St-Lô étalons : testage à la française
Conclusion d’un marathon normand qui userait prématurément les 3 ans selon les uns, permettrait de mieux les appréhender (comportement inclus), de mieux les caractériser pour mieux les recommander selon les autres, le testage monté (dix jours), comme l’atelier du saut monté lors du Championnat au « Meeting d’Automne de Saint-Lô, est une spécificité du stud-book Selle Français. « La tradition est de réunir ici les dix meilleurs du Championnat et d’ouvrir le testage à la suite du classement (32 chevaux dont dix déjà approuvés à 2 ans en 2017) en donnant la possibilité à un lot d’une cinquantaine de sujets de se présenter » explique Pascal Cadiou à la tête du Stud-Book Selle Français. « Dans tous les cas les participants invités au testage bénéficient de 5 cartes de saillie. Les éleveurs font l’effort de les présenter, ils pourront les faire travailler s’ils le souhaitent et ceux qui n’ont pas été retenus pourront évidemment candidater au stud-book SF à la Finale de Fontainebleau en 2019 ». Au soir du testage du 7 novembre la commission se réunissait pour débriefer. Le verdict définitif sera connu vers le 22 novembre. Ensuite, le catalogue du stud-book livrera les distingués « Très Prometteurs », « Espoirs », « A suivre » pour l’entrée dans la saison de monte 2019.



Sur le terrain



Cadre très approprié et désormais bien rôdé aux Ecuries de l’Olivier proches de Saint-Lô. C’est là que les cavaliers normands (ITV vidéo de Luc Couteaudier sur le site www.lecheval.fr) encadrés par Francis Mas et Serge Cornut, ont fait sauter les chevaux selon un schéma et des consignes appliquées à la lettre pour permettre aux « cavaliers experts » (Pénélope Leprévost, Thomas Carlille, Marc Dilasser, Nicolas Touzaint, Alexis Deroubaix...) d’annoter les évolutions. Globalement, le lot des étalons s’est avéré « assez homogène » témoignent les spécialistes, mais peu ont compilé brio, locomotion et tonicité, coup de garrot, dos soutenu. Quelques éleveurs ont laissé filer « Avec une utilisation débridée des étalons étrangers, peut-être atteint-on les limites d’un système qui privilégie le look pour satisfaire la demande amateurs mais dilue progressivement la force, l’envie, le coup de jarret qui caractérise le Selle Français ». Le sujet n’est pas anodin et pourrait progressivement faire prendre conscience aux éleveurs que tout mariage - fusse-t-il avec le fameux Cornet Obolensky - n’est pas synonyme de qualité....pour le moment du moins. En élevage 1+1 ne font pas toujours 2. Mais il est bien tôt pour prédire l’avenir de ces jeunes mâles dont certains se révéleront avec le travail, gagnant en équilibre, en rapidité d’exécution en qualité de mouvement et pourront développer leurs allures. En revanche on a noté de la discipline dans les rangs, des chevaux relâchés et bien entrés dans le moule. Ils sont prêts pour affronter les 4 ans du mois de mars 2019. « Il suffira d’entretenir la musculation, gérer les efforts et bien alterner entre période de récupération et monte pour les approuvés » souligne Serge Cornut qui faisait surtout travailler la locomotion.



Un Champion qui mérite



Et le Champion des 3 ans, Fibonacci de Lessac (Carinjo, Holsteiner, né chez Mathilde Vergeau) était cette fois encore sorti du lot. Bien au contrôle avec Alexandre Dufour le très plaisant fils de Carinjo, Holsteiner (mère par le pur sang Bright Silver) a encore fait preuve de présence et d’expression avant de monter le soir même dans le camion de son nouveau propriétaire, le Belge Joris Van Dijck dont le père Marcel achète des Selle Français et notamment des étalons en France et en Normandie «depuis cinquante ans» confie Joris.

D’autre sujets ont attiré l’oeil d’un public averti qui a remarqué le rebond et la bonne disponibilité de Forever Yellow (Ogrion des Champs, mère Socrate de Chivre) qui s’annonce comme un cheval de sport assez facile d’emploi, Flambusard d’Albain (Cornet Obolensky et une mère par Baloubet du Rouet) qui montre du respect sur les barres, Franc d’Helby (Gerfaut d’Helby x C Indoctro) très appliqué dans sa façon de faire.

Tous ces mâles travailleront-ils comme étalon? L’élevage du Cheval de Sport relève des circuits longs. Les candidats et approuvés 2018 conservent toutes leurs chances intactes pour se révéler dans le circuit SHF et au delà . L’effet environnement sera important mais le bon pli est pris. Leurs performances les feront travailler en tant que reproducteur au service du Selle Français et les éleveurs qui les utiliseront dès la sortie de l’hiver et au printemps 2019 prendront de l’avance. La jeune génétique mérite qu’on lui donne sa chance.



Trophée des éleveurs



La séquence étalons s’est terminée par un hommage rendus aux éleveurs dont les chevaux ont porté haut les couleurs du SF : Annick Chenu, Alexis Deroubaix et Bertrand Chambry pour la perf’ de Timon d’Aure à Tryon, Bernard Le Courtois pour Trésor Mail, Lucien Villotte pour Vinci de la Vigne, Philippe Mauban pour Poivre Vert, le crack cheval de voltige, Hubert Hosteau et Alexandra Francart pour Volnay du Boisdeville, Pierre Texier pour Pivoine des Touches, Patricia Planchat Bardon pour Qing du Briot, Kerstin Drevet pour l’élevage de Kerser.



Un coup de chapeau au Champardennais Hubert Hosteau qui après Volnay a fait naître Ginseng de Boisdeville (Mylord Carthago) cousin de Volnay, 4e des chevaux de 2 ans approuvés. Tout cela à partir de Copacabana (Jalisco) mère de nombreux chevaux très bien indicés, que lui a donné son ami Pélam’. Une belle histoire d’amitié qui dure et perdure.

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