Ventes : maussades
Elle avait tout pour plaire, cette vente du Mans destinée aux amateurs. Bien organisée, bien pensée, elle aurait pu si... Mais avec une centaine de chevaux proposés, le compte n’ y est pas et Philippe Rossi s’est heurté à l’hésitation des vendeurs qui se sont décidés trop tardivement à inscrire leurs chevaux qui de ce fait ne figuraient pas au catalogue. Bilan au soir du 29 septembre : sur 94 chevaux présentés, 10 ont été vendus ferme et 16 étaient en négociation. « Ambiance confidentielle, dira Philippe Rossi, bonne animation, pas mal d’essais mais peu de monde. Notre mérite est d’avoir essayé et nous avons montré une fois de plus que l’on pouvait travailler ensemble. Il va falloir analyser tout ça. 2013 est une année expérimentale. Il nous faudra trouver une bonne date correspondant à un événement international chez nous. Pas simple mais nous trouverons. A ceux qui disent que ça coûte trop cher, je réponds que faire d’autre ? Cet argent là est spécifiquement destiné à ce genre d’opération, il faut l’utiliser du mieux possible ».
Le même dimanche, la SHR de la Gaubretière en Vendée proposait sa traditionnelle vente de 3 ans. Peu de transactions là aussi avec pourtant un bon lot de 3 ans issus des sélections pour le régional de La Baule. En particulier Albion (Nouméa d’Auzay) titulaire du premier trophée LA.
Au-delà de ce constat, c’est l’acte d’élever qui se retrouve mis en cause. « Pourquoi faire naître ? », s’interroge un éleveur. « Nos chevaux ne se vendent plus. Les amateurs ne sont plus formés à monter des chevaux de 110-120 que nous faisons majoritairement naître. Ils sont enfermés dans le système poney par le processus fédéral. Les moniteurs ne sont pas formés à l’équitation sportive, ils ne transmettent rien des bases élémentaires. La crise de l’élevage, c’est surtout la crise de la formation ». Point de vue pertinent.
Autres régions, autres méthodes. Celle expérimentée en Bourgogne mérite qu’on s’y arrête. Elle implique le Comité régional d’équitation, les éleveurs, la DRAAF et quelques autres institutions. Elle joue sur le label EB* (Elevés en Bourgogne) et s’adresse aux patrons de centres équestres désireux d’acquérir des chevaux de formation. Sous certaines conditions indiquées dans un cahier des charges, le CRE finance l’achat du cheval à hauteur de 2 000 euros et du poney à hauteur de 750 euros (lire en page Bourgogne). Une bonne dizaine de chevaux de 3 ans repérés sur les concours locaux et régionaux viennent ainsi de changer de mains. Henriette Desbrosse, présidente de l’as sociation régionale des éleveurs félicite l’initiative qui joue à fond la carte de la proximité, la seule qui vaille selon elle.
Une opération du même type va être tentée en Lorraine à l’initiative de la SCIC du haras régional de Rosières et du CRE à l’issue de la session de prévalorisation qui débute la semaine prochaine (lire page 30). Pour Alain Lehmann aussi, patron de la SCIC, la carte de la proximité est une carte maîtresse.
Etienne Robert
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