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Viking out : coup dur pour Kevin et l’équipe de France de CSO

Versailles, veille des épreuves des Jeux Olympiques de saut d’obstacles - Ce qui n’aurait dû être qu’une formalité a viré à la tuile : Viking d’la Rousserie, le cheval de Kevin Staut, refusé à la visite véto de ce matin a été recalé à celle de 16h30. En cause, une irrégularité que Kevin attribue, vraisemblablement, à un hématome au pied. Coup dur pour l’équipe de France qui va faire entrer son joker, Olivier Perreau et GL Events Doraï d’Aiguilly. FX Boudant et Brazyl du Mezel n’étant plus de la partie à Versailles, l’équipe se retrouve sans joker.

Kevin s’est exprimé en conférence de presse.

« Le premier diagnostic est un hématome au niveau d’un pied. Monté sur du sol mou, il est impossible de déceler quoi que ce soit dans sa locomotion, il n’y avait rien d’alarmant. Dès qu’il est sur un sol assez dur, il y a certainement des vibrations, mais le corps médical sera plus à même de s’exprimer à ce sujet. Nous avons essayé de faire une petite suppression d’appui pour éviter que l’hématome ne le gêne sur le sol dur. Cela n’a pas été suffisant, voilà où nous en sommes.

Nous avons eu un doute hier sur la piste de galop, il s’est peut-être touché un peu, comme les chevaux le font au travail. Honnêtement, dans le contrôle que nous avons effectué hier soir et ce matin, nous n’avions rien décelé. L’un des glomes est un peu rose. C’est la seule conclusion que nous ayons pour le moment.
Je suis très déçu. Je n’ai même pas de mots, c’est un sentiment horrible. Pour l’instant, c’est très dur. Je suis là pour soutenir mes coéquipiers et essayer de faire le maximum avec ce nouveau rôle
».

Pour ce qui est de l’épreuve individuelle : « Le chemin est encore long. Ce qui m’arrive est soudain et ne date que de ce matin. Quand je l’avais monté, il n’avait aucun problème et nous devons maintenant savoir exactement ce qu’il a. Il faudra aussi voir comment les autres chevaux se comportent. Énormément de paramètres entrent en ligne de compte, et la prochaine visite est dans quatre jours. Pour l’instant, je vais essayer de digérer cela et de prévenir les propriétaires. Cela emmène beaucoup de gens avec moi, ce dont on ne se rend pas forcément compte. Il faut que je m’explique avec mon équipe et les personnes qui entourent le cheval. Le sport reprendra ses droits dès demain, mais j’ai beaucoup d’autres choses en tête aujourd’hui »

Henk Nooren : « Hier soir, nous n'avions encore aucune alarme. Hier, on n’a pas eu une alarme du tout. Les chevaux sont arrivés tôt le matin. Philippe (Hélies, le vétérinaire, ndlr) a trotté tous les chevaux entre 10h et 11h du matin et il n’y avait rien du tout. Hier soir, on a fait trotter encore une fois les chevaux et nous n’avions encore aucune alarme. »

Kévin Staut : « Quand on a monté ce matin, à l’ouverture des pistes, il était 7h et il était normal. »

Sophie Dubourg : « Concernant le règlement, on a eu des échanges lors du meeting des chefs d’équipe hier soir parce que c’est la première fois qu’on a une visite vétérinaire aussi tôt. Les épreuves sont condensées sur deux semaines pour les trois disciplines. Toutes les nations ont des chevaux à moins d’une heure de route, justement pour parer à ces difficultés-là.

D’ailleurs, plusieurs fédérations, dont l’Allemagne et nous, avaient alerté au mois de juin en disant que si la visite vétérinaire est à 7h30 et qu’on peut faire une substitution jusqu’à 5h30, il faut qu’on sache à qui et où on peut déclarer la substitution. Nos Comités olympiques sont au village olympique. Est-ce qu’ils vont répondre à une heure pareille etc. ? Tout le monde s’est un peu énervé hier soir en disant « On ouvre les écuries à 4h30, prévenez vos référents des Comités olympiques que peut-être ils seront contactés entre 4h30 et 5h30 ». On les a prévenus et jusqu’à 5h30, ce n’était même pas un sujet. »

Henk Nooren : « Aucune alarme n'aurait pu nous pousser à remplacer Viking par Brazyl »

Sophie Dubourg : « C’est un coup très dur parce qu’on fait le choix de quatre couples. On avait le warm-up ce soir, on avait le temps de décider de la composition de l’équipe. C’était confortable à quatre couples. Maintenant, on n’en a plus que trois. Mais la compétition s’effectue à trois couples sans drop score donc on est dans le vif du sujet. Il est cinq heures moins le quart et on n’a plus de réserviste pour l’équipe. Mais on a encore une équipe forte et on avait quatre couples très forts. »

Henk Nooren : « On a fait notre sélection il y a bientôt un mois. On a fait tout le chemin, on a emmené tous les chevaux aux concours nécessaires pour leur préparation. Les chevaux sont suivis presque jour par jour et on n’a eu aucune alarme qui aurait pu nous pousser à remplacer Viking par Brazyl. »

Philippe Hélies, vétérinaire « On a essayé de décongestionner le pied »

Philipe Hélies : « Suite au refus de ce matin, déjà en amont on avait regardé et bien vérifié, comme l’ont signalé Henk et Kévin, le cheval ces jours-ci. Bien évidemment, vous vous doutez qu’on n’aurait pas présenté un cheval sur lequel on avait un doute. C’est vrai que ce matin, on était assez étonnés. Cet hématome se confirme.

On a essayé de décongestionner le pied entre ce matin et cet après-midi en utilisant des pansements à la graine de lin, de la glace pour refroidir le pied, des choses classiques qu’on a habituellement pour enlever une douleur, comme on le ferait en médecine humaine. C’est vrai que ça n’a pas suffi aujourd’hui. On s’est retrouvés un peu pris par le temps. Comme le disent Henk et Sophie, le réserviste est là pour ça. On est tous désolé par rapport au choix qui avait été fait par le staff. La compétition continue en tout cas. »

Kévin Staut, « Ça ne correspond pas aux pathologies que Viking a eues avant. La carrière de Vicking a été parsemée de différents incidents mais jamais quelque chose comme ça. C’étaient des choses très claires, des lésions qui ont été calées à chaque fois. Évidemment que pour ce qui était de cette sélection, il y a des IRM qui ont été passés sur les anciennes lésions et on est sûrs - en tout cas de ce qui est révélé aujourd’hui - que ça ne correspond absolument pas aux pathologies que le cheval a eues avant. Il semblerait que ce n’est absolument pas un tissu mou, une lésion tendineuse. Ça n’a strictement rien à voir.
Effectivement ça, on ne l’a jamais caché non plus. Le cheval a souvent eu des blessures, mais ce sont des lésions qui remontent à trois et deux ans, et depuis on n’a jamais eu de souci. Depuis le début de la saison, Henk a insisté pour que le cheval fasse au moins six parcours par mois : pour justement que s’il devait y avoir un incident physique, ça n’arrive pas au moment le plus fatal, c’est-à-dire aujourd’hui comme c’est le cas. Toute cette partie -là a été évidemment réfléchie. Il a été en situation pour tenir ».

01/08/2024

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