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Water...bleau !

Championnat d’Europe HSBC-FEI Fontainebleau (77) 23-27 septembre C’est un authentique exploit qu’ont réalisé les britanniques dans cette vingt-neuvième édition des Championnats d’Europe de Concours Complet d’Equitation en s’imposant, pour la huitième fois consécutive, la vingt-et-unième depuis la création Photo 1 sur 3
de l’épreuve en 1953 à Badminton. En « pôle », dès le vendredi soir, à l’issue du test de dressage, précédant les Champions Olympiques allemands qui, à cet instant faisaient encore illusion, les « tuniques bleues » ont pris le large, au terme d’un cross particulièrement sélectif et sur les 5,950 mètres au cours desquels vingt couples abandonnèrent rêves et illusions. Pour les allemands, la compétition par équipes s’arrêtait là, du fait des chutes successives de Franck Ostholt et « Dibo » (alias Andreas Dibowski) sur le Gué N°14, et l’abandon d’Ingrid Klimke sur la « Butte aux Lapins » (N°18). « Bad news » également pour « l’armada » française (12 couples au départ), avec les chutes, heureusement sans gravité, de Geoffroy Soullez et Karim Laghouag, mais surtout le « naufrage », sur le premier gué, de son « navire amiral », embarqué par Tatchou à côté du sujet et ... à gauche du fanion blanc et donc logiquement éliminé. Le pire restait, hélas, à venir pour les « froggies » avec un réveil douloureux, dimanche matin, pour Espoir de la Mare qui, touché à l’antérieur gauche, ne fut pas présenté à la seconde inspection. Du même coup, ce qui aurait très bien pu se résumer à une simple « gueule de bois » pour la délégation tricolore, encore potentiellement médaillée d’argent à l’issue du cross, se transformait irrémédiablement en Bérézina.

Dès lors, en dépit de l’élimination d’Oliver Townend et Flint Curtis, vainqueurs cette année à Badminton**** tout comme à Burghley****, la voie était totalement dégagée pour Tina Cook et des « Britons » particulièrement inspirés, à l’image de cinq des six couples anglais engagés sur ce cross qui bouclèrent sans pénalité. Il ne leur restait plus qu’à savourer leur triomphe, au terme d’un parcours de saut d’obstacles qui voyait Michael Jung et La Biosthetique Sam,Bad préserver in-extremis (1/10e de point) la médaille de bronze, aux dépens de William Fox-Pitt et son « Selle-Normand» Idalgo (alias Idalgo du Donjon) les privant, du même coup, d’un septième « triplé » dans ce Championnat d’Europe.

1er acte : Allemands et Britanniques en pôle

Si, à l’issue d’une solide reprise de dressage, créditée de 39,2 points par les juges Michel Ausseray (FRA), David Lee (IRL) et Anne Mette Binder (DEN), Franck Ostholt pointait en tête jeudi soir avec Air Jordan II,Han (Amerigo Vespucci/Wittensee), précédant son compatriote Dirk Schrade et Gadget de la Cere,aa (Athos de Ceran,aa/Samuel,aa), et accréditant la rumeur qui faisait des champions olympiques les grandissimes favoris de cette édition bellifontaine, l’impression était trompeuse car seuls William Fox-Pitt et Idalgo avaient déroulé leur reprise (4es) du côté anglais. Les pendules étaient d’ailleurs remises à l’heure, dès le lendemain, à l’issue du passage de l’autre moitié des concurrents, Kristina Cook/Miners Frolic et Oliver Townend/Flint Curtis s’emparant des commandes avec un total de 39,9, tout juste devant un Nicolas Touzaint bien décidé à défendre chèrement son titre (38,1). Les autres tricolores avaient pris, quant à eux, un peu de retard, Jean Teulère pointant en 14e position (+5,9), tandis qu’ Eric Vigeanel (19e) et Cedric Lyard (33e) accusaient déjà un retard respectif de 8,8 et 16,7 points.
Waterloo et Bérézina

