Un prix Pégase 2014 hors des sentiers battus
Toutefois, Louis Meunier a lu Les cavaliers de Joseph Kessel et il ne se rend pas en Afghanistan sans être habité par un rêve : devenir « tchopendoz » (joueur de buzkashi), participer à ce jeu qui met aux prises deux équipes de cavaliers qui s'arrachent, souvent avec une violence extrême, la dépouille d'une chèvre. Certes, Louis Meunier n'est pas le seul cavalier que le roman de Kessel ait fait rêver. En revanche, l'auteur est sans doute l'un des rares Français a aller jusqu'au bout de son ambition. Durant quatre ans, il a tout fait pour devenir tchopendoz et participer, aux côtés de cavaliers afghans rompus à l'exercice, à ce jeu violent qui exige des joueurs et de leur monture habileté, force, rapidité, courage et résistance.
A travers ce livre on découvre, bien sur, le cheval afghan – celui que le jeune étranger aimerait se procurer pour jouer enfin avec les mêmes chances que ses concurrents – mais aussi une façon de vivre et de travailler avec les chevaux, de les élever, les dresser et de les vendre. C'est un pays, une société avec ses valeurs, ses traditions, sa générosité mais aussi sa dureté que l'auteur nous fait découvrir au fil de son aventure. Pour Louis Meunier, ces quatre années semblent essentielles, charnières. Elles le mènent de la jeunesse à l'âge adulte, accompagné dans ce périple par celle qui va devenir la compagne de sa vie et la mère de ses enfants.
Nous sommes loin, me direz-vous, de l'équitation de tradition française ! Pourtant, s'éloignant ainsi des chemins habituels, le prix Pégase n'a jamais aussi bien rendu compte de l'extraordinaire diversité du cheval, ni mieux célébré la richesse infinie des rôles que cet animal hors du commun occupe auprès des hommes.
Claire Veillères
1 Editions Kero, 2014
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