Une verve truculente qui fait mouche
Derrière ce titre concis, se cache l'un des meilleurs livres équestres qu'il m'ait été donné de déguster. Le genre d'ouvrages où vous vous retrouvez en train de pleurer de rire toute seule, pour peu que les us et coutumes du tout petit monde équestre vous soient un tant soi peu familières.
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Ainsi, l'épopée plus vraie que nature d'un séjour boueux et harassant à Labeu Tmovron, la seule compétition multi multi-épreuves qui permette à votre enfant de remporter le titre prestigieux de champion de France, avec au moins 150 autres heureux lauréats. Ou le stage chez Ysabel Label, du centre équestre des Bruyères, qui démarre péniblement à 10h30 du matin, même si vous êtes arrivé à 8 heures afin de balayer les écuries, le seul vrai sésame pour passer les fameux galops.
Qu'il s'agisse de l'achat du merveilleux cheval forcément « polyvalent » ou d'une exploration du énième salon du cheval – et tous ceux qui connaissent comprendront pourquoi l'auteur a préféré le rebaptiser ça-long - ou encore des nouveaux maîtres de l'équitation marketologique (1% d'éthologie, 99 % de marketing), la verve truculente de l'impitoyable Marion Scali fait mouche à chaque phrase, dans ce petit ouvrage qui rassemble quelques-unes de ses chroniques publiées dans Cheval Pratique.
Qu'on se rassure : bien qu'elle se sente obligée, après tant de sacrilèges, de mettre en scène sa propre disparition, notre journaliste équestre aussi reconnue que redoutée continuera de sévir : personne ne pourra empêcher une telle flingueuse de remettre à l'heure, d'une façon formidablement roborative, les pendules de la prétendue « nouvelle équitation ».
Sylvie Brunel
En équitation LE PROBLEME ce n'est pas le cheval, C'EST LE CAVALIER - Marion Scali - Editions Favre, collection Caracole, 2012, 144 pages, 14 euros
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