Soleil au zénith, température estivale, du sable sous les pieds et un peu de fraîcheur sous les pins, il régnait comme une atmosphère de vacances samedi au départ de l’épreuve de cross. Avec ses 5,950 mètres, ses vingt-sept obstacles représentant un total de quarante sauts, le parcours, conçu par Pierre Michelet, n’avait pour autant rien d’une promenade de santé. Son tracé tourmenté, ainsi que la « spécialité » bellifontaine, à savoir la variété des sols (herbe du Grand Parquet, sable de la Salamandre, sous-bois), avait pour vocation d’éprouver autant la résistance et le niveau de dressage des chevaux, que leur degré de confiance envers leurs cavaliers et le niveau de précision de ces derniers. Objectif pleinement atteint puisqu’à l’arrivée, seuls trois couples parvenaient à boucler le tour sans pénalité et dans le temps : Michael Jung (GER)/La Biosthetique sam FB, Didier Dhennin (FRA)/Ismene du Temple et la britannique Nicola Wilson/Opposition Buzz. Si, parmi les ténors, Kristina Cook (1re) avec son pur-sang Miners Frolic et son compatriote N°1 mondial, William Fox-Pitt (3e) confortaient leurs positions, en ne concédant qu’un peu de temps dépassé, le premier « coup de tonnerre » résonnait, contre toute attente, sur le coup de 12h50 pour Franck Ostholt (GER), qui essuyait un premier refus d’Air Jordan II sur la « Maison » N°22, bientôt suivi d’un second au N°24, sur le Gué précédant l’entrée sur le Grand Parquet, synonyme d’élimination. Comble de l’infortune, sa coéquipière, Ingrid Klimmke jetait l’éponge moins de deux heures plus tard, après une première désobéissance de Butts Abraxxas sur la « Butte aux Lapins » (N°16), provoquant la mise hors-course de la « Mannschaft », réduite alors à deux unités, puis à une seule sur le coup de 16h25 après la chute d’Andreas Dibowski sur le « Gué aux Champignons » (N°14). La bonne opération, ce sont les Anglais qui la réalisaient, en dépit des « mésaventures » d’Oliver Townend et Flint Curtis, en plaçant, à l’issue de ce cross trois des leurs dans les quatre premiers, Piggy French, qui avait remplacé « au pied levé » Mary King et participait là à sa première grande échéance internationale ayant réussi un cross somptueux avec «Some Day Soon ». Dans la « maison tricolore », une nouvelle fois Eric Vigeanel et « l’inoxydable » Coronado Prior (Garitchou, aa-Brasero), tout comme Cédric Lyard et Jessy Mail (Hand In Glove, ps-Alme) avaient « fait le job » alors que Jean Teulère et Espoir de la Mare (What A Joy, ps-Ukase), qui clôturaient l’épreuve, avaient été « héroïques ». Comme de leur côté, les « individuels » Ismene du Temple (Cabdulah du Tillard-Quat’sous*HN) et Didier Dhennin avaient réalisé un « cross parfait », remontant du même coup en septième position au général, et qu’Arnaud Boiteau, avec Expo du Moulin (Royalme-Air de Cour,ps), occupaient, eux, la cinquième, le « remake » de Waterloo avait été évité. Du moins le pensait-on...

Le CSO sous tension

Compte-tenu des quelques mauvaises surprises de la seconde inspection, ils n’étaient plus que quarante, s’élançant dans l’ordre inverse du classement, sur le parcours de l’ultime test de saut d’obstacles. Une épreuve, elle aussi extrêmement sélective puisqu’au final, seuls deux couples parvenaient à boucler « clear-round » le tour imaginé par Serge Houtmann. Si la cause était entendue pour la compétition par équipes, les Italiens, déjà troisièmes à Pratoni et quatrièmes aux JO s’octroyaient l’argent, dans le sillage de Roberto Rotatori (7e) et Juan Carlos Garcia (8e), confirmant ainsi leur grand retour au sein de l’élite mondiale du concours complet. Les coéquipiers de Karin Donckers, s’adjugeant une méritoire et insespérée médaille de bronze, la messe était loin d’être dite concernant la compétition individuelle. En effet, si Tina Cook, dernière donc à s’élancer pouvait voir venir, nantie qu’elle était de 6,3 points d’avance, derrière, moins d’une barre séparait le deuxième du quatrième. La tension monta donc encore d’un cran à l’entrée en piste du Top 5. Juste après que Didier Dhennin et Ismene du Temple aient abandonné sur l’entrée du double N°5 HSBC/FEI leurs derniers espoirs de médaille, Piggy French, à l’inverse, réalisa, avec Some Day Soon, un sans-faute impressionnant de facilité, rajoutant un peu de pression sur le trio de tête. Les premiers, Fox-Pitt et Idalgo, habituellement irréprochables à cet exercice, « craquaient » sur l’entrée du triple N°10, tout comme Michael Jung (GER)/La Biosthetique sam FB pour lesquels, du même coup l’argent se transformait en bronze. En dépit de quatre points sur la piste et autant de pénalité de temps, Tina Cook préservait un peu plus d’un demi-point d’avance sur sa compatriote et pouvait, dès lors, laisser rayonner son bonheur.

