Victoire à Pau de Cockatoo, 17 ans

en juillet, Cockatoo avait été privé de JO. Sa première sortie au plus haut niveau mondial, fin octobre à Pau, sur le dernier des cinq concours quatre étoiles des HSBC Classics, a donc été gagnante. Bettina a toutefois grignoté l’énorme avance acquise au dressage jusqu’au dernier demi-point de marge qui lui restait sur Nicolas Touzaint, alors en tête de l’épreuve au moment d’entrer en piste. Bettina comptait encore 8 pts et demi d’avance, ils en consommèrent donc 8 : une barre et 4 pts de temps dépassé de 4 secondes. Si la 89e seconde eût été entamée, c’en était fini !

« Pour tout vous dire, avoue Bettina, j’avais zappé cette histoire de chrono et en arrivant devant le dernier obstacle, je me disais que j’avais encore droit à une autre faute. Bref, j’ai eu un peu de chance... » Le bonheur familial n’a hélas pas été complet car son mari Andrew a décroché (cinq fautes) sur ce très difficile parcours de saut d’obstacles que seuls deux couples ont réussi à boucler sans faute. « J’étais tellement désolée pour Andrew, c’est vrai que cela a un peu gâché mon bonheur. Il n’y a en effet aucune concurrence entre nous, au contraire, cela nous facilite la vie de travailler en couple. Et ça a aussi un avantage : il y en a toujours au moins un sur les deux à être performant. »

Grâce à la contre-performance d’Andrew Hoy, Nicolas Touzaint a donc réussi à grignoter une place pour terminer 2e après un parcours de Tatchou qui a donné des sueurs froides à plus d’un : « C’était en fait le meilleur parcours du cheval depuis le début de sa carrière, précise l’Angevin. C’était son premier quatre étoiles et même s’il a son propre style, il devient de plus en plus sûr à ce niveau, avec une marge de progression dans les trois tests. Je suis très content d’être sorti avec seulement 4 pots. » Cette superbe perf’ vient conclure une très belle saison, « hormis l’épisode des JO qui restera le point noir de cette année, je suis très satisfait, ne serait-ce que pour ma victoire à Badminton. »

Troisième marche pour l’Allemand Frank Ostholt : « L’Allemagne s’organise dans cette discipline aussi, avec un entraîneur spécifique et un sélectionneur très ouvert qui nous envoie de plus en plus à ?l’étranger. »

Avec ces résultats, le Français et l’Allemand se glissent aux 2e et 3e places du classement final des HSBC Classics que William Fox-Pitt ne pouvait plus perdre, même avant Pau. « Je ne sais pas comment le suspense pourrait être entretenu jusqu’au bout, déclare l’Anglais. Je suis en plus très mal placé pour critiquer un système qui me permet d’être premier. Il s’agit des cinq plus grosses épreuves du monde et ce n’est pas évident pour tous les cavaliers d’avoir assez de chevaux pour être partout. Philippe Dutton, par exemple, n’avait pas de cheval pour venir à Pau défendre sa 2e place. »

C’était là le point final d’un événement pleinement réussi, notamment grâce à une météo parfaite qui a attiré plus de 40 000 personnes. Dimanche, les tribunes du stade de saut d’obstacles étaient pleines à craquer (plus de 6 000 personnes). Qui a dit que les sports équestres n’étaient pas populaires en France ?

CCI**** (36 partants, 21 à l’arrivée soit 58,3 %, 110 000 €) :