Triplé australien à Jardy

D'ailleurs l'Australien prenait les trois premières places du classement au dressage. Comme souvent en ces temps de sols gorgés d'eau, le cross a eu une influence accrue sur le classement. Sur les 37 partants, deux ont abandonné et 5 ont été éliminés, dont Maxime Livio et Jaipur II qui étaient en quatrième position après le dressage. Les ¾ des couples n'ont pas respecté le temps optimal de 6'04''. En tête rien ne bougeait confirmant la mainmise de Clayton Fredericks sur la compétition. Le difficile CSO allait faire également son Å“uvre avec seulement cinq sans-faute. Be My Guest, le premier cheval de Fredericks, commençait par un refus et sortait de piste avec 25 points de pénalité. Ses deux autres partenaires renversaient deux obstacles chacun mais l'avance était telle que la victoire était acquise pour Bendigo. Le fils de Contender a selon son cavalier perdu sa concentration dans la dernière ligne. Premier donc mais également troisième avec Walterstown le récent vainqueur du CIC3* de Burnham Market. Au final le podium a consacré aux deux premières place les mêmes couples Australiens qu'au dernier CCI3* de Saumur puisque c'est Bill Levett et One Two Many qui finissaient seconds. Kitty King et Zidante, la championne du Monde des chevaux de 7 ans se frottait pour la première fois à ce niveau avec aisance et bonheur en prenant la quatrième place. Du côté français, ce sont les victimes de l'annulation de Badminton qui ont réussi à Jardy. Eddy Sans et Mayland de Brunel signaient la meilleure performance tricolore à la cinquième place notamment grâce à des progrès tangibles sur le plat. « Le couple répète les bons résultats, c'est très encourageant Â», confiait l'entraîneur national. Régis Prud'hon et Debiut, double sans-faute sont quant à eux 7èmes devant Didier Dhennin et Encore une Médaille, auteurs d'une très belle remontée puisqu'ils n'étaient qu'en 30e position après le dressage. C'est la jeune Laurene Blin Delamare qui fermait la marche du classement à la dixième place en restant également sur un score vierge après un dressage peu glorieux avec Marco des Vaux. Si les Australiens ont magnifiquement tiré leur épingle du jeu à Jardy, Clayton Fredericks estime que son équipe sera moins bien armée à Londres qu'aux JO de Pékin où elle conquérait la médaille d'argent. Pour lui, ils seront en position d'outsiders mais ils seront bien présents. Dans les autres épreuves, la bonne nouvelle est arrivée avec la victoire de Rodolphe Scherer et Makara de Montiege dans le CCI2*. Après bien des vicissitudes le couple semble revenir à son meilleur niveau. Un autre couple des championnats d'Europe de Fontainebleau, les locaux Geoffroy Soullez et Madiran du Liot*HN, renouait avec la compétition en prenant la seconde position du CIC*. Autre retour attendu, celui de Petrus de la Triballe que Mathieu Lemoine avait engagé dans le CIC1* où il se classe quatrième d'une épreuve dominée par Jean-Lou Bigot. Le présélectionné olympique finissait premier avec Lotus de Gobaude et quatrième avec Johara de Petra*HN.

Visite du site olympique

A l'issue du Master Pro de Pompadour, dix cavaliers de la longue liste de CCE ont fait un séjour express à Londres pour découvrir le site des prochains jeux olympiques. Accompagnés de Laurent Bousquet et de son adjoint chargé du dressage Jean-Pierre Blanco ils ont pris l'Eurostar pour une escapade «dans un esprit d'équipe détendu», selon les mots du sélectionneur. Ils ont pu se familiariser avec le site de Greenwich et les différentes aires d'évolution même si beaucoup, notamment la carrière principale, sont encore en travaux. « Pour moi c'était l'occasion de mettre les cavaliers dans l'ambiance, de bien visualiser le site et ses spécificités. C'est du temps de gagné car quand on arrive sur un nouveau concours, il y a toujours une journée d'acclimatation.» Il n'y a bien sûr pas encore d'obstacle mais disposant du plan du futur cross, les cavaliers ont pu faire une reconnaissance du tracé au milieu des promeneurs londoniens. « Le peu d'espace, le dénivelé et la sinuosité fait que ce cross ne ressemblera à rien de connu. Le départ se fera sur les hauteurs près de l'observatoire. Le tracé fait 5 700 m, après environ
1 000 m de piste plate ça commence à monter et à descendre sur à peu près 3 500 m. Puis on retourne vers le haut du parc en faux plat. Les 1 500 derniers mètre sont sur le plat mais très sinueux. Alors bien sûr, l'implantation des obstacles peut tout changer, mais on peut envisager qu'on devra partir assez vite puis gérer au mieux en essayant de perdre le moins de temps possible et tenter de se rapprocher du temps idéal en fin de parcours en fonction de l'état de fraîcheur des chevaux. Â» La découverte a aussi concerné les logements. Des maisons ont été louées à un jet de pierre de là : « De nos fenêtres on pourra voir quelques obstacles de cross Â». Bref, de quoi permettre aux cavaliers présélectionnés de se projeter dans un avenir qui ne concernera pourtant que la moitié d'entre eux.