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Stages FFE et SHF : l’ENE en ébullition

Après Simon Delestre, Pénélope Leprévost, Guillaume Foutrier, Stéphan Lafouge et Timothée Anciaume mi-décembre, l’ENE a accueilli mi-janvier au Pôle France six autres cavaliers sélectionnés par l’entraîneur national Gilles Bertran de Ballanda Photo 1 sur 4
: Philippe Rozier/Jadis de Toscane, Bruno Jazède/First de Sèvres, Jérôme Debas Montagnier/Idem de B’Neville, Jérôme Hurel/Sacramento, Inès de Ballanda/Kikouyou et Laurent Goffinet/Flipper d’Elle.

Les pilotes des 6 ans Elites de la dernière Grande Semaine de Fontainebleau étaient eux aussi conviés à l’ENE pour recevoir ce cadeau de la SHF : deux stages de deux jours avec le grand Albert Voorn et le maître écuyer de l’ENE Philippe Limousin, par ailleurs entraîneur national des juniors et jeunes cavaliers de dressage.

Pascal Henry, entraîneur national des poneys, a profité de cette effervescence pour greffer un stage de deux jours pour une quinzaine de coach poneys. « Gilles et moi avons le même discours, auquel tout le monde doit adhérer afin de suivre tous le même chemin. Il faut modeler nos cavaliers dans la bonne équitation dès le plus jeune âge. C’est pour cela que nous devons tous parler le même langage. Le premier jour lors d’un cours théorique, Gilles est ainsi venu conseiller et partager son expérience et sa ligne de conduite. Le lendemain, les coachs ont pu l’observer au travail avec les six cavaliers du Pôle France. Après le débriefing, ils m’ont tous dit que ce stage leur avait donné une motivation supplémentaire et une idée du travail à suivre. Je suis très satisfait car les cavaliers poneys sont les futurs jeunes cavaliers et senior de demain. »

G2B : « Mon rôle est d’être ici avec eux, dans le manège »

Du côté du stage de l’équipe de France, les élèves assidus ont travaillé sur le plat dans le manège, suivant en cadence les exercices de Serge Cornu. « C’est un dresseur formidable car il sait rester ouvert et comprend très bien les exigences du CSO », commente Stéphan Lafouge, venu comme Laurent Goffinet pour passer en tant que cavalier de haut niveau son instructorat.

Serge Cornu aime observer le fonctionnement du cheval et faire des exercices de gymnastique. Il travaille depuis neuf ans avec l’équipe du complet, et avait aussi suivi Gilles et Crocus Graverie l’année de leur victoire au championnat de France. « Le contact était bien passé, explique Serge, c’est pour cela que Gilles m’a proposé de travailler à nouveau avec lui. C’est un nouveau challenge pour moi. » Jérôme Hurel, Inès de Ballanda et Laurent Goffinet ont travaillé à ce moment-là leurs foulées, leurs positions et leurs actions jambes mains.

« Il faut aller chercher la limite, il faut savoir se faire mal de temps en temps et être rigoureux, explique pour sa part Gilles Bertran de Ballanda. Quand on est seul, on triche, on va dans la facilité. Il faut que le corps du cheval travaille réellement afin qu’il devienne un athlète. Avec un physique plus fabriqué, plus solide, on évitera aussi les problèmes de jambes. Certains cavaliers français ont peur d’abîmer le moral de leurs chevaux en leur demandant plus. Mais c’est en ne travaillant pas assez qu’ils les abîment, car leur physique n’est pas prêt pour les grosses échéances.

Mon rôle est d’être ici avec eux, dans le manège. De plus, ces stages instaurent un esprit d’équipe, ce dont nous avons besoin en France. Ces cavaliers n’ont pas d’échéances. Nous faisons aujourd’hui un travail de fond qui sera répété dans les mois à venir. Et si je les ai choisis, c’est qu’ils ont quelque chose à améliorer ou qu’ils se remettent en route, comme Laurent Goffinet qui a longtemps été arrêté l’an dernier. »

Entrent alors en piste Philippe Rozier, Bruno Jazède et Jérôme Debas Montagnier pour une séance d’enchaînement sur 80 cm.