D. S.

Portrait : Kristina Cook’s digest

La nouvelle Championne d’Europe, Kristina Cook (Tina pour les intimes) est née le 31 août 1970, à Rustington, au milieu des chevaux. Son père, Josh Gifford, fut un crack jockey dans les « sixties » et comptabilise pas moins de 642 victoires, ainsi que quatre titres de « Champion Jockey » (l’équivalent de notre Cravache d’Or) à son palmarès. Sa mère, Althea Roger-Smith, qui fut internationale de CSO et représenta la Grande-Bretagne en Coupe des Nations, peut s’enorgueillir, entre-autres, d’une victoire dans la Queen Elisabeth’s Cup, ainsi que d’une deuxième place dans le Derby d’Hickstead.

Dès l’âge de 16 ans, Kristina pratiqua le Concours Complet, à plein temps, et ouvrit rapidement son palmarès, avec l’or par équipes aux Championnats d’Europe Juniors de Pratoni Del Vivaro (ITA). L’année suivante, elle remportait l’or (équipe) et le bronze (individuel), à l’occasion des Championnats d’Europe Juniors de Dijon. A vingt ans, elle gagna une bourse Land Rover pour Gatcombe, où elle reçu une formation durant une année avec le Capitaine Mark Phillips. En 1991, elle remportait son premier titre national à Bramham, avec Smithstown Lad, un cheval acheté initialement par ses parents pour son jeune frère Nick.

La suite de sa carrière est jalonnée de succès, avec notamment une médaille d’or par équipes, en 1994, aux Championnats du Monde de La Haye (NED), deux autres aux Championnats d’Europe de Pratoni Del Vivaro (1995) et Luhmuhlen (1999), ou encore une victoire au Mondial du Lion en 1996 avec State Diplomat, ainsi que de nombreux classements, tant à Badminton et Burghley qu’à Gatcombe et Lexington.

En 2007, elle revient à la compétition, peu après la naissance de son second enfant, et retrouve immédiatement le chemin du succès, à Brithling Park et Gatcombe. Initialement réserviste à Hong-Kong, elle bénéficie des infortunes conjuguées de Zara Phillips et Lucy Wiegersma pour faire son retour dans l’équipe britannique, avec laquelle elle remporte la médaille de bronze. Dans le tour final, elle remonte de la 7e à la 3e position pour s’emparer également du « bronze » individuel.
Déclarations

Thierry Touzaint : « On est habitués aux médailles sur ces championnats et il y avait de la place pour un podium ici. C’est le deuxième revers après les JO de Pékin et je suis avant tout déçu pour les cavaliers. C’est dur, mais c’est le propre de la discipline. On ne peut pas en vouloir à Nicolas car on a souvent fait des médailles grâce à lui. Quant à Espoir on ne pensait pas qu’il aurait ce problème à l’antérieur gauche, c’est dommage qu’il termine ainsi sa carrière de haut-niveau. Ce qui est rassurant, notamment dans la perspective des JEM de l’an prochain, c’est qu’il y a des jeunes chevaux qui viennent derrière, comme Quirinal, Métisse ou Tatchou ».

Katherine Lucheschi (Chef d’Equipe Italie) : « C’est une saison fantastique pour l’Italie, car en moins de six semaines, c’est la seconde médaille d’argent collective que nous remportons après celle du saut d’obstacles à Windsor. C’est une excellente chose pour le développement du sport de compétition en Italie. Je tiens à remercier tous les commissaires pour cette organisation, ainsi que HSBC et Generali. »
Analyse

Rebondir...

Nous avons tous en mémoire l’or par équipes d’Athènes (2004), l’argent de Pau (2001), celui de Jerez (2002), de Punchestown (2003) et de Bleinheim (2005), tout comme les exploits individuels de Jean Teulère (2002) et Nicolas Touzaint (2003). De tous ces instants magiques, nous ne leur serons jamais assez reconnaissants. Alors, après la déconvenue des JEM d’Aix-la Chapelle en 2006, on a voulu croire au simple incident de parcours. D’ailleurs, l’or de Nicolas Touzaint et l’argent par équipes aux Championnats d’Europe de Pratoni del Vivaro sont immédiatement venus conforter cette hypothèse.

Et puis il y eut la « rechute », avec l’hécatombe des Jeux Olympiques de Hong-Kong l’an dernier. L’incrédulité, l’incompréhension et la profonde frustration qu’elle a engendrée chez tous les supporters du « Team France ». Avec l’organisation des Championnats d’Europe à Fontainebleau, tous s’étaient repris à y croire, d’autant que l’on nous avait dit que cela serait dur, mais que les Français étaient favoris sur leurs terres et que l’on allait voir ce que l’on allait voir...

