Tempo de Paban : le coup de cœur de Carmen
Tempo est né sur le sol de Paban (31) dans une famille qui aime les chevaux. Pour Carmen, ce sont les chevaux de sport, pour son mari, ce sont les anglos de courses. Les deux orientations se rejoignent sur une ligne précise, parfois aléatoire : celle de l’excellence. Le fleuron en anglo de course fut un fils de Benevolo de Paban, Paban de France, surnommé le « Frankel des anglos » (le plus riche PS de tous les temps), invaincu lors de ses dix premières sorties.



La souche basse des Paban de sport est celle d’Olga (aacr) x Djanor (psar) x Nifanor (aa), petite fille de l’ancêtre Nadine (aa) x Ouergha (aa). Une souche dont est issue une pléiade de bons chevaux siglés anglo et SF. On y trouve entre autres Vassily de Lassos (Jaguar Mail) performer en CCE sous la selle de Thomas Carlile, Pidam de Paban SF (iso 163) x Quidam de Revel, grande gagnante sous la selle de Marie Demonte avec laquelle elle fut championne de France, mère de Bidame de Paban poulinière à l’élevage du Fleuve, Othello de Paban SF (Fétiche du Pas), Pronto et Uria de Paban SF x (Quidam), Balco de Paban SF (Epsom Gesmeray).



Carmen, éleveuse atypique, croise au gré de ses coups de cœur pour les étalons. Lamm de Fétan lui plaît à Bordeaux : elle obtient Arco (iso 155) avec Huckleberry. Même scénario avec Jarnac qu’elle croise à la même Huckleberry (Quatar du Plape), la jument anglo que sa fille Marie-Laure montait en concours. Ainsi nait Tempo de Paban. Comme tous les Paban, le petit alezan grandit sur les herbages de Jérôme Berges. Il a un physique ingrat…et faillit être vendu à 2 ans. Il est très tôt confié à Marie et Olivier, qui l’ayant vu sauter en liberté, se ravisent et décident de le garder. Marie s’occupe de son éducation : pré-débourrage, débourrage et premiers sauts en concours. Le petit cheval (1,60 m) étonne son monde.



Olivier se souvient.

« Le cheval a montré tout de suite des aptitudes assez formidables dans le saut alors que, au modèle, il ne ressemblait pas à grand-chose. Sa tonicité était remarquable. J’en ai fait l’acquisition à 4 ans. Marie le montait dans sa saison de 4 ans mais on a fait très, très peu de concours parce qu’il sautait vraiment très au-dessus des obstacles. Et encore maintenant. Donc on a pris notre temps et j’ai commencé à le monter dans son année de 5 ans. Le cheval montrait des choses tout à fait extraordinaires. Quelqu’un s’est mis avec nous pour en faire l’acquisition pour le sport. On a eu une aventure un petit peu délicate par moment parce que le cheval avait quand même beaucoup de tempérament et sautait très mal le bleu. Tout cela s’est considérablement amélioré avec le temps. Ce passage là est totalement oublié.

Je le fais sauter sur le sable uniquement. Cette décision a été prise en vue des Championnats d’Europe éventuellement. Avant la finale Coupe du Monde ce n’était pas du tout dans mon plan. Le cheval a montré des choses sensationnelles lors de stages dernièrement et à partir de là on a décidé de le faire sauter uniquement sur le sable pour lui faire passer les rivières correctement ».



Fait pour le grand sport



« Il est fait pour le très grand sport, il a déjà fait la finale Coupe du Monde de façon merveilleuse. Il est classé dans 5 des 6 Grand Prix Coupe du Monde qu’il a sautés cet hiver, oui ça tient la route ».



J’aimes les Anglos



« J’aime les Anglos, je vis en Anglo-Arabie depuis que je suis jeune donc fatalement j’imagine que le lien que j’ai avec les Anglos tourne autour du fait qu’on les élève autour de chez moi. J’aime leur comportement en général, leur tonicité, j’ai un attrait important pour cette race-là . A la différence des Selle Français, on ne peut pas les juger sur le modèle. Si vous vous promenez au paddock avec Tempo ou Quenelle du Py, ma jument de tête il y a encore 1 an et demi, ce n’est pas sur le modèle qu’ils se font remarquer mais ils ont quelque chose d’assez spontané et d’assez exceptionnel à mon goût. Pour peu qu’ils aient les moyens, ils deviennent des chevaux extraordinaires ».



Olivier avait très vite détecté le potentiel du cheval et lui préconisait une carrière dans le grand sport. C’est fait et il intègre le groupe 1 fédéral. Il termine 13e de la finale de Coupe du monde de Göteborg en février, seul des deux cavaliers tricolores à décrocher son billet pour l’ultime épreuve après un 4 points en 1re manche, 0+4 en 2e manche et 7e place., 13e après les deux manches de la finale.



Sa réaction après cette épreuve au sommet : « J’avais une envie terrible de finir dans le Top 8 donc mon objectif n’est pas atteint mais j’ai appris énormément de choses durant ces quelques jours. C’était mon premier championnat avec Tempo et il a montré que physiquement il était prêt. Dans la première manche dimanche, ce n’est pas une défaillance technique mais je me suis débarrassé de mon parcours. J’aurais dû le monter obstacle par obstacle comme je le monte habituellement. On a su réagir dans la deuxième manche. C’est un petit échec mais au final il y a beaucoup de positif qui devrait me servir pour la suite. »



Pour Thierry Pomel, le sélectionneur de l’équipe de France : « On retient quand même sa belle prestation de vendredi et son dernier parcours où il a bien fini. »



Au CSIO 5* de Sopot (POL), Olivier et Tempo ont réalisé le seul double sans-faute de l’équipe de France, 3e place sur le poduim.



Palmarès dans les GP 5*



2016 : 6e à Madrid

2017 : 4e à Zurich, 9ème à la Corogne.

2018 : 1er à Bâle, 5ème à Paris, 4e à Windsor, 5e à Helzinki, 10e à Equita Lyon, 5e à La Corogne.

2019 : Classé à Leipzig, à Bâle et Göteborg.

Près de 130 000 € de gains à ce jour



Texte et photo Etienne Robert
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