marina Storgato et monté par Stéphane Dufour.
Le flottement constaté pendant ce show où la convivialité -et c'est heureux- est largement de rigueur, vient de la fréquentation et du sentiment d'incertitude de l'avenir qui règne chez les éleveurs. Un peu à l'image de ce que constatait Jean-Baptiste Thiébot pendant l'assemblée générale de Cheval Normandie. « Notre population vieillit, disait-il, et il n'y a pas beaucoup de jeunes pour reprendre le flambeau dans cette conjoncture difficile ». Il y avait, semble-t-il, un peu moins de monde que d'habitude. Côté étalonniers, les appréciations sont diverses mais c'est tout de même un sentiment d'optimisme qui l'emporte. Il y a du choix dans les catalogues et une forte concurrence dans les tarifs et les conditions de monte. La tendance observée ces dernières années se confirme : les éleveurs attendent le plus tard possible pour se déterminer. Reste que dans les écuries il y eut du mouvement et beaucoup d'éleveurs sont revenus se faire présenter en aparté des étalons repérés.
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En bref
Le Haras de Talma, co-propriétaire de Vigo Cece, vice-championne des 2 ans 2010, se lance dans l’élevage du pur-sang. Il vient en effet d’acquérir Pirateer (Dane Hill Dancer) en Irlande. L’éleveur des Ardennes a développé autour de l’élevage une palette de services absolument complète.
Champs Elysées Bois Margot (Coriano x Ahorn) va se consacrer uniquement à la reproduction en ce début d’année. Il retrouvera son cavalier Julien Epaillard à la mi-juillet.
A côté des grosses maisons, les éleveurs qui ont fait naître un étalon se lancent dans l’aventure. Ce fut le cas de Jean-François Morizot (Elevage des Luthiers) avec Réel Star des Luthiers (Diamant x Double Espoir), souche de Semilly; de Olivier Hue (Haras de Vaupillon), avec Riva Noé de la Treille (I Am Boy x Artichaut), deuxième des masters 6 ans 2011; Angélique Langrene avec Taquin de l’Extase (Heartbreaker x Le Tot de Semilly).
Nartago, l’étalon gris d’Emilio Malta da Costa dont la production se fait remarquer, sera stationné à St-Lô cette saison avant de reprendre la compétition au Portugal.
Trop long le tour de France des Etalons ?
La formule doit être revue prochainement. Saint-Lô en sera l’incontournable étape. Fontainebleau pourrait aussi occuper une place importante dans la tournée.
Prochains rendez-vous : Chazey-sur-Ain le 4 mars, St Etienne de Tulmont le 11 mars et Bondues (59) le 18 mars. Verdun est reporté au dimanche 25 mars.
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