Et patatras, la déroute bellifontaine a résonné comme un coup de tonnerre et badaboum, le Waterbleau tricolore a balayé nos certitudes en même temps que ce qu’il nous restait d’ enthousiame. Dès lors, deux questions nous taraudent : Pourquoi ? Comment rebondir ?
Commerce et détection

Un regard sur le classement final de ces Championnats d’Europe et un coup d’œil dans le « rétro » de la saison qui s’achève nous amènent, sinon à tirer des leçons - il appartient aux responsables mandatés de le faire - tout au moins à nous interroger sur les options retenues ces derniers mois, ces dernières années en matière de détection, de sélection et de stratégie au regard, quand la comparaison le permet, de ce qui fait le succès actuel de nos adversaires allemands (Champions Olympiques et du Monde) et anglais (Champions d’Europe et 3e à Hong-Kong). On constate ainsi que quatre « Selle Français » de la génération des « I » figurent parmi les huit premiers, mais que si Ismene du Temple fait bien toujours équipe avec Didier Dhennin, les trois autres, bien que passés un temps dans les écuries françaises, parfois les plus prestigieuses, évoluent aujourd’hui sous les selles étrangères, qui plus est de nos concurrents directs. S’il n’est nullement question ici de remettre en cause l’impérative nécessité pour nos cavaliers de pratiquer le commerce international, on peut néanmoins légitimement s’interroger sur la pertinence de certaines décisions en matière de détection de talents.
Les bons acteurs, au bon moment

L’autre constat livré par le palmarès, c’est que les trois couples français les plus performants au terme de ce week-end : Didier Dhennin/Ismene du Temple, Rodolphe Scherer/Makara de Montiege et Lionel Guyon/Metisse de Lalou, ne sont pas issus de la « sélection », mais participaient à titre individuel. Poussons l’outrecuidance jusqu’à additionner les points de ces trois couples et l’on obtient...une médaille d’argent ! Quand on met en parallèle ce constat avec les défaillances physiques d’Espoir de la Mare (Hong-Kong et Fontainebleau), Expo du Moulin (Fontainebleau) et Galant Sauvagère (Hong-Kong), n’est-on pas en droit de nourrir quelque circonspection, ou sur les méthodes de préparation et de suivi vétérinaire des candidats à la sélection, ou alors sur la pertinence de cette sélection au regard, non pas des acteurs les plus prestigieux, mais de ceux les plus en forme du moment. Les exemples d’Hinrich Romeike (GER) et Zara Phillips (GBR), respectivement Champions Olympiques et du Monde en titre et non retenus dans les sélections respectives d’Allemagne et de Grande-Bretagne, mettent encore d’avantage en lumière les différences de nos pratiques.
Performance et adversité

Comment, enfin, ne pas s’interroger sur l’efficacité du programme de préparation de nos tricolores qui consista essentiellement, si l’on excepte la « sortie » (d’ailleurs réussie) de Nicolas Touzaint au CCI*** de Lexington (USA), à se préparer dans leur jardin alors que, dans le même temps, Allemands et Anglais, pour ne citer que ceux-là, « écumaient » les circuits Coupe du Monde, aussi bien que le HSBC/FEI Classics, en quête de répétition « grandeur nature » ? Ainsi, William Fox-Pitt/Idalgo (2es à Badlminton), Michael Jung/Sam FBW (3e à Marbach), Piggy French/Some day Soon (CCI*** Belton) ont-ils tous, avec bonheur, préparé cette échéance, en participant en début de saison à une épreuve majeure du circuit international.
L’Elevage du Nord-Cotentin à l’honneur

Déjà deuxième en mai dernier de la 60e édition du « mythique » CCI**** de Badminton, Idalgo (alias Idalgo du Donjon), a signé un nouvel exploit lors de ses Championnats d’Europe, sous la selle de William Fox-Pitt, le N°1 mondial, en devenant Champion d’Europe par équipes avec la formation anglaise, et en s’octroyant, de surcroît, une méritoire quatrième place au classement individuel, à seulement 1/10e de point de la médaille de bronze. Quatrième après le test de dressage, puis troisième à l’issue du cross, le grand hongre alezan (1,73 m), né à Bricquebec (50) chez Bernard Piedagnel, par Qredo de Paulstra*HN et Elle du Donjon (St-Come/Count Ivor,ps), a « crevé l’écran », en déroulant un cross quasi-parfait (3,6 pts de temps dépassé). Il termine 5e, en dépit d’un tracé très tourmenté qui ne le favorisait pas, du fait de son grand gabarit, et en terminant dans un état de fraîcheur assez remarquable. Idéalement placé en troisième position avant le dernier test du saut d’obstacles, qui constitue habituellement son point fort, Idalgo commettait, hélas, une faute de postérieur lourde de conséquences sur l’entrée du triple HSBC/FEI, terminant du même coup au pied du podium. Quoiqu’il en soit, William Fox-Pitt ne tarissait pas d’éloges sur le « beau blond » lors de la conférence de presse, allant jusqu’à affirmer que c’était là la meilleure monture qu’il aît jamais montée, et fixant comme objectif majeur au cheval de George et Jane Apter, sous réserves d’aléas toujours possibles, les JO de Londres en 2012.
Un large succès populaire

