St-Lô : un salon résistant aux tempêtes

Une hirondelle sans doute est passée, ou la colombe annonçant la fin du Déluge. Car il y eut grande affluence ; il ne fut pas toujours facile d'aborder les étalonniers et les stands.
Pas seulement des curieux, non; les éleveurs étaient bien présents et décidés à trouver le meilleur étalon pour leur jument. Il faut vraiment qu'ils aient l'espoir accroché au cœur pour persévérer dans des circonstances difficiles et tandis que les aides modestes dont ils bénéficiaient s'évaporent inexorablement.
Plus de cent trente étalons ont défilé pour les séduire au cours de ce Salon organisé par Laurent Vignaud. La plupart sont très beaux, d'un modèle fort harmonieux et la tête fine, souvent produits d'un croisement français/étranger. Toutefois, en recherchant le chic qui manque souvent au SF, les éleveurs sont attentifs à ne pas affaiblir les dessous.
Les célèbres Jaguar Mail, dont les produits s'épanouissent en complet, Arko III, Mozart des Hayettes, Hornet Rose, Epsom Gesmeray, Alligator Fontaine, à qui l'on doit la grande gagnante en CSIW Jalisca Solier, Kannan en clôture. Et beaucoup d'étoiles montantes. Le déjà brillant Ensor, par Clinton et Heartbraeker, comme UtrilloVDHeffick, bien connu et apprécié. Preuve que Clinton peut produire aussi des chevaux bien dans leur tête. On remarquait également On Ira Bois Margot, le frère de Kraque Boum. Norman Pré Noir, un puissant gris par Carthago. Rubis de Preuilly, heureux croisement de Diamant de Sémilly et du fameux Lord. Conrad, un cheval de grande taille, fils de Con Air. On retrouvait L'Arc de Triomphe et  ses fils : Quool, Champion des 5 ans, et déjà père d'une vice-championne, la magnifique Uzea de l'Etre, Quinoto Bois Margot, Quality Bois Margot. On retrouvait aussi les descendants de Quick Star : Quality Touch, Quartz Adelheid, différentesx générations qui montrent la persistance de ses qualités, cette formidable énergie, qui transparaît même dans l'immobilité.
Et puis, par deux fois, les regards se firent émerveillés, presque incrédules, lorsque, au cours de ce dimanche, sont apparus les miraculés : Fétiche du Pas ? nous conservons tous en mémoire l'image de ce terrible accident sur la francilienne- et le voici à dix-huit ans franchissant sans problème les obstacles. Et, un collier de fleurs autour de l'encolure, imposant sa stature au centre du manège, tandis que sur l'écran se revoyaient ses exploits, Diamant de Sémilly souleva l'admiration, dans un silence ému.
Oui, ce fut une belle manifestation, à l'organisation impeccable. On vit de nombreux étalons, « beaux », disaient les éleveurs, connus sur descendance, ou prometteurs et , semble-t-il , bien des saillies ont été vendues ; plusieurs éleveurs furent d'autant plus heureux que leur choix fut tiré au sort et qu'ils bénéficieront gratuitement d'étalons prestigieux tels que Quick Star ou Cassini II.

Madeleine Bertiaux-Legrand

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Echos optimistes

France Haras à St-Lô : signé
La Normandie veut rester en pointe de l'innovation en matière d'étalonnage. A St Lo, dimanche matin, Geneviève de Sainte Marie, directrice adjointe de France Haras avait réuni autour d'elle les responsables Trait, poneys, chevaux de sang (Jean-baptiste Thiébot) et Laurent Vignaud pour lancer les premières bases de ce que sera la future structure locale de France Haras. Yvon Chauvin, président de l'ANSF était également présent lors de la signature du document. Rien de concret pour le moment sinon une volonté commune d'agir dans ce nouveau cadre au service des éleveurs. Jean-Baptiste Thiébot s'est positionné en « gardien du temple » soucieux de préserver les intérêts des petits éleveurs qui doivent faire face à l'explosion des frais annexes lors de la mise à la reproduction des juments. La nature juridique (coopérative ou association) de la nouvelle structure n'est pas encore définie. Il y a du pain sur la planche...mais une réelle volonté d'entreprendre. A suivre.
A la tête de Cheval Normandie, Jean-Baptiste Thiébot vient de succèder à Jean Muris qui a souhaité prendre du champ pour raison de santé.
Jean-louis Lenoury vient lui aussi de prendre la présidence du corps des juges de l'ANSF, succèdant ainsi à Michel Gaspard.

Au Pin : une coopérative
La même démarche, quasiment au même moment a été entreprise au Pin où Philippe Martin, Président de l'ADEP  a réuni les grandes familles de l'élevage : chevaux de sport, courses, trait, poneys, ânes et le personnel concerné du Haras.
Autour du Haras du Pin, les éleveurs s'orientent vers la création d'une Coopérative qui présente beaucoup d'intérêts par rapport à une société ou association.
Dans l'esprit et le fonctionnement,  la coopérative semble l'outil capable de répondre aux différentes attentes afin de fédérer les éleveurs et donner une voix à chaque coopérateur. L'autre principe fort est la non discrimination entre les productions. De plus, une coopérative est ancrée dans un territoire et  bénéficie d'un régime fiscal intéressant.
La prochaine étape est donc le dépôt des statuts de la structure et son lancement officiel. A noter également la présence lors de cette soirée, de représentants nationaux et d'autres régions venus s'inspirer de cette initiative.