Albert Voorn : « Une formidable initiative de la SHF »

Le cadeau offert par la SHF aux?6 ans Elites de Fontainebleau a été très apprécié par les cavaliers, qui ont pu travailler leurs chevaux et trouver des solutions à leurs problèmes. Triste constat néanmoins quand seulement trois cavaliers étaient au rendez-vous : Philippe Fréquelin, Cédric Delaunay et Olivier Perreau, qui en a profité en tant que cavalier de haut niveau pour passer son monitorat.

Philippe Fréquelin avait emmené sa Nina des Hayettes (Aiglon rouge), 6e à Fontainebleau et sans-faute dans la finale des ?6 ans de Lanaken mais avec un point de temps dépassé. Nina a fait forte impression auprès du maître écuyer Philippe Limousin : ?« Cette jument serait parfaite pour faire du dressage, elle est très souple et exécute tout ce qu’on lui demande. » Philippe compare la position du cavalier à celle des surfeurs et skieurs : « Tout est une question d’équilibre et de contrôle des glissades. Il faut être au-dessus de ses pieds, dresser ses jeunes chevaux avec un filet simple pas serré mais ajusté. »

Pendant que Philippe Fréquelin revoyait ses bases de dressage et comprenait que chaque exercice à une raison et un pourquoi, Cédric Delaunay et l’écuyer François Fontaine, profitant des places vides pour venir travailler, étaient en cours avec Albert Voorn.

Sacré Ecuyer d’honneur en 2003, Albert Voorn connaît très bien l’institution : « Je voulais monter en noir, mais ils n’ont jamais accepté. J’ai commencé les stages en France par l’intermédiaire de Frédérique Butet. Cela faisait cinq ans que je n’étais pas venu donner des stages à l’ENE car mes stages coûtent très cher (1 000 € la journée). J’en donne depuis douze ans mais je coach rarement les professionnels. Je travaille avec 90 % de niveau très bas et 10 % des gens qui ont un bon niveau. Je trouve que cette initiative de la SHF est formidable. » A 52 ans, Albert Voorn n’a aujourd’hui plus qu’un rêve : gagner une Coupe des Nations avec son fils Vincent.

Du petit manège du Pôle France au grand manège de l’ENE, on entend souvent la même chose : il faut être le plus juste possible et relâcher quand il faut. « Moi je ne fais pas travailler le cheval, poursuit Albert avec son accent hollandais. Je fais travailler la position du cavalier. Car quand elle est exacte, le reste suit. L’équitation est le seul sport où l’on peut être complètement faux et réussir. Le problème général des cavaliers, c’est la pression qu’ils mettent sur les chevaux et les actions contradictoires qu’ils font en même temps. Il faut différencier les actions jambes mains. »

Le travail à la longe pour les jeunes chevaux est lui aussi primordial. Tant qu’ils ne sont pas parfaitement dressés à la longe, cela ne sert à rien de les monter. ?« Les chevaux français sont connus pour avoir de mauvaises bouches car les cavaliers montent dessus sans bien les dresser auparavant à la longe, conclut le rigoureux Albert. Le moment qui doit fatiguer le plus les cavaliers, c’est l’échauffement de leur cheval. Quand ils montent dessus, ils doivent être certains que leurs chevaux sont presque fatigués afin d’éviter de tirer dans sa bouche pour aller contre sa fraîcheur. »

Ces apprentissage ont été unanimement appréciés : « J’aime beaucoup sa technique, précise Cédric Delaunay. Alors quand je reviendrai en février, j’espère qu’il me donnera de nouveaux conseils. Cela signifiera que j’ai bien analysé et travaillé sa méthode. »

Jennifer Delaunay

Stages SHF : retour des 6 ans les 12 et 13 février, toujours avec Philippe Limousin et Albert Voorn. Pour les 5 ans, ce sera les 29 et 30 janvier puis les 5 et 6 mars avec Fabien Godelle et Albert Voorn. Les 4 ans, avec Fabien Godelle et Daniel Biancamaria, sont venus les 9 et 10 janvier et reviendront les 6 et 7 février.

17/01/2008

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