Zurich : Steve Guerdat renoue avec le succès

mondial. Une 15ème édition de ce Concours Indoor, par ailleurs réduite de quatre à trois jours, crise financière oblige, et pour laquelle on enregistrait le retour dans le « Team France », autour du Champion d’Europe Kevin Staut, le seul de tous les cavaliers du circuit a avoir disputé l’intégralité des neuf étapes, de Timothée Anciaume, Roger-Yves Bost, Michel Robert et Philippe Rozier. En perte de vitesse depuis le titre européen par équipes obtenu avec la Suisse en août dernier, Steve Guerdat, qui ne s’était plus dès lors imposé en grand prix, remporte sa troisième victoire en Coupe du Monde (2007-Genève - 2008-Vigo) au bon moment pour entretenir l’espoir d’être de la finale genèvoise, et repart au volant de la Mercedes E250 Blue Efficiency Kombi, d’une valeur de 67.981 euros. Côté tricolore, après un départ en fanfare vendredi, la suite s’est avérée moins prolixe en classements, au point que parmi les cinq couples au départ de l’épreuve Coupe du Monde, seuls Timothée Anciaume et Lamm de Fetan (Fergar Mail) parviennent à accéder à un barrage dans lequel le normand est passé juste à côté d’un très gros coup.
Les Suisses en force
A l’issue d’un premier tour, imaginé par Rolf Lüdi (SUI), comportant treize obstacles au nombre desquels le triple N°8 joua une nouvelle fois le rôle de « juge de paix » (16 fautes), ils étaient encore neuf à pouvoir l’emporter, parmi lesquels quatre helvètes, pour le plus grand bonheur de la grande majorité des 11.320 spectateurs présents. Au nombre des absences remarquées, citons celles du N°1 mondial, Albert Zoer, piégé en sortie du triple, ou encore le grandissime favori du jour, Pius Schwizer, pas assez « éloigné » du vertical de palanques aux couleurs de la TV Suisse. Prestation à oublier également pour les deux premières du week-end dernier à Leipzig, Edwina Alexander (8pts) et Jessica Kurten, Itot du Château et « Libby » laissant tous deux traîner un postérieur, le premier dès l’oxer N°2 et la seconde sur la barre de spa N°6. Absence de réussite aussi pour Michel Robert (12pts), tout comme pour Billy Twomey vainqueur le dimanche précédent à Amsterdam, Marcus Ehning le N°2 mondial, Rolf-Göran Bengtsson le vice Champion Olympique ou Kevin Staut, associé cette fois à Silvana (Corland), tous « piégés » à une reprise. Mauvaise fortune encore pour Ben Maher et Wonderboy III (Flamaneco de Semilly), les vainqueurs du GP Rolex (1,55m) de vendredi et que dire de la mésaventure de « Bosty » et Ideal de la Loge (Dollar du Mûrier) qui, sans faute sur la piste, restaient « à la porte », uniquement pour un point de temps dépassé.
Guerdat, Nieberg, Johansson, un trio d’outsiders
Parti en ouvreur dans ce barrage avec BMC Van Grunsven Whisper, un hongre belge de onze ans, propriété du frère de la championne de dressage Anky van Grunsven, le Champion Olympique de Sydney, Dubbeldam Jeroen, bouclait un second sans-faute, en 38’’39, ce que ne parvenait pas à faire le premier helvète en piste, Niklaus Schurtenberger avec Cantus,Bay (Cantus). En dépit des vivas, Hugo Simon (67 ans), ne parvenait pas lui non plus à boucler un second « clear-round » au contraire de la tessinoise, Clarissa Crotta, qui s’emparait du même coup de la pôle position (38’’63). Pas pour longtemps, car Svante Johansson, déjà parmi les plus véloces au premier tour, abaissait la marque de près d’une demi-seconde à 38’’20. Très insuffisant cependant, car Lars Nieberg, qui confronté aux blessures à répétition de ses chevaux de tête, n’a enregistré aucun succès d’envergure internationale ces deux dernières saisons, démontrait qu’il avait trouvé en Levito,Rhein (Lupicor) les moyens de se hisser à nouveau au niveau des meilleurs (36’’70). Mais la sensation, elle faillit bien être le fait de « Tim » Anciaume et de Lamm de Fetan. Impressionnant de puissance et surprenant de vélocité, le fils de Fergar Mail (Laudanum,ps) était très en avance au moment d’aborder le dernier oxer Rolex et il ne s’en fallait que d’un tout petit « péché de gourmandise » du jeune Normand pour qu’ils ne prennent la tête (36’’22). Derrière eux Beat Mandli et Louis IV (Lord Pezi) ne parvenaient pas à rééditer leur succès de Lyon (12pts). Derniers à s’élancer Steve Guerdat et le fils du regretté Papillon Rouge, qui avaient sans consteste réalisé le premier tour de très loin le plus « musical », prenaient tous les risques et franchissaient la ligne sans dommage en 35’’93, devenant du même coup le troisième couple suisse à l’emporter ici après Willy Melliger et le « grand » Calvaro (1998) et Marcus Fuchs avec Nirmette (2007).
Coupe du Monde : bonne opération pour Timothée Anciaume
Au terme de cette neuvième étape, peu de changements en tête du classement de la League Européenne de Coupe du Monde, puisqu’aucun des quinze premiers ne marque de points. Tout au plus sa 12ème place du jour permet-elle à Jessica Kürten de se rapprocher, à quatre points du leader Eric Van der Vleuten. La meilleure opération est, sans conteste, la troisième place obtenue par le Suédois Svante Johansson avec Saint-Amour, l’étalon hanovrien de onze, fils de Stakkato. Elle lui vaut d’empocher 17 points et d’avoir désormais un pied et demi en finale (14ème – 39 pts). Week-end fructueux également pour Steve Guerdat et Las Nieberg, qui leur permet de se replacer dans cette course à la finale, même si les places seront chères et qu’à quatre étapes du but, tout reste à faire. Situation similaire pour Timothée Anciaume qui, avec Lamm de Fetan, a produit une belle impression dans le Hallestadion et se rapproche à trois points du dernier qualifié. Pour le normand, la prochaine étape bordelaise constituera, à n’en pas douter, le « test » décisif. Pas de chance en revanche pour « Bosty » et Ideal de la Loge (Dollar du Mûrier), privés de dessert pour un peu de temps dépassé et qui prennent une honorable dixième place, qui risque cependant de s’avérer insuffisante au moment du décompte final. Enfin, Michel Robert passe, lui aussi, son tour à Zurich, et son compteur reste « bloqué » à dix-sept points. Mais chacun sait qu’à tout moment, le dauphinois est en mesure de rééditer le « coup de Doha », ce qui lui permettrait de se remettre illico dans les points.
D. S.