Show bien orchestré
Le salon des étalons de Saint-Lô, deuxième étape du Tour de France des étalons, a confirmé de belle manière sa réputation : cette année encore ce fut un véritable show, orchestré de main de maître par les Haras Nationaux. Horaires respectés à la seconde, piste majestueuse, allées plus larges, qualité des commentaires, qualité des performeurs. Une vraie vitrine de l'étalonnage français.

Une certaine spécificité
Nos élevages français sont des élevages familiaux ; derrière tant de savoir-faire se cache une tradition qui se transmet de génération en génération ; tandis que les petits-enfants jouent dans les travées, les parents maîtrisent les fougueux Seigneurs des lieux. Sous le ton commercial des commentaires percent fierté et une réelle émotion. Cette spécificité donne à ces salons une qualité très différente des grandes messes de nos voisins allemands et hollandais.

Prochaines Etapes du tour de France
Chazey-sur-Ain : le 6 mars.
St Etienne de Tulmont : le 13 mars
Poitiers : les 19 et 20 mars.

Optimisme retrouvé
Les avis des étalonniers ? 2011 est un bon cru; nous semblons loin de la morosité de 2010. Il y eut sans doute, il est vrai, un taux de fréquentation moindre. Non de la part des professionnels des pays voisins, mais des autres régions, même si les allées élargies pouvaient prêter à confusion. Cependant, l'optimisme régnait. Les étalonniers étaient unanimes : ce qu'ils ont pressenti à Châlons se confirme. Les visites aux écuries furent nombreuses. Nous semblons loin du malaise de 2010 à la même époque. Une certaine confiance semble poindre. Souhaitons qu'elle soit confirmée !
Quelques vedettes (cavaliers) internationales étaient également présentes: Alvarès Moya/Action Breaker, pour le haras de Couvains, Daniel Deusser/ Casquino et AD Untouchable (présenté off) pour Yoann Le Vot - Stalltops, aux côtés des internationaux français pour la plupart normands. Il y avait du beau monde, gage d'un show de qualité qui a forgé la réputation de St Lô. Beaucoup d'étrangers sur ce salon : Belges, Norvégiens, Allemands, Espagnols, Hollandais et des éleveurs français venus des six coins de l'hexagone.

20 ans d'élevage célébrés
La soirée du samedi eut lieu au manège de Denis Hubert, voisin du CPE. Notre confrère l'Eperon célébrait les vingt ans de son édition spéciale Elevage. Emmanuel Jeangirard, rédacteur en chef, retraça cette formidable aventure, autant pour les journalistes et les photographes, que pour ses héros : éleveurs, étalons, poulinières, en un mot l'histoire de vingt ans d'élevage en France. La soirée fut réussie comme le sont les soirées entre amis, et ils étaient nombreux : autour d'une excellente table, puis sur la piste de danse. Il n'y eut pas que des jeunes à s'élancer, il semble que le métier d'éleveur entretient la forme... Les flonflons ne s'éteignirent qu'au petit matin.
Ce Hors-série des 20 ans est remarquable dans ses analyses et dans son contenu. Cette anthologie de l'élevage est bien sûr à conserver. Bravo, confrères.

Eric et Diamant ovationnés
Diamant de Semilly fête ses 20 ans en 2011 : le « prince normand » (comme le dénommait Emmanuel Spinnewyn dans notre édition de mars 2010) fit une entrée majestueuse, dimanche midi, suivi des trois générations de la famille Levallois. Eric Levallois a retrouvé toute sa liberté de mouvements et fut applaudi chaleureusement par tout le public. Un silence respectueux a accueilli ses quelques mots sur ses souvenirs les plus marquants avec Diamant, qui l'a mené sur tant de podiums internationaux. Respect.
Grand moment de ferveur autour de la famille Levallois partagé par tout le public. « Merci pour cet hommage très émouvant à l'égard de ce fantastique cheval qu'est Diamant, s'exprimait un éleveur dans un mail à Sophie Levallois. Ce fut un moment magique comme seuls les chevaux et ceux qui les élèvent peuvent en créer ».
Arko III, étalon performer mythique, est disponible en semence fraîche au haras de Couvains jusqu'en avril.

Bienvenue au Haras des Brimbelles
Nouveaux venus dans la sphère des étalonniers, mais connus depuis de nombreuses années dans le monde de l'élevage et du CSO: Denis et Christel Schumacher du haras des Bimbelles à St Aubin-sur-Gaillon, dans l'Eure. François-Xavier Boudant est le pilote des chevaux : Paradis Latin (Heartbraeker), Candilio (Darco) Amadeus Z (Artos), Toulouse de Talma (Diamant de Semilly), pensionnaires étalons du haras. Denis Schumacher vient d'être élu président du Comité Régional d'equitation de Normandie et succède à Philippe Demaegt. Très impliqué dans la filière, Il est aussi président du Conseil des chevaux de Normandie. Originaire des Vosges, il a donné à son haras le nom local des délicieuses baies brunes des bois que sont les myrtilles, une spécialité très vosgienne. Nous aurons l'occasion de reparler de cette importante structure de Haute-Normandie.