Vérone : Adeclor allegro fortissimo

toujours plus fort. La devise d’Alain Lehmann a pris toute sa mesure lors de la dernière Fiera Cavalli à Vérone. Une quarantaine de Lorrains ont fait partie du voyage et parmi eux René Mangin, vice-président du Conseil général de Meurthe-et-Moselle, chargé des affaires économiques.

L’élu qui suit de près l’évolution du dossier du pôle hippique de Rosières-aux-Salines, a pu prendre la mesure des ambitions des éleveurs et de la pertinence du choix italien. « Il y a encore quelques améliorations à apporter à la promotion, dit-il, mais l’organisation est remarquable. Les fonds publics mis à leur disposition sont bien employés. » L’opération a été rendue possible grâce, entre autres, à une subvention du Fonds Eperon.

Double présence donc à Vérone : un stand à la Fiera et un piquet de chevaux et poneys (12 au total) proposés à la vente dans les installations de l’hôtel Antarès à Villafranca di Vérona, fleuron de l’hôtellerie italienne, situé à une encablure de la fringante cité de Roméo et Juliette.

6 chevaux vendus

Le travail de fond entrepris il y a cinq ans avec le concours de l’Unic commence à porter ses fruits. Alberto, patron du complexe hôtelier, est un passionné de sports équestres. A ce titre, à proximité des deux piscines en plein air, il a accolé une structure équestre haut standing comportant une cinquantaine de boxes en dur, deux marcheurs, deux pistes en herbe, une carrière en sable et un manège couvert (monté pour la circonstance), largement aéré pour cette région où la douceur du climat est quasi permanente.

C’est là que les chevaux lorrains ont été accueillis en début de semaine, transportés par les camions d’Alain Fortin et de Gilles Clanget. Deux accompagnateurs avec eux : Jean-Pierre Euriat et Jean-Pierre Didelot, ainsi que trois élèves d’EPL Agro de Verdun pour les soins quotidiens. Les chevaux ont été travaillés chaque jour par les deux cavaliers que Simon Delestre a rejoints en fin de semaine pour la présentation-vente.

Cadre de verdure exceptionnel sous le soleil et accueil tout aussi exceptionnel sur la butte qui surplombe la carrière en sable où un buffet froid attendait les visiteurs. Une bonne information avait été faite auprès des professionnels et amateurs italiens qui connaissent de réputation la qualité du lieu, siège à cette époque de nombreux visiteurs et exposants de la Fiera et d’un certain nombre de cavaliers du circuit Coupe du Monde.

Les deux poneys de Bertrand Lafleur, deux fils de Linaro et Dexter Leam Pondy avec Mésange Bleue (Panama du Cassou) ainsi que les 3 ans ont été présentés à l’obstacle en liberté dans le manège. Les chevaux d’âge ont été montés sur un parcours par Simon Delestre, Alain Fortin, Gilles Clanget et Michèle Euriat. Après quoi certains ont été essayés par des amateurs.

Bilan de l’opération commerciale : quatre chevaux ont été vendus ferme et deux autres, restés sur place, sont en passe de l’être. Au-delà des ventes réalisées, le fait significatif à retenir, c’est l’implantation lorraine en Italie qui se pérennise. Des contacts ont été pris, des relais sont en place pour qu’en permanence un piquet de chevaux soit à la disposition du marché italien.

Un enracinement porteur de débouchés, renforcé chaque année pendant la Fiera par une présence de plus en plus importante et par les résultats des chevaux nés en Lorraine.

Albin III (Hidalgo de Riou), toujours droit comme un sapin, après un bon concours à Lyon, a remporté la grosse épreuve du samedi à Vérone avec Juan Carlos Garcia, le ‘‘chouchou’’ des Italiens. Kapitol d’Argonne (Apache d’Adriers) a été sans faute le premier jour. Kobi du Vartellier (Espoir Brécéen), sous couleurs suisses, était au rang des prétendants. Et Lundi du Faubourg (Efle de B’néville), vendu à Vérone il y a deux ans, fait le bonheur de son cavalier et entretient l’intérêt italien pour les chevaux lorrains. Autant d’ambassadeurs.

A la loupe

L’opération semble faire des émules. Un groupe d’éleveurs auvergnats conduit par Mde Jourde est venu sur place observer la stratégie lorraine. Présente sur le stand d’Ubi-France, l’Union des races de chevaux de sport - Yvon Chauvin (ANSF), Jean-Marie Bernachot (Anaa) et Claude Serre (Aca) - a fait le détour par l’hôtel Antarès, rejoignant Jean-Yves Camenen, directeur de l’Unic, et Frédéric Descrozailles, directeur de la Fival.

La détermination lorraine à l’international a suscité la curiosité. L’exemplarité de l’organisation a été unanimement appréciée. La présence française sur la Fiera s’est concrétisée sur un grand espace managé par Géraldine Aupée, chargée de projets. L’Union des races, France Trait (Comtois et Percherons), chevaux bretons et Adeclor y ont fait leur promotion.

A travers Adeclor, c’est toutes les spécificités lorraines qui étaient représentées : éleveurs certes, mais aussi tourisme équestre et produits de la gastronomie régionale. Le hall d’accueil de l’hôtel Antarès était ainsi résolument placé sous le signe de la région or et sang avec affiches, panneaux et autres flyers vantant les richesses locales, des images d’Epinal aux madeleines de Commercy. Passage obligé dès l’entrée de l’hôtel, ce lieu ne pouvait être ignoré. Joli coup de promotion qu’ont accompagné une vingtaine de visiteurs lorrains - parmi lesquels Maurice Ledoux, représentant de la DRAF -, partis en autobus depuis Rosières le jeudi à midi. Au menu de ce voyage organisé par Adeclor, la Fiera bien sûr mais aussi un volet touristique à Venise et une visite de Vérone by night. Tous ont été ravis.

Etienne Robert