Yaoul Yaya Alioum vainqueur du GP Pro Elite

L'organisation était parfaite, les engagements -384- nombreux. Les cavaliers étaient venus de partout : région parisienne, tout l'Ouest, le pays de Loire; l'ENE, la Garde Républicaine, beaucoup de grosses écuries s'étaient déplacées. Seize juges, dont Patrick Collard, juge international, Laure de St Priest pour les épreuves d'élevage, Nadine Cochenet, présidente de la commission de dressage à la Fédération, 16 juges en tout, doublés d'autant de secrétaires, honoraient ce concours. Tout donc était parfait. Mais hélas, un vent glacé, cinglant, un rude vent du Nord, succédant aux lourdes averses de la veille, balayait les pistes, perçait les chairs, obligeait tout le monde à trouver un refuge. Aussi la remise des prix se faisait-elle sans cérémonie sous le chapiteau du restaurant.

Maxime Collard vient depuis trois ans au Haras du Pin :
« C'est un bon terrain, dit-elle, et on est bien reçu Â». Elle remporte trois victoires. Marc Brule est premier dans la Pro 3 préliminaire sur Orion et dans la finale 4 ans avec Fiumicino. Christophe Dixmier, sur Montignay de Vernay, espère : Â«  Avec lui je veux avancer, aller plus loin. Il m'apprend beaucoup, un maître d'école Â». II monte depuis peu ce beau cheval, caractérisé par sa souplesse et son élégance qui justifie un tel espoir, puisque le couple remporte trois épreuves Elite dont le GP. Philippe Limousin cumule les victoires : 5 en tout dont les 7 ans A et B sur Rock'n Roll et le GP Pro 2 sur Warina. Chez les jeunes, Claire Balezeaux effectue une magnifique reprise avec Donatello et remporte le GP As Jeunes. Enfin, le Prix du Conseil Régional de l'Orne, dédié au GP Pro Elite, revient à Yaoul Yaya Alioum, Camerounais résidant en France depuis 9 ans, passé de l'obstacle au dressage; depuis 4 ans au Haras de la Ferrandière à Roman, ce grand cavalier s'entraîne régulièrement en Allemagne, chez Ton de Ridder. Il regrette de ne pas pouvoir participer aux JO, le Cameroun n'ayant pas été accrédité à temps, mais nous pourrons l'applaudir aux JEM en 2014. Il explique avec enthousiasme, patience et gentillesse, qu'il a un grand projet : développer les sports équestres au Cameroun où tout est à faire en ce domaine, à commencer par l'élevage. Conscient de l'ampleur de la tâche, il pense que du moins il n'y sera pas limité par des règlements et des contraintes dont il regrette le poids en France.
Un très beau et intéressant concours, même pour des profanes.

Madeleine Bertiaux-Legrand