Cette 29e édition du Championnat d’Europe de Concours Complet, la troisième seulement disputée en France après celles du Haras du Pin (61) en 1969 et de Pau (64) en 2001, a connu un incontestable succès populaire. Ainsi, selon les organisateurs ce sont près de 60 000 spectateurs (40 000 le samedi jour du cross) qui ont arpenté le Grand Parquet, la Salamandre, mais aussi la forêt voisine, théâtre oh ! combien adapté aux rebondissements du cross. Une organisation à créditer globalement d’un satisfecit, notamment en termes de sécurité, de facilité d’accès aux sites ou encore de « timing ». Les seuls petits « points d’ombre », si l’on tient absolument à « chipoter » ou à comparer avec des évènements déjà rôdés comme par exemple Badminton, concernent une relative insuffisance de panneaux « géants » ou de « commodités » répartis sur l’ensemble du site, ou encore les conditions d’exercice assez « chiches » consenties aux médias.
Juan Carlos Garcia, au « Guiness »

C’est un exploit unique dans les annales des sports équestres que Juan Carlos Garcia, par ailleurs 8e au classement individuel, a réalisé avec Iman du Golfe (Allegreto-Le Pontet, ps), né chez Jean-Pierre Cimolai à Arradon (56), en remportant une nouvelle médaille d’argent par équipes. Celle-ci vient en effet après celle du même métal conquise, le 26 août dernier, par les transalpins, lors des Championnats d’Europe de saut d’obstacles à Windsor (GBR) auxquels participait également l’italien. Une nouvelle preuve, s’il en était besoin, que le sympathique Juan Carlos, qui affectionne tout particulièrement les chevaux français, figure parmi les hommes de cheval les plus accomplis de la planète, et aussi que le CSO mêne à tout, à moins que ce ne soit l’inverse...

A quand une médaille en dressage Juan Carlos ?
Rendez-vous à Luhmümen en 2011

Le rideau s’est baissé dimanche soir sur le Grand Parquet, avec le sentiment largement partagé, en dépit de la déception sportive du clan français, d’avoir été les témoins de grand moments de beau sport et que la fête avait été plutôt réussie. Rendez-vous désormais dans deux ans, avec une 30e édition qui se déroulera en Allemagne, à Luhmühlen (Basse-Saxe), où à lieu également chaque année un des six quatre étoiles avec Lexington (USA), Badminton (GBR), Burghley (GBR), Pau (FRA) et Sydney (AUS) que compte la planète, également étape du HSBC/FEI Classics.
D. S.
Karim Laghouag : « L’air Bag m’a sauvé »

La vidéo de la chute de Karim est impressionnante. Si le cavalier en est quitte pour la frayeur et une entorse au coude, il le doit à l’air bag que Thierry Burnier proposait à tous les cavaliers pour un essai « découverte ». C’est un petit « Marcel » qui se porte sur la protection de dos du cavalier. Relié à la selle, il se gonfle en une fraction de seconde dès que le dispositif de fixation se désolidarise de la selle, c’est-à-dire en cas de chute. Celle de Karim est le cas de figure exact de l’efficacité de cette protection. « En panachant, j’ai précédé la chute du cheval, explique le cavalier, l’attache s’est rompue et le gilet s’est immédiatement gonflé, ça fait l’effet d’une armure. Quand le cheval m’est retombé dessus, j’ai même amorti sa chute. Sans ce gilet, je ne sais pas dans état je serais aujourd’hui. Je n’ose pas imaginer. C’est une protection supplémentaire indispensable que je conseille à tout le monde. Je la porte même avec des 4 ans. C’est léger, peu encombrant et facile à adapter et à porter même en cas de forte chaleur ».

Pour le moment précise Thierry Burnier, les tailles de ce gilet ne concernent que les adultes. Les tailles « intermédiaires » sont en fabrication. Elles devraient être sur le marché en fin d’année.

E. R.
08/10/2009

Actualités régionales