SUPER MARCO !

Le chef d'équipe Henk Nooren n'a jamais hésité à envoyer Dilasser et son hongre de 12 ans Arioto du Gevres au combat. Il s'est d'ailleurs douté qu'il en serait ainsi à mesure que la compétition progressait.

 

"Tout était si serré et est resté si serré, personne ne restait en tête au deuxième tour, c'était donc très excitant. Déjà à la moitié du deuxième tour, je disais au palefrenier de Marc "ça sent le barrage !".

 

 

Un bilan de huit fautes

 

C'est l'Allemagne et le Brésil qui se sont retrouvés dans l'épreuve de force avec les futurs vainqueurs lorsque les trois équipes ont terminé les deux premiers tours avec un score de huit fautes. La Belgique, l'Irlande et les hôtes de la Grande-Bretagne ont chacun commis 12 fautes et n'ont été séparés que par le temps en prenant les quatrième, cinquième et sixième places. L'équipe de Suède a connu une journée difficile et n'a jamais été une menace, terminant septième avec un gros score de 36.

 

Les Brésiliens, qui ont remporté une victoire historique sur le site britannique en 2017, se sont retrouvés au cœur de l'action grâce à un superbe double sans-faute de leur partenaire d'ouverture, Joao Victor Castro, dont le fabuleux Dispo Cece (Tornesh né chez Christophe Choain et débuté par Florian Noël), âgé de neuf ans, sautait avec tant d'enthousiasme qu'il a failli « déculasser » son cavalier à plusieurs reprises lors du premier tour.

 

Luiz Felipe Cortizo Gonçalves de Azevedo Filho et Hermes van de Vrombautshoeve ont commis leur seule erreur de la journée en abaissant l'influent vertical Longines à l’obstacle 10 lors de leur première sortie, tandis que le Harwich VDL de Marlon Modolo Zanotelli a touché le premier élément de la triple combinaison en 4, puis renversé le 12.

 

C'est cependant le cavalier de seconde ligne Francisco Jose Mesquita Musa et sa belle jument alezane Alea Marathon, qui ont commis une seule erreur dans les deux tours, que le chef d'équipe Pedro Paulo Lacerda a sélectionné pour le barrage.

 

L’option Dilasser

 

Otto Becker a quant à lui opté pour Tobias Meyer et Greatest Boy H qui ont été parfaits toute la journée. Le légendaire Ludger Beerbaum, qui avait annoncé sa retraite de la compétition par équipe il y a six ans, a fait un retour bienvenu au rendez-vous britannique en réalisant un sans-faute et quatre fautes alors que l'Allemand et sa jument grise Mila étaient à l'avant-garde, tandis que Marcus Ehning et A La Carte NRW ont fauté en 6 lors de leur première sortie sur la piste emblématique d'Hickstead avant de réaliser un brillant sans-faute au deuxième tour. Philip Weishaupt s'est retiré avec Asathir après avoir fauté sur le 5 dans le premier tour. L'histoire aurait pu être différente s'il avait pu rester sans faute au deuxième tour, car cela aurait laissé l'équipe d'Allemagne vainqueur avec seulement quatre fautes au tableau. Mais une erreur à l'avant-dernier oxer a fait passer le score allemand à huit.

 

Les Français partageaient la tête avec eux à mi-parcours avec seulement quatre fautes au tableau après des sans-faute de Dilasser et des ouvreurs de l'équipe Olivier Robert/Vivaldi des Meneaux. Edward Levy avec Uno de Cerisy s'est effondré dans le premier tour avec 16 pts, Kevin Staut et Visconti du Telman ont touché les fameuses planches d'Hickstead en N° 9. 

 

Mais ils n'en ont ajouté que quatre de plus grâce à Olivier dans le deuxième round, alors que Levy s'est racheté avec un beau sans faute et que Staut était également sans faute. Pendant ce temps, Dilasser fautait lors de sa deuxième tentative.

 

Il semblait être un candidat improbable pour le barrage, mais pas dans l'esprit des Français. "J'ai beaucoup parlé avec Kevin et nous étions tous deux d'accord pour que ce soit lui", a déclaré Nooren après coup. Et il est évident que tous deux savaient exactement ce qu'ils faisaient.

 

Comme une fusée

 

Le Brésilien Mesquita Musa, premier du barrage, a laissé la porte grande ouverte en fautant sur le 2, mais Meyer s'est réjoui après avoir franchi l'arrivée sans toucher une barre en 42,89 secondes. Dernier à partir, Dilasser, pas du tout intimidé, juste rempli de détermination pour se rattraper de son parcours du second tour, et il a réussi. Parti comme une fusée, il a sauté les deux derniers oxers de la nouvelle piste sinueuse à un angle aigu et a couru ventre à terre jusqu'au dernier.

 

« J’étais trop confiant sur le 2^ème tour explique Marco et nous n'avons pas eu le meilleur galop et la meilleure tension. C'est un petit cheval et il faut monter comme si on allait à la guerre ! Il n'a pas senti le feu, et comme moi, il est meilleur quand il est sous pression ! »

 

Et en parlant du courageux Arioto du Gevres, il a déclaré : "son propriétaire est son éleveur et c'est une famille super sympa. Il a gagné le Grand Prix 4 étoiles de Gorla Minore (ITA) et il y a dix jours il a été sans-faute dans le Grand Prix de Falsterbo (SWE). L'année dernière, il a sauté double sans-faute à Aix-la-Chapelle, à Rome (ITA) et à la Finale Longines de Barcelone (ESP). C'est donc un cheval fantastique et très intelligent, même s'il ne veut jamais travailler à la maison !" 

 

Edward Levy s’est déclaré très déçu après son premier tour "mais l'équipe m'a vraiment motivé donc je suis resté concentré pour le deuxième tour et mon cheval est très généreux. La Coupe des Nations est magique avec deux tours", a-t-il souligné.

 

« Quand Henk m'a dit que je pouvais venir à Hickstead, j'étais trop heureux. C'était un super jour pour nous. J'ai fait de mon mieux et quand j'ai sauté le dernier obstacle, tous mes amis criaient, alors je savais que j'avais réussi ! C'est magique... gagner la Coupe des Nations ici est un rêve pour n'importe quel cavalier" a déclaré Olivier Robert.

 

Le résultat d'aujourd'hui fait passer la France de la sixième à la quatrième place et l'Allemagne en pole position du classement de la Division 1 de la Ligue européenne, avec une dernière étape à disputer.

 

Seules les sept meilleures nations se qualifieront pour la finale de la Longines FEI Jumping Nations Cup™ en octobre, qui offre non seulement l'un des titres les plus prestigieux de ce sport, mais aussi une seule opportunité de qualification pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Il y a donc beaucoup à jouer lorsque la Royal Dublin Society ouvrira ses portes dans la capitale irlandaise dans trois semaines.

 

Louise Parkes

 

 

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