Tartas : la résurrection

du feu et renouveau des forces vives de la discipline avec nombre de chevaux de 8 ans et de jeunes cavaliers qui faisaient leurs premières armes à ce niveau. Il n’empêche, c’est un vieux de la vieille qui s’est imposé. Le fantastique mais fragile Galan de Sauvagère renouait avec la compétition après 1 an et demi d’interruption suite à l’accident dont il avait été victime à Hong Kong. A 16 ans, le complice de Nicolas Touzaint n’a rien perdu de sa superbe. Devant le jury de dressage, il prenait l’avantage à près de 2 % devant Lesbos son compagnon d’écurie. Ils étaient suivis de Donatien Schauly qui comptait bien remporter les 800 € du nouveau challenge réservé aux jeunes de moins de 26 ans avec Ocarina de Chanois. Ce fils de l’anglo-arabe Fango in Blue, né en Lorraine, courait pour la première fois à ce niveau après une 6e place au dernier mondial des 7 ans du Lion d’Angers. Quant à Jean Lou Bigot, il pouvait nourrir des espoirs de podium avec un Lotus de Gobaude dont c’était également le retour après une longue convalescence. Le CSO ne devait pas changer la donne en tête du classement. Malgré un vertical sur bidet qui en a surpris plus d’un, 1/3 des concurrents terminait cette seconde phase sans plus de pénalité. Le cross n’allait pas être beaucoup plus sélectif. Laurent Bousquet avait souhaité un parcours plus gros que technique pour cette rentrée sportive et, un mal pour un bien, les désastres de la tempête ont permis de créer de nouvelles allées autorisant un tracé plus galopant. De fait, il y a eut plus de couples sans pénalité que de coutume à Tartas. Nombreux sont ceux qui ont respecté le temps imparti de 6’05’’. Galan montrait qu’il n’a rien perdu de sa belle galopade et ne concédait que deux secondes. La victoire était acquise propulsant par la même occasion l’écurie DC Production que Nicolas Touzaint forme avec Eric Vigeanel en tête du classement du Grand National qu’une vingtaine d’écuries se dispute. Les quatre premiers du dressage restaient dans le même ordre au classement final. Dans ce tableau idyllique on notera quelques déceptions comme la méforme passagère de Fabrice Lucas, Eric Vigeanel qui ne classait aucun de ses trois chevaux ou encore la poisse de Pascal Leroy qui était éliminé sur le CSO pour erreur de parcours et qui devait jeter l’éponge avant le cross avec Glenburny du Léou à cause d’une allergie à la litière landaise. La seconde étape du Grand National aura lieu à Saumur du 2 au 4 avril pour compenser la défection du CICO de Fontainebleau.

Débriefing avec Laurent Bousquet

Avec la présence de Thierry Touzaint qui continue à coacher quelques cavaliers dont son neveu, on aurait pu croire à une direction bicéphale du complet français mais Laurent Bousquet est bien aux rênes de la discipline. S’il souhaite favoriser l’émergence d’entraîneurs privés, il n’entend pas partager le rôle de sélectionneur. Pour lui, « Tartas a été une super épreuve dans la continuité du travail effectué pendant l’hiver. J’ai voulu une rentrée en douceur avec la reprise de dressage 3* au lieu de 4* et un parcours de cross fluide. Je tiens d’ailleurs à féliciter l’équipe de Ous Pins qui a fait un sacré travail de préparation. On a assisté à une belle rentrée de Galan de Sauvagère. Ce cheval-là quand il est bien, on sait ce qu’il peut faire. Les couples qui se sont illustrés en 2009 sont déjà prêts, ils ont eu une bonne préparation physique malgré les conditions météo exécrables de cet hiver. Les couples que j’ai retenus pour participer en CCI**** cette année sont en forme (Lexington : Lionel Guyon/Métisse de Lalou, Karim Laghouag/Havenir d’Azac, Stanislas de Zuchowicz/Quirinal de la Bastide et Régis Prud’hon/Debiut; Badminton : Jean Teulère/Matelot du Grand  Val, Pascal Leroy Minos de Petra, Benjamin Massié/Haston d’Elpégère, Erwan Le Roux/Fidji de Magne, Jean-Luc Goerens/Marichope de Marast et Manon Fournier/Ilot du Grand Val ; Luhmühlen :Eddy Sans/Mayland de Brunel, Gwendolen Fer/Leria du Ter et Eric Vigeanel/Maranello). La prestation de Lotus de Gobaude est une bonne nouvelle car on sait que Jean Lou sait y faire quand il a un bon cheval sous la selle. Chez les jeunes, il y a un vrai potentiel, on va pouvoir faire une bonne équipe pour aller à Bramham (le CCI*** pour les moins de 25 ans NDLR). » Il parle de Donatien Schauly mais aussi de Maxime Livio, Gwendolen Fer, Maxime Debost, Martin Denisot, Pauline Mercadier ou encore d’Astier Nicolas qui remportait la Pro 1 organisée conjointement.
Guillaume Grégoire