Testage des jeunes étalons : une réussite totale

d’observation, de concentration et de sérieux. Second round le 23 janvier aux Bréviaires

Cavaliers, éleveurs et étalonniers ont joué dans le même registre au Centre de promotion de l’élevage (CPE) et la satisfaction était générale au soir de ces deux jours d’évaluation. Yvon Chauvin pouvait se féliciter de la mise en oeuvre de cette initiative. La collaboration ANSF - Acsof a joué à plein et les quatre cavaliers experts - Eric Navet, Jacques Bonnet, Christian Hermon et Bruno Rocuet - ont montré une grande disponibilité et un engagement total. Associée à ce testage, la FFE avait missionné Laurent Elias, un fin connaisseur du haut niveau et de la détection des jeunes talents, cavaliers et chevaux.

Enfin, cerise sur le gâteau, une session de formation des juges se tenait en même temps sous la houlette de Michel Gaspard (lire page suivante). Les experts en modèle et allures ont pu ainsi mesurer l’intérêt de ce testage et échanger en toute liberté et à bâtons rompus avec les cavaliers. Riche confrontation des connaissances et des idées pour la recherche d’un standard du Selle Français.

Pas de préparation spéciale

Bien dans leur tête. C’est la constatation de Nicolas Blondeau. Chacun des seize étalons accueillis dans les boxes du HN de Saint-Lô a été examiné pendant trois quarts d’heure par l’expert comportementaliste. Incurvation, flexion, traction : les tests au box ont donné satisfaction à l’expert de Saumur. Il observe que, d’une manière générale, de très gros progrès ont été réalisés dans l’éducation des jeunes chevaux. « Le caractère évolue dans le bon sens. Quand on dit d’un cheval qu’il a du caractère, c’est un point positif du tempérament. Cela ne veut pas dire caractériel. »

Seize étalons sur les 22 approuvés en octobre étaient présents. Les absents ont manifestement eu tort mais pourront se rattraper le 23 janvier aux Bréviaires. Rodolphe Bonnet justifie la non participation de Quool du Bois Margot par une volonté de ne pas imposer au cheval une nouvelle série de sauts alors que dans sa saison il en a effectué une centaine. D’autres par une insuffisance de préparation alors que les chevaux étaient au pré depuis octobre.

Reste que le travail demandé à cette occasion est très léger et ne demande pas de préparation particulière. Les chevaux sont observés sur le plat et dans leurs gestes techniques. L’attitude du cavalier est elle aussi observée et les commentaires apportés par les experts auront des effets bénéfiques.

Pascal Lecomte, qui hésitait a faire le déplacement en raison de l’éloignement (du Nord à Saint-Lô) et des frais engendrés, n’a finalement pas regretté son voyage avec Quir Royal Linière (Royal Feu) : ?« Une très bonne initiative, pleine d’enseignements », concluait-il après son deuxième passage.

1/3 des chevaux irréprochables

Le premier jour, les cavaliers ont opéré par binôme observant les chevaux par lot de deux ou trois. Au menu de la séance de 45 mn : détente en longe ou montée, évolution aux trois allures sur le plat, petit parcours technique sur croisillon, droits et oxer encadrés. Confrontations des observations des experts et dialogue avec le cavalier et l’éleveur.

Le second jour, même programme, mais individuel cette fois, sous le regard des quatre experts et de Laurent Elias.

La grille élaborée par les cavaliers, outre le comportement, porte sur la locomotion (amplitude, élasticité, rebond), l’équilibre, la technique du saut monté (frappe, coup de jarret, garrot, passage des postérieurs, force, couverture), la disponibilité (bouche, perméabilité aux aides), la réactivité (sang, respect), la capacité d’apprentissage.

La nécessité d’un tel testage est vite apparue comme indispensable puisque, de l’avis des experts, seulement un tiers des chevaux répondait totalement aux critères retenus. L’observation sous la selle, apparue pour la première fois aux JSF d’octobre, va donc devenir incontournable.

L’objectif de cette série de testages est clairement indiqué par le président de l’ANSF : ?« Ces appréciations seront publiées et permettront aux éleveurs de disposer d’éléments supplémentaires pour réaliser les croisements raisonnés en fonction des caractéristiques de leurs juments ».

Etienne Robert